GARD Unité syndicale pour la défense des services publics
2 500 manifestants à Nîmes, 600 à Alès et une centaine à Bagnols… Ce sont les premiers chiffres des manifestations gardoises, délivrés par la CGT.
Pour la troisième fois en moins d’un an, les neuf organisations syndicales de la fonction publique ont uni leurs forces pour réclamer une revalorisation de leur statut et une amélioration de leurs conditions de travail (hausse du point d’indice, suppression du jour de carence…).
Il semble toutefois que leurs revendications n'entrent pas dans les plans du gouvernement. Le premier ministre ayant récemment annoncé vouloir supprimer 120 000 postes de fonctionnaire sur le quinquennat. Alors ce mardi, le leitmotiv des manifestations organisées dans les quatre coins de la France et du Gard concernait la défense des services publics.
Comme d’habitude, le plus gros rendez-vous de cette journée de mobilisation était à Nîmes cet après-midi où 2 500 personnes se sont rassemblées. Hôpitaux, Éducation nationale, finances publiques... Différents secteurs de la fonction publique ont répondu présent ainsi que plusieurs partis politiques de gauche comme le Parti Communiste, le Parti Socialiste ou encore les écologistes.
« Je perds entre 75 et 100€ ! »
Sur le quai, le monde éducatif ne manque pas d'entrain. Drapeaux et chants anti-Macron, ils clament haut et fort la nécessité de « revaloriser nos salaires ! Depuis 2010, le point d’indice n’a pas bougé », relève Laurence Gautier, responsable SNES-FSU. À Bagnols, le secrétaire de l’union locale Bagnols de la CGT, Patrick Lescure, illustre : « le blocage des salaires depuis sept ans, c’est 10 % de baisse du pouvoir d’achat ».
D'ailleurs en manifestant, Laurence Gautier comme d'autres manifestants perd de l'argent : «pour moi, ça représente entre 75 et 100€ sur ma fiche de paie. » Mais le jeu en vaut la chandelle : « nous faisons de belles choses. Seulement, le monde éducatif a besoin de moyens supplémentaires pour encadrer les élèves. Au lieu de ça, nous perdons des heures. Ce qui entraîne à la rentré prochaine, la suppression de certains dédoublement de classe », déplore-t-elle.
« Une attaque sans précédent »
D’autres manifestations ont eu lieu en amont à Alès et Bagnols. Ainsi, à Bagnols une petite centaine de manifestants, principalement issus des rangs de la CGT et de FO se sont rassemblés. « Le gouvernement veut imposer une profonde remise en cause des services publics sans concertation, ni le moindre bilan de ce qu’apportent les services publics à la population », estime Louise Moulas, de l’union départementale FO. Pour elle, c’est clair, il s’agit « d’une attaque sans précédent contre les services publics, qui sont un pilier de la République. »
La suppression de 120 000 postes dans la fonction publique, promesse du candidat Macron durant la campagne présidentielle, ne passe pas : « 120 000 postes, ce n’est pas que des chiffres, c’est aussi des services en moins pour le public », alerte Patrick Lescure, avant d’inviter les députés LREM des troisième et quatrième circonscriptions Annie Chapelier et Anthony Cellier, à une rencontre publique « où ils viendraient expliquer les lois qu’ils ont votées. Nous leur garantissons un débat passionné mais respectueux. »
En attendant une éventuelle rencontre avec les parlementaires, une nouvelle manifestation est prévue le 26 mai à l'appel d'organisations politiques, associatives et syndicales.
Coralie Mollaret (à Nîmes) et Thierry Allard (à Bagnols)
* CGT, CFDT, FO, UNSA, CFE-CGC, FA-FPT, FSU et Solidaires.