JEUDI SPORT Droit dans son kimono, Hissam Cherkaoui rêve de JO
Hissam Cherkaoui est un pur nîmois, passionné de karaté depuis ses 6 ans. Au fil des années, le jeune homme a gravi les échelons et participe même à des compétitions internationales chez les seniors. Mais récemment, à la fin du mois de mars, c'est au niveau national qu'il a brillé en terminant vice-champion de France universitaire dans la catégorie des moins de 75 kilos, à Lille.
Un résultat qui s'inscrit comme un des meilleurs de sa jeune carrière, qu'il a encore du mal à digérer, "j'ai été très déçu car je visais le titre". Mais avec le recul, il tente d'analyser ce qui lui a manqué : "mon coach n'avait pas pu se libérer donc je suis monté tout seul à Lille et en finale, j'ai vraiment ressenti son absence au bord du tatami." Un combat qui dure seulement trois minutes où il faut toucher le maximum de fois son adversaire pour marquer le plus de points. Le goût amer de ne pas être monté sur la plus haute marche du podium mais une deuxième place dont le karatéka relativise la performance. "L'important c'est que j'ai pu faire de bons combats sous les yeux du sélectionneur de l'équipe de France", se réjouit-il. Un titre de finaliste qui sonne comme le début d'une belle aventure plutôt que comme un accomplissement.
Deux Championnats de France à venir
Membre du Pôle France de karaté en 2016, Hissam a construit son avenir avec sa discipline et il continue de la faire. "Je fais partie du Shotokan karaté Alésien, réputé comme un des meilleurs clubs de la région. Je m'entraîne tous les jours du lundi au jeudi, entre Nîmes et Montpellier." Des entraînements surtout effectués en terre gardoise car le jeune homme y étudie le droit en première année, à l'université de Vauban. "J'arrive à gérer les deux. Parfois quand je suis absent, mes collègues m'envoient les cours", précise l'étudiant.
Un amoureux de ce sport qu'il sait pertinemment qu'il ne pourra pas en faire son métier. "Je sais qu'en France, je ne pourrais pas vivre du karaté même en étant Champion d'Europe ou du Monde. Même les meilleurs qui gagnent des titres ne sont pas professionnels. Par contre à l'étranger, tu peux. Comme en Azerbaïdjan où tu as des Open avec des dotations de 400 000 euros pour les vainqueurs ! " Mais le jeune homme de 20 ans ne semble pas prêt à tout sacrifier. Mais il ne perd pas espoir, notamment avec les échéances décisives programmées.
Les 14 et 15 avril, Hissam participe aux Championnats de France seniors où il vise un podium en individuel et la victoire pour la compétition par équipes. Après s'être mesuré aux ténors nationaux de son sport, il combattra une semaine plus tard, chez les moins de 21 ans, où il souhaite s'adjuger le titre. "C'est ma troisième participation aux Championnats de France espoir. J'ai été médaillé de bronze en 2016. Cette année je veux gagner". Une grande motivation car le karatéka connaît l'importance de briller lors de ces événements pour ensuite représenter la France lors des tournois internationaux et se faire un nom sur la scène mondiale.
"Dans un coin de ma tête, je pense aux JO 2024"
Ce à quoi Hissam Cherkaoui pense davantage, c'est l'apparition du karaté comme épreuve aux Jeux Olympiques 2020, à Tokyo. Officiellement, cette nouvelle discipline est présentée comme sport additionnel et il faudra quand même attendre un nouveau vote pour certifier sa présence lors de l'olympiade parisienne en 2024. Mais cela n'empêche pas notre jeune sportif de se projeter et de rêver : "bien sûr que dans un coin de ma tête, je pense aux JO 2024", sourit-il avec les yeux qui pétillent. "Je me dis qu'il faut que j'y aille ! " poursuit-il.
Un événement qui peut sembler loin mais qui se prépare dès maintenant. "Seuls les mieux classés au classement mondial y participent. Il faut donc marquer des points dans toutes les compétitions." Le nîmois a déjà essayé de se placer en terminant demi-finaliste d’une compétition internationale de Série A en Espagne en février 2018. Lui qui a dépassé les délais pour obtenir la mention sportif de haut niveau cette année, pour aménager ses heures de cours, compte bien l'avoir l'année prochaine. Un signe de sa détermination sans faille !
Corentin Corger