Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 12.02.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 320 fois

FAIT DU JOUR Touriste, est-ce que tu viens pour les vacances ?

(Photo Bruno Gardella)

La résidence Les 4 Sources située au 82 route de Saint-Jean du Gard à Corbès propose la location d'appartements. (Photo DR)

À la veille du début des vacances d’hiver dans le Gard, les professionnels du tourisme s'interrogent encore sur le nombre de vacanciers qui viendront y séjourner. Pas facile de se projeter quand l'incertitude sanitaire demeure. Alors, qu’ils soient basés en bord de mer, en Cévennes ou en Uzège, ces derniers, qui connaissent des fortunes diverses, s’adaptent au jour le jour.

Treize millions de Français ont voyagé au mois de février 2020 sans savoir qu’il précédait un confinement et une année morose. Mais combien seront-ils cette année à partir en vacances, et notamment dans le département, en raison de la crise sanitaire ? Si les stations de ski ont déjà fait une croix sur la haute saison en raison de la fermeture des remontées mécaniques, les professionnels du tourisme gardois se demandent bien si les vacanciers seront au rendez-vous.

Olivier Petit, cogérant de l’hôtel La Madeleine à Tornac connaît déjà la réponse : « C’est un zéro absolu, calme plat ! » Sans parvenir à masquer son désarroi, l’hôtelier lie son destin à une « perte d’attractivité » du domaine engendrée par « tout un tas d’activités à proximité actuellement fermées ou interdites » en raison de la pandémie. Le couple Martinez, propriétaire du domaine de la Carrière implanté à Sumène ne dit guère autre chose. Sans la moindre réservation pour ce premier week-end des vacances scolaires des Gardois, le couple a fait « une croix » sur la période hivernale et se tourne d’ores et déjà vers le printemps.

Front de mer, Cévennes, Uzège : des fortunes diverses

Mais l’hiver noir qui se profile pour les stations de ski se traduit-il par un engouement pour le bord de mer ? Aurélie Pitot, directrice de l’agence Grand Sud Immobilier basée au Grau-du-Roi observe « un frémissement » mais reconnaît que la plupart des réservations sont effectuées par des locaux optant pour des « séjours courts. » À quelques encablures, sur le front de mer, Stéphan Baptiste, directeur du Slendid Hôtel, regrette la perte de la clientèle étrangère mais apprécie la compensatrice présence des Français qui sont nombreux à effectuer des réservation « à la dernière minute ».

Une tendance à l’optimisme qui ne se vérifie pas chez Alain Russo, directeur de l’hôtel Grand Sud. Parce qu’il n’a eu « que deux réservations et une annulation », le dernier nommé ne prendra pas la peine d’ouvrir en février. Situé sur le quai qui est « actuellement désert », son établissement vit en majorité de l’offre demi-pension qu’il ne peut plus proposer depuis le début de la pandémie et est donc sévèrement impacté.

Les Français se seraient-ils auto-confinés, respectant au passage scrupuleusement les préconisations gouvernementales dont celle de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé au Tourisme, qui appelait récemment à la « prudence face à la menace des nouveaux variants » du coronavirus ?

Viscéralement attachée à la préservation du patrimoine, Martine De Fontanes promeut l'art et l'écologie au sein du Mas du Lac. (Photo DR)

Cinq couples iront tout de même combattre la sinistrose chez Martine De Fontanes, propriétaire du mas du Lac à Uzès. « Ce week-end j’ai fait le plein », se réjouit-elle, reliant cette bonne nouvelle à la Saint-Valentin célébrée ce dimanche. Et d’ajouter : « En ce moment, les gens ont trop besoin de se dépayser, de prendre l’air de la campagne. » Les chanceux, éparpillés sur un domaine de deux hectares et une surface de 1 000 m² habitables n’auront aucun mal à y parvenir. « Les clients me disent souvent que c’est un havre de paix hors du temps », promet celle qui a racheté cette ancienne ferme du XVIe siècle il y a quatorze ans.

Deux couples se mettront dans leur bulle le temps d’un week-end romantique chez Anne Hatayoga, qui développe un concept d’hébergements insolites en Cévennes, basé sur le bien-être et la reconnexion entre l’Homme et la nature. La jolie cabane de Peyrolles et la Planquette seront ainsi occupées jusqu’à dimanche par des touristes en provenance de « la région de Montpellier ».

La gérante de Cévennes Insolites propose deux hébergements en pleine nature à Peyrolles au cœur des Cévennes. (Photo A.H / DR)

À quelques kilomètres plus à l’est, la résidence Les 4 Sources située à Corbès près d’Anduze ne fera pas le plein. Trois de ses quinze appartements sont à ce jour réservés, mais Roselyne Martinez, la gérante ne désespère pas de voir du monde adopter la formule ''bien-être'' qui donne accès à l’espace massage. Car comme l’indique Martine de Fontanes implantée en Uzège, « tout se fait au dernier moment, bien souvent le matin pour le soir-même ou le lendemain. »

Se tenir prêts pour accueillir les quelques résistants désireux de s’accorder une trêve hivernale, tel est le quotidien des professionnels du tourisme tant que la pandémie fera partie de nos vies. Et si une météo favorable pourrait sauver un mois de février mal embarqué, tous les esprits sont déjà tournés vers une saison estivale que chacun espère synonyme de retour à la normale. Et pas seulement les professionnels du tourisme...

Boris Boutet et Corentin Migoule

Corentin Migoule

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