FAIT DU JOUR Une seconde chance pour Vauvert
Les responsables politiques et institutionnels ont signé hier le protocole de préfiguration de l’ANRU*. Une première étape pour la rénovation urbaine du quartier sensible des Costières.
Les rayons du soleil frappent les façades blanchâtres des immeubles. Des blocs de quatre étages, édifiés les uns à côté des autres. La lumière inonde la longue avenue des Costières, éclairant les rares commerces plantés au bas de résidences hors d'âge. Ici, on ne dit plus « Bosquet », trop péjoratif, trop angoissant. « Non, on appelle désormais ce quartier, le quartier des Costières », relève Bouchar. Cette maman y vit depuis 35 ans : « le quartier a beaucoup changé… Il s’est considérablement dégradées. Plus de crèche, plus d’endroit où les jeunes se retrouvent et échangent. Le déménagement du collège La Vallée Verte a mis un sérieux coup à la mixité qu’il pouvait y avoir ici ».
Estampillé politique de la Ville, Myriam El Khomri, alors Secrétaire d'État à la Politique de la Ville, a insufflé en 2015 de l’espoir aux 2 750 habitants du quartier. L’État a inséré une clause de « rénovation urbaine » dans le Contrat de ville de Vauvert. Conséquence : la commune bénéficie de crédits sonnants et trébuchants pour améliorer le cadre de vie des Costières, qui concentre 987 logements sociaux, soit 80% du parc social de la communauté de communes de Petite Camargue ! « Un contrat de ville qui ne s’adosse pas à un programme d’intervention sur les espaces publics, le logement et les services du quartier a peu de chances d’obtenir des résultats tangibles », fait valoir Katy Guyot, première adjointe PS de Vauvert et vice-président de la communauté de communes.
439 000 € d’études financées
Deux ans après la visite de la ministre les responsables locaux ont ratifié cet après-midi, le protocole de préfiguration. Une première étape pour lancer les études de faisabilité. Les différents partenaires (Ville, État, Département, Région, bailleurs sociaux, Caisse des dépôts...), ont mis sur la table 439 000 €*. Ses études serviront à affiner les besoins du quartier et à évaluer financièrement les solutions à apporter.
Par exemple, l’A.D.I.L (Agence Départementale d’Information sur le Logement du Gard), réalisera une étude sur l’occupation sociale. L’objectif : établir le profil et les besoins des résidants en matière de logement. En lien avec l’Agence Régionale de Santé, la commune et la communauté de communes réfléchiront, eux, à la possibilité d’implanter une maison médicale dans le quartier. Autre étude conduite par une équipe d’architecte-urbaniste, de sociologue et/ou d'anthropologue : l’analyse des besoins en terme d’équipements publics (City Stade, espaces verts, stationnement…). Enfin, une analyse sera conduite sur les commerces et l'accessibilité du quartier, qui participent à son attractivité.
Installation d'une maison du projet
Dans le protocole de préfiguration, une maison du projet s’implantera dans la salle des pins. Chaque habitant pourra ainsi consulter l’avancée des études et exprimer son avis. Une rénovation urbaine réalisée pour, et surtout, par, les habitants.
Pour info, il est bon d'être conscient qu'un projet d'une telle ampleur ne verra vraiment le jour que dans une dizaine d'années.
*L'Agence nationale pour la rénovation urbaine.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com