FAIT DU SOIR Faire le plein d'idées d'achats au Salon de l'habitat
Le coup d'envoi de la 16e édition du Salon de l’habitat, organisée au parc des expositions de Méjannes-lès-Alès, a été donné ce vendredi matin. À mi-parcours, alors que les 180 professionnels de l’habitat, de l’énergie, du mobilier d’intérieur et d’extérieur, ont jusqu'à lundi pour conclure des ventes ou se faire connaitre, Objectif Gard vous propose de découvrir, par le biais de mini-portraits, trois entreprises implantées sur le territoire d'Alès Agglomération. De l'anti-moustiques d'extérieur au poêle à bois en passant par l'assainissement par phytoépuration, ils ont le vent dans le dos.
Innovation 30 (Salindres)
On ne peut pas les manquer ! Gaël Manuel et sa compagne ont pris place à l'extérieur du parc des expositions de Méjannes-les-Alès, à quelques mètres de la grande entrée. Le couple se distingue par sa bonhomie et un sourire qui ne le quitte presque jamais. Basée à Salindres, son entreprise Innovation 30 spécialisée dans les travaux d'électricité générale a fêté ses 15 ans le 7 septembre dernier. "Notre activité complémentaire qui marche du tonnerre depuis trois ans, c'est qu'on est devenu revendeurs spécialisés de machines anti-moustiques sur le bassin alésien et au-delà, via la gamme Mosquito Magnet", lance Gaël. Depuis 2019, l'entreprise salindroise fait en effet partie des 44 points de vente en France estampillés "Élite", un label qui lui octroie un savoir-faire relatif à l'installation de ces pièges à moustiques haut de gamme. Et ces machines, qui ont l'apparence d'un aspirateur sur pied, ne passent pas inaperçues depuis l'ouverture du salon ce vendredi. "Ce sont les stars du stand", s'enflamme Gaël Manuel, qui voient en elles le meilleur moyen de "lutter contre ce fléau qu'est le moustique tigre".
Mais alors que l'été est derrière nous, pourquoi serions-nous tentés par l'achat d'une solution anti-moustiques ? "Parce qu'aujourd'hui, avec les températures qui sont de plus en plus douces en arrière-saison, les propriétaires n'arrêtent plus la machine fin août mais plutôt fin octobre. Il y a donc pratiquement six mois de traitement pour arriver à une forme de tranquillité", rétorque immédiatement Gaël Manuel, qui jouit d'un sens des affaires aiguisé. Avec une facilité qui en dit long sur sa connaissance du produit, le dernier nommé en explique le processus de fonctionnement : "La machine est équipée d'une bouteille de gaz butane qu'on changera une fois par mois. Le gaz est chauffé à 37°, puis le CO² se diffuse. Il simule la respiration humaine pour leurrer les moustiques qui ont l'impression d'avoir affaire à un humain. Les phéromones mâles attirent les femelles à plus de 150 mètres à la ronde. Ces dernières s'approchent et tournent autour d'une buse électrique qui finit par les aspirer."
Et le chef d'entreprise salindrois l'assure : "Aucun processus chimique n'est utilisé pour tuer les moustiques. Ces derniers meurent simplement déshydratés après avoir été bloqués dans un filet." De son propre aveu, le pourcentage de capture des nuisibles s'établit autour de 85%. "On aura obligatoirement quelques moustiques dans la saison qui vont passer à travers les mailles, mais globalement on revit", confie-t-il. Deux modèles sont à la vente sur le stand. Le haut de gamme, sans fil, doté d'une batterie autonome, lequel couvre 5 000 m² de surface (coût : 1449 euros), et un autre modèle dit "grand public", disposant d'un câble de 15 mètres et qui couvre une superficie de 2 000 m² (699 euros).
Ce dernier est de loin le plus vendu par Gaël Manuel qui évoque "plus de 80 ventes" depuis le début de l'année. 15% de ces achats seraient réalisés entre voisins, lesquels mutualisent les moyens pour s'offrir un tel équipement. "Ça cartonne dans les lotissements où les maisons ne sont pas séparées par de grands murs", jure l'entrepreneur, lequel assure également la promotion de la location des machines. Hélas, alors que l'activité complémentaire d'Innovation 30 a le vent en poupe, l'horizon pourrait légèrement s'assombrir dans quelques mois. "On est sous label américain, or l'euro a été dévalué par rapport au dollar et les Américains vont le répercuter sur les prix", déplore Gaël Manuel. Au 1er janvier 2023, le prix du modèle grand public va par exemple subir une augmentation de l'ordre de 23 points de pourcentage, passant ainsi de 699 à 860 euros. "Il faut en profiter jusqu'à la fin de l'année", s'exclame le revendeur à l'adresse d'acheteurs potentiels.
Aquatiris (Martignargues)
La franchise martignargoise de la société Aquatiris n'a pas le vécu de l'entreprise Innovation 30, mais s'inscrit dans un créneau "porteur". Celui de la phytoépuration, un système d'assainissement qui remplace les fosses septiques et les microstations. Les eaux usées de la maison d'un particulier sont alors dirigées vers un bac contenant des roseaux plantés dans un mélange de sable et de gravier. Les végétaux se nourrissent des bactéries et filtrent l'eau utilisée par la famille qui y vit. L'eau filtrée retourne ensuite à la terre.
Si les interventions chez les particuliers correspondent à près de 80% de l'activité de la société Aquatiris, son gérant, Clément Guigues, se souvient aussi de quelques récents chantiers d'envergure. Il y a quelques mois, la société martignargoise a par exemple mis son savoir-faire au service du projet de création d'un parc de loisirs nature, baptisé Aqua Forest, à Bagard. Une collaboration qui s'est nouée sur ce même Salon de l'habitat en 2019. "Je m'en rappelle très bien. Les deux cogérants étaient venus le premier jour, dès l'ouverture, à 9 heures pétantes. Ils n'avaient qu'une idée en tête : nous rencontrer", raconte l'expert en phytoépuration.
Alors que son champ d'intervention dépasse les frontières du Gard, le gérant aspire à lever définitivement le voile qui entoure la phytoépuration, encore méconnue. "Notre gros boulot c'est de la faire connaître au plus grand nombre. Ce type de salon est un bon moyen de gagner en visibilité", apprécie Clément Guigues, lequel reconnait une hausse des demandes de devis. En fin d'année, Aquatiris Martignargues candidatera au concours économique Alès Audace en présentant son tout nouveau procédé ambitieux et vertueux de traitement du lactosérum, lequel pourrait trouver un écho dans le milieu agricole.
Serre et Fils (Saint-Ambroix)
C'est une institution du bassin alésien. L'entreprise Serre et Fils, spécialisée dans les solutions de chauffage et l'électroménager, a traversé les époques. Il y a quelques semaines à peine, la société basée à Saint-Ambroix vient même de fêter ses 60 ans d'existence. À l'approche de l'hiver, dans un contexte de crise énergétique, la présence au Salon de l'habitat de ce "distributeur de chaleur" se justifie pleinement. En qualité de commercial de l'entreprise, Serge est ultra-sollicité lorsqu'il accepte de répondre à quelques-unes de nos questions. Sur son stand, les poêles à bois des marques Godin et Invicta, entre autres, sont largement majoritaires. Et pour cause ! Depuis "sept ou huit mois", sans omettre d'établir un parallèle évident avec la "guerre en Ukraine", le commercial observe "une recrudescence de l'intérêt" porté à ces équipements.
Si certains ménages optent pour une conversion totale de leur mode de chauffage, "beaucoup veulent avoir une deuxième énergie en complément". "Ils anticipent car avec tout ce qu'ils entendent à la télé ils ont peur qu'on leur coupe l'énergie dans l'hiver", enfonce Serge. Or avec son fonctionnement "basique", le poêle à bois "solutionne beaucoup de problèmes". Du modèle le moins cher au plus performant, les prix sont très variables. "Ça va de 1 200 à 10 000 euros", précise le commercial de l'entreprise Serre et Fils, lequel en fait malgré tout le mode de chauffage le plus "rentable". Sur son stand, le poêle en fonte traditionnel à bûches en 50 centimètres est celui qui, de très loin, se vend le plus. "Les bûches de 50 centimètres, c'est le standard des bûcherons. Donc c'est le plus facile à trouver", justifie Serge.
Mais alors que le salon reste "une vitrine" pour l'entreprise, qui observe des effets bénéfiques à long terme avec des achats enclenchés "un an après par des clients qui ont pris le temps de la réflexion", la société Serre et Fils, comme beaucoup d'autres, aura du mal à honorer toutes les demandes. Le commercial saint-ambroisien évoque un délai d'attente de trois mois pour un simple devis, et "sept à huit mois pour une vente". Le succès du dispositif Ma prime rénov', conjugué à une pénurie chez les fournisseurs qui ont toutes les peines du monde à s'approvisionner en matières premières en seraient responsables. "Pour cet hiver, c'est râpé !", conclut Serge.
Corentin Migoule