Après les Ateliers de Nîmes l’an dernier, c’est désormais toute la ville qui est ciblée par l’entreprise Lacoste, et toujours pour son mythique crocodile. En effet, la marque vient de publier un communiqué dans lequel elle dénonce l’usage "excessif" de l’emblème de la ville, un crocodile que Lacoste affirme posséder "au titre de la propriété intellectuelle". La marque, qui estime souffrir d'un préjudice, demande donc à l’agglomération nîmoise "l’arrêt de la commercialisation de tous les produits présentant un crocodile", sous peine de poursuites judiciaires.

Le géant du textile pointe notamment du doigt les nombreux produits touristiques aux couleurs nîmoises : t-shirts, tasses, cartes postales, etc. Ces produits dérivés affichent fièrement le crocodile et le palmier de la capitale gardoise, ce qui déplait à Lacoste, fustigeant “un manque à gagner de plusieurs millions d'euros”. Suite logique, le Nîmes Olympique est également menacé. Le club, qui a fait du reptile son emblème et sa mascotte historique, est lui aussi cité dans le communiqué du groupe. “Des milliers de maillots ont été vendus et le sont encore sur le dos de la firme et de son fondateur, René Lacoste”, accuse l'entreprise.

"On est à l'abri de rien"

Dans son communiqué, l'enseigne Lacoste se dit toutefois "prête à trouver un accord". Ce qu'espèrent les services juridiques de la Ville et de l'Agglomération qui prennent l'affaire très au sérieux. "Si ça part en justice, on ne sait jamais comment ça peut finir, même si l'accusation de départ de Lacoste paraît absurde, confie une source bien placée à la Ville. Mais regardez, même si ce n'est pas tout à fait pareil, une association a réussi à faire changer le nom du quartier La Négresse à Biarritz sous prétexte qu'il y avait une connotation raciste et sexiste. On est à l'abri de rien". 

Nîmes va-t-elle devoir se séparer de son emblème historique ? Pour rappel, le crocodile est un symbole nîmois depuis le XVIe siècle et la décision de François Ier, roi de France à l'époque, de l'inscrire dans les armes de la Ville. D'ailleurs, lui-même empruntait cette symbolique à l'Antiquité, et l'impression à Nemausus de pièces de monnaie à l'image du crocodile. On attend désormais les suites de cette affaire. Arrangement à l'amiable ou procès retentissant ? Il va dans tous les cas falloir que la Ville ait le cuir dur. De crocodile bien entendu.

Vous l'aviez certainement deviné, mais il est toujours bon de le préciser, Objectif Gard aussi vous avait réservé une petite blague. Notre Fait du jour de ce matin, dans lequel l’enseigne de prêt-à-porter Lacoste aurait publié un communiqué ciblant l’emblème historique nîmois, le crocodile, était bien évidemment un poisson d'avril.