FAIT DU SOIR À la Fête de la châtaigne d’Alès, les castanéiculteurs et le terroir à l’honneur
La douzième édition de la Fête de la châtaigne d’Alès, organisée par le Lions Club Femina, se tenait ce samedi au bord du Gardon. L’occasion de mettre le terroir à l’honneur, et de faire un zoom sur ce fruit frais qui donne le véritable coup d’envoi de l’automne, la châtaigne.
Plus qu’un fruit, c’est un emblème des Cévennes dont la saison débute. « Pour l’instant, ce sont les précoces qui sont tombées, précisent Evelyne Barateau et Alain Chaigneau, producteurs à Lasalle. Les châtaignes traditionnelles sont sur le point d’arriver. » Ou plutôt de tomber de l’arbre, la châtaigne se ramassant et ne se cueillant pas.
Et le début de la saison laisse présager de belles choses. « Ça se présente pas trop mal », avancent nos castanéiculteurs, qui font aussi des courges, des oignons doux et même des noix, avec une prudence toute agricole. « Il a plu au bon moment, pas beaucoup, mais des orages réguliers. » Tout à côté, Camille Fages, castanéicultrice sous le nom des Saveurs du Castanet au Collet-de-Cèze (Lozère) vend ses châtaignes sous toutes ses formes, comme du sirop ou diverses confitures. Elle aussi estime que « pour l’instant c’est plutôt joli, on a eu de la pluie au bon moment. »
Bien sûr, la sécheresse a laissé des traces. « Nous avons un peu moins de châtaignes que l’année dernière, mais elles sont très sucrées et de bonne qualité », précise la productrice. De quoi satisfaire les clients, déjà nombreux ce matin malgré un temps gris et humide, que ce soit pour acheter des châtaignes ou tout simplement pour les dévorer grillées dans leur cornet. « Les gens attendent les châtaignes avec impatience, c’est un produit phare de l’automne », commente Evelyne Barateau.
Pas que de la châtaigne
Mais la Fête de la châtaigne, c’est bien plus que de la châtaigne. « Cette année nous avons 50 stands, nous avons dû refuser du monde », explique l’organisatrice Léa Boyer, qui peut compter sur une solide équipe de bénévoles et de partenaires pour monter l’événement. « Au départ nous n’avions que 20 exposants, maintenant nous avons de tout, comme de l’artisanat ou des produits culinaires », rajoute-t-elle.
La Fête se veut donc une vitrine des savoir-faire cévenols. Ainsi, on y retrouvait Antoine Restencourt, qui a fondé la Distillerie des Camisards aux Salles-du-Gardon il y a cinq ans. Il y produit un whisky vieilli en fût de chêne pendant quatre ans, puis en fût de châtaignier – on y revient toujours – pendant six mois. « Toute la réduction se fait dans le fût de châtaignier, ce qui apporte une douceur et un goût unique au whisky », explique-t-il, les tanins venant du châtaignier.
La distillerie, la seule de toutes les Cévennes, se développe, et la gamme s’étoffe, « je prépare d’autres whiskys, fumés, tourbés, de seigle, et pour Noël un whisky élevé en fûts du Kentucky qui ont contenu du bourbon, ce qui donne un autre arôme, aux notes de pâtisseries », rajoute Antoine Restencourt. L’homme fait autant que faire se peut du local, en utilisant de l’orge provenant d’Occitanie et de la Drôme, et en maltant dans la Drôme et dans l’Ardèche, notre département ne comptant pas de malterie.
Même territoire mais autre savoir-faire avec Raphaël Vidal, héliciculteur et apiculteur à Laval-Pradel. Des escargots et du miel donc, que notre agriculteur produit tout seul. « J’ai 200 000 escargots et 250 ruches », précise-t-il. Deux cultures complémentaires : le escargots sortent lorsque les ruches rentrent, et vice-versa. Ses escargots, Raphaël Vidal les propose en bocaux sous différentes déclinaisons à picorer ou à tartiner dans des recettes qu’il a créé lui-même, et son miel en six variétés. L’un de ses miels a décroché la médaille d’or du concours Gard Gourmand l’année passée. Il s’agit du miel… de châtaignier.
Thierry ALLARD