FAIT DU SOIR Effervescence et papilles éveillées pour le retour du salon Miam
Créé il y a 28 ans par la Chambre de commerce et d’industrie du Gard, le salon de la gastronomie et des produits du terroir a tôt fait de s’imposer sous l’appellation "Miam". Annulé l’an dernier, l’événement incontournable pour tout gourmet qui se respecte fait son grand retour au Parc des expositions de Méjannes-les-Alès depuis vendredi matin et jusqu'à lundi soir. À mi-chemin, malgré une légère baisse de fréquentation observée, organisateurs, producteurs et visiteurs croquent l'événement à pleines dents.
S'il a relevé une légère baisse de fréquentation de l'ordre de 8% par rapport à l'année 2019 attribuable au contexte sanitaire et à l'application du pass, Stéphane Fourdriniez affichait un large sourire ce samedi matin. Déambulant dans les allées du salon peu après l'ouverture des portes, le chef d'orchestre de cette 28e édition du Miam organisée par la Chambre de commerce et d'industrie du Gard ne boudait pas son plaisir à l'heure d'annoncer les stats de la première journée ayant réuni 5 200 visiteurs.
Plus qu'en simples visiteurs, ces derniers ont été nombreux à se muer en acheteurs. "Le public achète énormément et peut-être plus que lors des éditions précédentes", faisait remarquer Stéphane Fourdriniez, qui se souvient des 700 000 euros de chiffre d'affaires générés pour les producteurs en 2017 par cette "vitrine de la gastronomie gardoise". Et d'ajouter : "Avec le contexte, après nos deux ans d'absence, les gens ont décidé de se lâcher un peu. On manquait à beaucoup de monde !"
Du côté des visiteurs, beaucoup ont opté pour une restauration sur place, les quatre restaurants partenaires du salon faisant carton plein à l'heure du déjeuner, comme c'était notamment le cas pour l'Auberge cévenole (notre vidéo). Alors que le port du masque est obligatoire à l'entrée et pour flâner au milieu des 140 stands, il est logiquement ôté lors des nombreuses dégustations proposées. "C'est pénible ce masque", pestaient certains. "Ce n'est qu'un détail", relativisaient d'autres. Les producteurs, en majorité gardois bien que plusieurs fidèles extra-départementaux soient aussi de la partie, n'en avaient cure, trop heureux d'être mis à l'honneur pendant quatre jours. Jade Coquillages, La Caracole, Le petit cévenol étaient de ceux-là.
La Caracole
S’il fallait désigner des figures incontournables du salon Miam, Lucille et Gilles Soufflet seraient sans doute nommés dans les premiers. Ce couple d’héliciculteurs, installé depuis un quart de siècle à Saint-Florent-sur-Auzonnet, participe à l’événement depuis le début des années 2000. Énergique et passionné, le duo y régale les visiteurs à grand renfort de brochettes d’escargots en persillade et à l’huile d’olive. La fameuse barquette d'escargots à la cévenole avec une sauce tomate assortie de lardons, de saucisson, de jambon cru et de champignons forestiers, est aussi du rendez-vous. "C’est notre classique", fait apprécier Lucille Soufflet, évoquant cette recette traditionnelle cévenole qui lui a été transmise par "les mamies du village". Avec le Miam, les Florentins espèrent panser les plaies de la pandémie, responsable d’une division par deux de leur production annuelle, habituellement établie autour de 250 000 gastéropodes à coquille, petits et gros gris.
Jade Coquillages
Huîtres de Gillardeau, Marenne d’Oléron, oursins de Méditerranée, moules, couteaux, bigorneaux… On trouve ces mets savoureux chez Jade Coquillages, qui investit les halles du marché de l’Abbaye d’Alès, chaque matin, du vendredi au dimanche. Incontournable, l’huître de Bouzigues, généralement élevée dans les eaux de la lagune de Thau, est le produit phare du stand. Laurent De Bisschop en est le gérant, et ne manquerait pour rien au monde le Miam. Un événement qui donne le coup d’envoi d’une saison qui fait la part belle aux fruits de mer. Sur les deux derniers mois qui mènent aux fêtes de fin d’année, Jade Coquillages vend plusieurs tonnes d’huîtres, alors que les ostréiculteurs réalisent près de 70 % de leur chiffre d’affaires annuel sur la même période. Quant à savoir
comment consommer ces mollusques bivalves, les puristes vous diront qu’une huître crue se gobe nature, sans aucun accompagnement. D’autres préfèrent les manger avec un filet de jus de citron, ou du vinaigre aux échalotes. Sinon, les huîtres se dégustent aussi chaudes, au four, à la poêle, à la vapeur, pochées ou frites. C’est juste une histoire de goût…
Le Petit cévenol
Quelle aubaine que ce petit coup de pouce publicitaire de Jean Dujardin ! En tournage il y a quelques semaines près du Mont Lozère, le célèbre acteur a fait escale chez Xavier, à l'Auberge du Mas de la Barque. La vedette du septième art s'est forcément laissée aller à une dégustation du moelleux à la châtaigne du Petit cévenol, marque créée en 2016 par Xavier avec le concours de Larbi, jeune cévenol de 27 ans qui en assure la vente tout au long du week-end sur le salon. Conquis, l'ex-compagnon d'Alexandra Lamy a "approuvé et validé" le gâteau au point de le brandir avec fierté le temps d'une photo. "On ne pouvait pas rêver mieux", savourait Larbi, sollicité par des clients sans interruption ce samedi matin. En optant pour une conception artisanale sans gluten, le duo sait qu'il satisfait "une frange de la population de plus en plus grande" ayant adopté ce mode d'alimentation "très en vogue". Aujourd’hui, trois formats sont proposés : la barquette à partager, le muffin, et la mignardise, pour un gâteau qui se conserve "jusqu'à deux mois au frigo".