Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.01.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 995 fois

FAIT DU SOIR Thermes des fumades, "Hup", médiathèque : Carole Delga palpe le "dynamisme" du bassin alésien

Carole Delga et Max Roustan complices à l'heure de découvrir les ouvrages de la médiathèque. (Photo Corentin Migoule)

Max Roustan, Carole Delga, et Christophe Rivenq, au cœur du Hup. (Photo Alès Agglomération) • Titouan Mariac

De la pose virtuelle de la première pierre du chantier de réhabilitation des thermes d'Allègre-les-Fumades à Alès, où elle a visité la nouvelle Maison de l'économie et une médiathèque Alphonse-Daudet flambant neuve, Carole Delga a pris le temps de mesurer "le dynamisme économique" du bassin alésien que ne manque pas de soutenir la Région.

Lorsqu'on a découvert le menu qu'avait prévu d'engloutir la présidente de la région Occitanie ce mardi matin, la menant d'Allègre-les-Fumades à la médiathèque Daudet d'Alès, en passant par la nouvelle Maison de l'économie, on s'attendait à un "saut de puce", pratique opérée par certains élus qui consiste à se mouvoir d'événement en événement, en serrant quelques paluches tout en passant une tête sur les photos. C'est peu dire que Carole Delga, qui se définit comme "une élue de terrain", nous a fait mentir en donnant près de quatre heures de son temps au bassin alésien sans jamais regarder sa montre.

Ponctuelle, l'ancienne députée socialiste est arrivée sur les coups de 9 heures 30 ce mardi matin à Allègre-les-Fumades où elle était attendue par un parterre d'élus. Personne n'avait envie de rater cet "événement" que constitue la pose virtuelle de la première pierre du chantier de réhabilitation/extension des thermes des Fumades. Il faut dire qu'il y a eu de l'attente pour qu'aboutisse ce projet, six ans après une visite de la présidente de la région Occitanie venue pour "prendre connaissance" de ce qui n'était qu'alors qu'une "idée".

Les premiers curistes dès mars 2024 ?

Et pour cause ! Comme beaucoup d'autres démarches urbanistiques, le montage du dossier n’a pas été un long fleuve tranquille. Ainsi, un temps ralenti, le projet a bien failli finir aux oubliettes lorsqu'en octobre 2020, un arrêté préfectoral l'avait provisoirement retoqué. "Nous avions été stoppés par des problématiques liées à la ressource thermale nous obligeant à revoir notre système de fondation", rejoue l'architecte Andréa Riotti.

Le maire d'Alès, Max Roustan, se souvient d'ailleurs d'une "série de réunions interminables" avec les services de la sous-préfecture, avant que l'arrivée de la nouvelle préfète, Marie-Françoise Lecaillon, ne rebatte les cartes. "C’est elle qui a tout déclenché", a reconnu l'édile alésien. Lequel a aussi fait montre de son attachement au projet à travers le rappel d'un choix audacieux : "Quand un maire choisit de dépenser de l’argent en dehors de sa commune, c’est toujours délicat. Les électeurs peuvent nous le reprocher. Pourtant je l'ai fait quand même !"

Après quoi, face à une délégation d'élus particulièrement fournie et studieuse, regroupant élus d'Alès Agglomération, de Cèze Cévennes, conseillers départementaux et régionaux, entre autres, le dernier nommé, aux manettes du projet, a donné une idée de ce que seront les thermes des Fumades à l'issue de 24 mois de chantier. "Un grand préau va unifier le bâtiment existant et la nouvelle résidence hôtelière qui abritera 25 chambres, près de laquelle seront construits 40 appartements T2", a-t-il annoncé.

Une idée de ce que seront les thermes des Fumades. (Photo Corentin Migoule)

Et d'ajouter : "Un grand restaurant sera aménagé. Côté balnéo, on retrouvera un bassin intérieur de 200 m², un bassin extérieur orienté plein-sud, et un troisième bassin dédié à la rhumatologie." Un "petit bassin salin" dit de "flottaison", un spa (hammam et sauna) haut de gamme, un espace ORL, un autre destiné à la dermatologie, ainsi que cinq salles dédiées à l'activité sportive (fitness, yoga...) devraient également ravir les 6 000 curistes attendus dès la réouverture du complexe prévue en mars 2024.

"Je suis persuadée que les médecines douces vont revenir sur le devant de la scène dans les prochaines années", théorise Carole Delga, qui justifie l'engagement financier de la Région à hauteur de 3,1 M€, pour un projet estimé à 28,4 M€. Bonne élève, la Toulousaine n'a pas manqué de rappeler que "l’Occitanie est la première région thermale de France en nombre d’établissements et de curistes", ce qui explique le statut d'actionnaire qu'occupe la collectivité au sein de l'Arenadour, société privée qui exploite les thermes des Fumades et finance la majeure partie de leur réhabilitation (16 M€).

"C'est une grande chance pour notre commune. On fait beaucoup d’envieux (rires)", reconnaît Geneviève Coste, maire d'Allègre-les-Fumades et par ailleurs présidente du syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU), la structure qui gère l'établissement. La dernière nommée apprécie également le réaménagement du parc aromatique qui va "impulser une dynamique pour notre agriculture qui était en perte de vitesse".

La petite délégation d'élus pouvait quitter la station thermale avec le sentiment du devoir accompli, pour prendre la direction de la capitale des Cévennes où la visite du "Hup", la nouvelle Maison de l'économie (relire ici), était au programme. À pied, escortée par le tandem Roustan/Rivenq, Carole Delga a ensuite rejoint la médiathèque Alphonse-Daudet, bien décidée à appréhender de ses propres yeux la renaissance de cet édifice culturel alésien dont elle avait manqué l'inauguration (relire ici).

Tandis que l’appel des estomacs aurait pu écourter la séquence alors que midi était dépassé depuis longtemps, c’est dans une ambiance guillerette que s’est déroulée la visite des 3 500 m² de la médiathèque. Entre deux escarmouches bon enfant autour des Législatives entre socialistes, communistes et LR, les échanges d’amabilités sont restés majoritaires, les élus étant bien décidés à ne pas gâcher ce beau moment de "solidarité" au service de "l’intérêt général". Ainsi a-t-on vu Carole Delga transmettre à Max Roustan sa recette de "vinaigre à la figue", à laquelle Christophe Rivenq a suggéré d’y ajouter "un peu de miel pour l’adoucir".

Le sérieux est revenu lorsqu’il s’est agi pour le dernier nommé, président d’Alès Agglomération, d’évoquer sa volonté de hisser Alès au rang de capitale de la culture française en 2024. "On ne savait pas que c’était impossible alors on l’a fait", s’est essayé le premier adjoint à la ville d’Alès, paraphrasant Mark Twain. L’idée n’est pas si farfelue qu’elle en a l’air si l’on en croit celui qui, à l’Agglo, est son vice-président délégué à la culture. "Ce qui fait la spécificité du bassin alésien, c’est que les grosses institutions culturelles irriguent tout le territoire." La candidature d’Alès au titre de "capitale de la culture" a donc "toutes les chances d'aboutir" aux yeux de Patrick Malavieille. La présidente de la région Occitanie ne l’a pas démenti.

Corentin Migoule

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