FAIT DU JOUR VIDÉO Nicolas Nadal, représentant SUD des pompiers du Gard : « On manque d’avions bombardiers d’eau ! »
Au 20 juillet, le Gard a connu 1 276 départs de feux, soit 1 589 hectares brûlés. Un nombre en hausse par rapport à 2021 avec 892 départs pour 267 hectares de surface détruite. Le représentant SUD des pompiers gardois, Nicolas Nadal, demande à l’État plus de moyens pour lutter contre les flammes.
« C’est de plus en plus difficile pour les pompiers ». En pleine saison des feux de forêt, le responsable du syndicat SUD, Nicolas Nadal, jette un pavé dans la mare. Le 7 juillet, un violent incendie éclate entre Générac et Saint-Gilles sur le Mas Saint-Colombe. Trois semaines après le sinistre, les hectares de forêt brûlés témoignent de l’encerclement du mas par les flammes. « Les avions bombardiers d’eau n’étaient pas en nombre suffisant : ils ont été détournés sur Arles pour attaquer un feu plus important qui menaçait plus de maisons et d’établissements, relève Nicolas Nadal. Les collègues se sont retrouvés un petit peu seuls. »
Sur le terrain, face aux flammes, « les pompiers ont lutté contre l’incendie pour protéger les habitations ». Et Nicolas Nadal d’enfoncer : « Les moyens des pompiers ne sont plus adaptés à la situation de crise. » Pour le syndicaliste, les pompiers du Gard auraient besoin d’une quarantaine de camions feux de forêt supplémentaire, sachant qu’un engin coûte 300 000 €. Des investissements financés aujourd’hui par le conseil départemental. Après plusieurs manifestations, notamment celle de 2017 sur l’avenue Feuchères, la collectivité a revu à la hausse son aide pour les dépenses de fonctionnement et attribue désormais une enveloppe pour les investissements.
Reste également les moyens humains et aériens. En déplacement le 20 juillet en Gironde, le président Emmanuel Macron a admis qu’il fallait plus de Canadair. Côté moyens humains, les avis divergents. Si Nicolas Nadal appelle à recruter plus de pompiers professionnels, certains élus du conseil d’administration du Sdis (Syndicat départemental d’incendie et de secours) suggèrent la création d’une brigade saisonnière : « Je ne vois pas l’intérêt de recruter 50 sapeurs-pompiers pour trois mois, du 15 juin au 15 septembre. Il faudrait une flotte estivale, formée, pour répondre à la saison des feux de forêts. Ce système s’applique pour d’autres secteurs d’activité. »
Coralie Mollaret
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