Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 15.10.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 328 fois

FAIT DU JOUR Une matinée chez les chasseurs

Les chasseurs se mettent à leur poste (Photo Anthony Maurin). - Anthony MAURIN

A la lumière de la lampe de poche, chaque chasseur signe le carnet de battue (Photo Anthony Maurin).

A l'approche de l'événement "Un dimanche à la chasse" qui aura lieu demain et qui est ouvert aux non initiés pour découvrir ce monde secret, ObjectifGard a passé une matinée avec les chasseurs nîmois du côté du Camp des garrigues.

Le sketch des Inconnus sur les chasseurs du "Bouchonnois" est loin de la réalité actuelle. Même s'il sonne parfois juste plus de 20 ans après sa création par le délirant trio, c'est dans le texte plus que dans les actes qu'on y décèle une certaine véracité.

Arrivé au point de rendez-vous avant le lever du soleil, il faut signer le carnet de battue avant d'entendre le briefing du chef de battue qui rappelle les consignes de sécurité: port d'un gilet orange fluorescent, identification formelle du gibier avant de tirer, respecter l'angle de tir de 30°...

Les écharpes de brume sur les gorges du Gardon (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Puis, vient le moment délicat de la répartition des rôles. Postes à occuper, site choisi pour "lâcher les chiens" et mise en place de la logistique nécessaire au transport de tout ce beau monde car la zone "chassée" n'est pas forcément accessible au grand public. Les véhicules tout-terrain ainsi que l'autorisation de pénétrer dans le Camp des Garrigues sont donc nécessaires à la bonne tenue de la journée.

Ce matin, une vingtaine de chasseurs nîmois s'apprête à partir sur les hauteurs des rives du Gardon où la présence de sangliers semble être confirmée. "Nous ne sommes pas venus ici depuis 10 mois et la population a logiquement dû s'accroître" affirment les anciens!

C'est après un petit périple chaotique en 4X4 puis une longue marche en pleine nature sauvage que nous arrivons au poste désigné. Sur un aplomb rocheux niché entre deux combes, le paysage se dévoile "dès que l'aurore darde ses rayons d'argent à travers les écharpes de brumes" comme dirait l'autre.

Sur un aplomb rocheux, le poste offre une vue imprenable et exclusive à plus de 300° sur un panorama classé (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Une trentaine de minutes s'écoule puis, tout-à-coup, les aboiements des chiens se font entendre dans le lointain... "C'est pour nous!" me dit le posté attentif. C'est pas faux... C'était bien pour nous mais pas pour lui. Le sanglier sort du bois à l'endroit prévu et poursuit sa descente vers les berges. C'est alors que les coups de carabine se font entendre. Impressionnants de résonance dans ce sanctuaire préservé de tout bruit, les 4 tirs ne font pourtant pas mouche. Le terrain est difficile et les cachettes sont nombreuses! "Il sera plus gros la prochaine fois" avoue un poil désappointé le chasseur.

Pas de coup du roi aujourd'hui mais ce n'est que partie remise! (Photo Anthony Maurin).

Révolution technologique oblige, le camouflet sera vécu en direct par le reste de la troupe armée. Chambrette et conseils avisés par téléphone, c'est aussi ça les chasseurs 2.0. "Les téléphones et les colliers GPS que l'on met aux chiens sont des nouveautés adoptées rapidement. Pour la sécurité, c'est quand même une grande avancée. Au moindre doute, en cas d'urgence, de déplacements inopinés, de chutes... On s'appelle, on s'envoie un texto groupé, choses que les chasseurs ne pouvaient pas faire il y a encore 20 ans" poursuivent les disciples de Diane.

Il faut avoir l'oeil... Le sanglier, même apeuré et en pleine course, est difficile à démasquer pour les débutants(Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Devant nous, les heures passent, le gibier, moins. Cependant, au loin, d'autres coups de carabines sont à noter. mais les nouvelles ne sont pas meilleures car les tirs ne concernent pas notre équipe. Nos chiens se perdent puis s'éloignent de l'enceinte chassée. Sur les visages des postés, la déception se devine. "On va rentrer! On va manger et on y retourne!" évoque le nemrod.

De retour au point initial de rendez-vous, la table est déjà mise par les premiers arrivés. Un moment intense de partage et de discussions pittoresques et animées s'annonce. Evidemment, pas d'alcool pendant le bref repas et aucune trace alcoolisées dans les besaces. Les choses ont bien changé, l'image des chasseurs se révèle tout autre que celle habituellement colportée.

Au téléphone avec le posté d'en face, le chef de battue donne les consignes et rend-compte des derniers événements (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Intergénérationnelle, la chasse, outre le fait qu'elle permet un contrôle environnemental efficace, assure un certain lien social. Pères de famille accompagnés de leurs minots, retraités encore alertes, jeunes ouvriers, étudiants ou professeurs, tout ce beau monde, certes très masculin, vit ensemble une passion commune. Grand air, nature, beauté du paysage et montée d'adrénaline sont des attentes largement assouvies.

"D'une battue à l'autre, on ne vit jamais la même chose! C'est la force de la chasse, on ne peut pas tout prévoir... Le hasard, l'imprévu et l'adaptation ont toute leur place dans passion. Mais le plus simple, c'est que les curieux viennent s'en rendre compte par eux-mêmes!" conclut le chef de battue.

Anthony Maurin

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