FAIT DU SOIR Christophe Rivenq renonce à la tête de liste pour les Régionales : "Ma priorité c'est Alès"
Depuis des semaines, le président d'Alès Agglomération était largement favori pour s'emparer de la tête de liste régionale chez Les Républicains. Finalement, il a jeté l'éponge, laissant la main au député du Lot, Aurélien Pradié. Il nous explique les raisons.
Objectif Gard : La direction Les Républicains se réunit mercredi prochain. C’est finalement le député du Lot, Aurélien Pradié, qui devrait être choisi comme tête de liste en Occitanie. Une déception pour vous ?
Christophe Rivenq : Depuis le départ, j'ai dit que je me contentais de tirer la liste dans le Gard. Je n’ai pas fait acte de candidature, même si mon nom a circulé. C'est d'ailleurs un honneur, que de grands élus ou responsables parisiens m’aient sollicités. Ma priorité c’est Alès et Alès Agglomération. La campagne des régionales m'aurait éloigné de mon territoire...
Aurélien Pradié a 34 ans. Il est député, conseiller régional mais également secrétaire général du parti. Avec lui, la Droite joue la carte du renouveau ?
Si Aurélien Pradié est retenu, c’est qu’il est candidat ! Il m'avait d'ailleurs sollicité pour être tête de liste mais j'ai préféré ne pas partir. Ma priorité c'est Alès. Après, s'il avait refusé d’y aller et que le parti m'avait demandé, pour l'intérêt général, bien sûr que j'aurai été tête de liste. De toute façon, j'aurai été très embêté car, si je gagnais la Région, je n'aurai pas voulu quitter Alès. Quoi qu'il arrive, je jouerai un rôle important dans cette campagne car j'aime cette région.
Un mot sur la stratégie du Rassemblement national. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, n'a pas été retenu. C'est l'euro-député Jean-Paul Garraud qui conduira la liste...
En Occitanie, le score du Rassemblement national va rester très élevé. Toutefois, je pense qu'il fera moins de voix qu’il y a cinq ans. Avec Jean-Paul Garraud, qui est un ancien de chez nous, le parti de Marine Le Pen pense pouvoir récupérer notre électorat. Je retourne au RN ce qu'il nous a déjà dit plusieurs fois : les électeurs préfèreront toujours l'original à la copie. Alors il feront peut-être un gros score mais leur résultat ne sera pas à la hauteur de leurs ambitions.
Serez-vous tête de liste dans le Gard ? Vous avez fait élire trois conseillers régionaux en 2015. Comptez-vous reprendre Mary Bourgade et Frédéric Touzellier ?
Bien sûr que je serai tête de liste mais pour l’instant on ne va pas parler de la composition des listes. Ça va se construire petit à petit. Je pense d’ailleurs que notre liste va surprendre et fera plus de voix qu'en 2015. On en reparlera dans quelques jours.
Un mot sur la visite, cette semaine, du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Êtes-vous satisfait ?
J’ai trouvé très intéressant le dialogue entre le ministre et les forces de sécurité d'Alès. Après, on s’est aperçu de l’incapacité à répondre à la problématique de la sécurité. À chaque demande on se voyait opposer des contraintes budgétaires… Ce qui m’a un peu laissé sur ma faim. On a laissé monté la problématique à Nîmes et maintenant on arrive comme des pompiers. À Alès, on veut mettre des moyens pour anticiper les problèmes de sécurité. La dérive, on commence à la sentir. Tous les gouvernements qui se suivent font du curatif ! Comment on peut mutualiser toutes les forces de sécurité autour d’un projet global ? C'est la question. Il faut mettre en commun à la fois la police nationale, la police municipale et les gendarmes. Il faut aussi donner plus de pouvoir au maire en matière de sécurité publique. Finalement, lundi dernier, avec Darmanin, le débat est un peu tronqué. On a parlé gyrophare, caméra piéton, etc. Les vrais problèmes ne sont pas mis sur la table !
Sur la prison, comment avez-vous vécu le choix final de Nîmes ?
Je ne suis pas trop surpris. Là où je le suis c’est sur le choix de l'ancienne base Oc’via. Je misais sur le fait que nous avions le terrain même s'il n'était pas idéal. Après, je crois qu'il n’y avait pas une unanimité politique du territoire pour accueillir ce centre pénitentiaire. Il y a eu aussi un lobbying effréné de la députée Françoise Dumas. Ok, je prends acte. Par contre, je redis que c’est une erreur en matière carcérale car la sécurité c’est aussi la réinsertion et c’est mettre des établissements de proximité. Ce n’est malheureusement pas les décisions qui sont prises. On envoie les mineurs au Pontet (Vaucluse) où l'on mélange les jeunes du Gard et des Bouches-du-Rhône. Si on veut vraiment être efficace et miser sur une réinsertion efficace, l'installer à Alès n'aurait pas été déconnant (sic).
Cette implantation est-t-elle un mauvais présage pour le tribunal judiciaire ?
Non, j’ai eu confirmation qu’il pesait pas de menace sur le tribunal judiciaire. J'ai fait officiellement la demande également de bénéficier de plus d'espace pour renforcer le tribunal ainsi que l'ajout de postes de magistrats supplémentaire. On verra bien les réponses. J'attend les confirmations. On n'a pas d'officiers de police judiciaire, pas de juge. Ce serait logique. Tout cela, c'est du bon sens et de la cohérence !
Un mot plus sportif sur l’OAC… C’est le retour du football alésien sur la place nationale !
Je vois ce match comme la concrétisation du renouveau du football à Alès. La mairie accompagne le projet du club de sport depuis plusieurs années. On regrette que ça se passe dans cette période de confinement… j’aurais tellement aimé voir 3 000 ou 4 000 spectateurs… Mais je crois que ce match est important. Le temps d’Alès et le temps de l’OAC est arrivé aussi ! On croise les doigts et on est à fond derrière l’OAC ! Sans compter que j'en suis persuadé, le sport de haut niveau est un vecteur de développement économique et territorial. D'image aussi. Aujourd'hui, on peut imaginer que l'OAC retrouve le championnat National et pourquoi pas la Ligue 2. J'ai des souvenirs plein la tête de la Super D2, même de la Division 1, de l'ambiance exceptionnelle. Nîmes est une terre de foot, Alès tout autant.
Propos recueillis par Abdel Samari (avec Coralie Mollaret)