GARD Mobilisation suivie pour une meilleure répartition des richesses
CGT, FSU et Solidaires appelaient à une journée de manifestation, ce jeudi 29 septembre, pour réclamer une hausse des salaires, une revalorisation des pensions de retraite et des minima sociaux, alors que la réforme des retraites est revenue sur le devant de l'actualité. Trois manifestations se sont tenues, à Alès, Bagnols et Nîmes.
À Nîmes, ils étaient un gros millier à s’être donné rendez-vous à partir de 14h30 devant la Maison carrée. À l’appel des syndicats, les manifestants défendaient diverses cause comme la santé, le service public, le pouvoir d’achat, les retraites et la hausse et le pouvoir d’achat. Emmanuel Macron a été la cible privilégié des grévistes.
« La retraite à 60 ans c’est possible. Du pognon il y en a et il n’y en a jamais eu autant et il n’a jamais été aussi mal réparti et confisqué par les classes dominantes », a expliqué Bruno Rivier de la CGT 30. À faible allure et sans incidents, le cortège a emprunté successivement la rue Général-Perrier, le boulevard Amiral-Courbet, le boulevard de la Libération, le boulevard de Bruxelles pour se terminer avenue Feuchères devant la préfecture du Gard.
Alès : un bon millier de personnes, de la sous-préfecture à Pôle emploi
CGT, Sud, FSU, et des militants de la France insoumise et de la Nupes, ont défilé ce jeudi matin, après avoir déposé leurs revendications en sous-préfecture. Prises dans la foule du bon millier de personnes, cinq enseignantes attendent le départ en cortège. "Les enseignants sont maltraités et subissent une déconsidération de la part de la société", s'emporte Nathalie, 35 ans de carrière. Une ancienneté qui ne lui permettra pas d'obtenir "la hausse de 10% annoncée, parce que j'ai plus de dix ans de carrière."
Plus globalement, les enseignantes dénoncent "une dégradation des conditions de travail. On n'a pas de médecine du travail, une participation ridicule pour la mutuelle, alors que dans le privé elle est obligatoire". Et les griefs s'accumulent : "Quand on essaie de joindre les services de l'inspection académique, on n'a aucune réponse au standard et aucune réponse aux mails. En revanche, pour savoir où on en est pour la retraite, on obtient l'information tout de suite." Remplaçantes nommées pour l'année, deux de ses collègues voient s'amenuiser les possibilités de remplacement pour des périodes plus réduites, faute de personnel. "Notamment parce que le Dasen, pour ne pas fermer des classes, ce qui est impopulaire, ferme des postes de remplaçants, avance Mélanie. Il faut deux classes sans enseignant pour espérer obtenir un remplaçant."
Affairé à discuter, le député Michel Sala fait partie des politiques présents, avec les maires communistes de La Grand'Combe, Cendras, Rousson, Saint-Martin-de-Valgalgues ou la conseillère départementale Cathy Chaulet ou le retraité Jacky Valy. "On est dans une phase de mobilisation qui commence, pense Michel Sala, pour qui la rentrée parlementaire aura lieu lundi. L'offensive du Gouvernement est en marche. Il faut qu'on mette en place un rapport de forces pour ne pas laisser passer cette réforme des retraites qui s'annonce."
Les partis de Gauche appellent d'ailleurs à une mobilisation le 16 octobre, contre la vie chère et l'inaction climatique. L'occasion de dénoncer "le Gouvernement le plus libéral d'Europe, accuse le député de la 5e circonscription, alors que même le FMI dit qu'il faut taxer les super profits et les hauts salaires".
"Faire payer les profiteurs du capitalisme"
À Bagnols/Cèze, 150 personnes environ ont manifesté ce matin à l’appel de la CGT, de la FSU et de SUD Solidaires pour s’en prendre "aux politiques des différents gouvernements depuis trente ans qui ne marchent pas, ou plutôt qui marchent trop bien, en enrichissant les plus riches et les ultra riches", lance le secrétaire de l’union locale CGT, Patrick Lescure. Et le syndicaliste de citer les 500 familles les plus riches de France "qui ont vu leur fortune doubler entre 2017 et 2022", mais aussi les entreprises du CAC 40, "qui annoncent des profits records de 160 milliards d’euros".
Dans ce contexte, la réforme des retraites à venir ne passe pas. "C’est un mensonge de dire que la seule réforme possible pour les retraites est un allongement de la durée de cotisation", reprend le cégétiste, qui estime au contraire que "la retraite à 60 ans, c’est possible". La CGT l’a chiffrée : la retraite à 60 ans coûterait "15 milliards d’euros par an, une goutte d’eau à l’échelle de l’État", et donne des pistes pour la financer, comme l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, le fait de soumettre les différentes "primes Macron" aux cotisations sociales, ou encore une augmentation des salaires de 5 %.
Pour la FSU, "les revenus du travail doivent d’abord revenir au travail et pas au capital", lance le représentant du syndicat dans le Gard rhodanien, David Crunelle. Concernant la fonction publique, qui a vu son point d’indice dégelé, "le déclassement se poursuit, avec une hausse de 3,5 % très inférieure à l’inflation, et le prix est déjà trop lourd pour les usagers", estime le syndicaliste, arguant des difficultés des services d’urgences et des écoles publiques. Quant à SUD Solidaires, représenté par Adrien Couffin, il demande comme les deux autres syndicats "une hausse des salaires. Nous ne nous contentons pas des petits chèques du Gouvernement ni d’une baisse de la TVA comme le propose l’extrême-Droite."
Le moment est venu "de faire payer les profiteurs du capitalisme, les riches, les actionnaires, les grands patrons, les grands bourgeois", estime Aurélien Couffin, avant de défendre "le SMIC à 1 700 euros nets, et aucune retraite ni minima en-dessous". Si le principal combat concerne la répartition des richesses, "nous devons aussi lutter contre cette éventuelle contre-réforme des retraites", souligne-t-il. Les différents syndicats ont d’ores et déjà prévu de manifester de nouveau. "On n’a pas le choix", estime Patrick Lescure qui prévient : "La retraite à 60 ans, ce n’est pas négociable".
La rédaction