LA RÉCAP' Voie de garage pour le trafic ?/Bennes 30 : un incendie qui pose question/Une cantine à la CCI ?
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Voie de garage pour le trafic ? Mardi matin, c'était atelier BTP pour le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, et plusieurs élus qui se sont déplacés dans le quartier populaire du Chemin-Bas-d'Avignon pour assister à la démolition de la première tranche des garages du Portal rachetés par la municipalité. Considéré comme un véritable coupe-gorge et le centre névralgique de l'important trafic de stupéfiants qui s'est développé au fils du temps, l'endroit a été livré aux engins de chantier. Une vingtaine de ces garages, sur les 52 que comptait initialement la copropriété, ont été rasés. Alors que l'opposition municipale s'étonnait, à tort ou à raison, du timing de cette opération largement médiatisée qui intervenait à quelques jours du premier tour des élections départementales et régionales, de notre côté, nous étions amenés à nous questionner sur la durée de cette "opération place nette" qui ne devrait trouver son épilogue que d'ici... fin 2023 ! Car d'ici là, le va et vient des dealers et de leurs clients a encore de beaux jours devant lui. On imagine d'ailleurs aisément que les premiers nommés, suivant l'exemple des multinationales adeptes des délocalisations, et bien que momentanément mis sur une voie de garage, trouveront rapidement une nouvelle organisation pour continuer leurs activités. Là ou à proximité. Et en attendant la démolition totale et la réhabilitation du quartier inscrite dans le cadre du "Nouveau programme national de rénovation urbaine" (NPNRU), ce sont encore les habitants qui vont devoir s'habituer à subir la promiscuité d'une friche aux allures de verrue avant de pouvoir profiter un jour - sans les dealers ? - du parc public urbain que la municipalité dit envisager d'y construire.
Bennes 30 : un incendie qui pose question. Lundi matin, vers 7h, visible des kilomètres à la ronde, un immense panache de fumée blanche s'élevait au-dessus de Nîmes et des environs. Et comme on n'est pas au Vatican et que le job est déjà pourvu, il ne s'agissait pas d'annoncer l'élection d'un nouveau pape mais bel et bien d'un incendie. Un sinistre qui avait pris dans l'enceinte de la société spécialisée dans le stockage et le traitement des déchets, Bennes 30, implantée dans la zone Trajectoire, à Milhaud. Au plus fort de la lutte, jusqu'à 34 engins et 59 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour circonscrire ce feu et noyer les quelque 700 m3 de déchets qui étaient la proie des flammes. Un feu qui s'est prolongé durant trois jours et dont on ignore encore à ce jour comment il a été provoqué, la nature exacte des déchets qui ont brûlé et leur dangerosité potentielle. Cet incendie faisant suite à un autre sinistre important au même endroit l'été dernier, cela repose le problème de la sécurité sur les sites sensibles et la nécessité de légiférer pour les installer dans des zones isolées, loin de toute zone habitée, afin de préserver la population du danger éventuel en cas de catastrophe. D'autant qu'en dépit de la communication préfectorale, qui se voulait rassurante mais n'en restait pas moins évasive - soit disant, promis, juré, il n'y avait "pas de concentration de fumées dangereuses pour la santé au-delà d’un rayon de 100 mètres" -, il n'en reste pas moins vrai que l'odeur irritante et persistante était ressentie jusqu'au coeur de Nîmes, où on en ramassait autant avec le nez qu'avec une pelle. Avec en mémoire le fameux nuage nucléaire de Tchernobyl et, plus récemment, l'incendie de l'usine rouennaise Lubrizol.
Une cantine à la CCI ? Suite à la divulgation cette semaine par le journal Les Échos de quelques bonnes feuilles du rapport de la cour régionale des comptes (CRC) pointant quelques anomalies supposées dans la gestion de la chambre de commerce et d'industrie du Gard, le très réactif président de la chambre consulaire, Éric Giraudier, a très rapidement rétorqué. Mis en cause sur son projet immobilier de création d'une somptuaire "Maison de l'entreprise" - sur lequel nous ne reviendrons pas -, il l'a été en parallèle sur les frais de missions engagés par les 51 élus mais aussi, selon nos confrères pour des frais de restaurant donnant droit à « des indemnités versées essentiellement au président à partir de 2017 ». Dans son empressement à se justifier, se réfugiant dans l'application du droit, le président de la CCI a tout d'abord argué que ce rapport et ses conclusions auraient dû rester secrets : "Les observations de la chambre régionale des comptes sont, à ce stade, non définitives et couvertes par la confidentialité. L’examen de la CRC se déroule dans un cadre légal strict. Les remarques émises sont ainsi confidentielles jusqu’à la fin de la procédure contradictoire, c’est-à-dire jusqu’à leur transmission à l’assemblée générale de la CCI." Il est vrai qu'il eut été plus commode que les journalistes ne fassent pas leur travail, oui mais voilà... Pour autant, et sans qu'on remette en cause leur légalité, ces remboursements de frais ayant connu une forte hausse entre 2017 et 2020 selon les magistrats de CRC, on ne saurait que trop conseiller au président Giraudier de prévoir une cantine dans sa nouvelle "Maison de l'entreprise" afin de faire faire des économies substantielles à une CCI où visiblement les élus n'en sont pas réduits à manger des sandwichs ou des fougasses dans leur voiture. Et ce même si selon M. Giraudier "entre 2017 et 2020, ces frais sont stables (53 757 € - 52 868 € (*) et, au demeurant, parfaitement conformes à ceux enregistrés par les autres CCI territoriales." Ultime précision présidentielle : "Ils sont remboursés uniquement sur présentation de justificatifs." Ouf ! si c'est comme ça tout va bien.
Philippe GAVILLET de PENEY
* Une somme englobant hébergement, déplacement et repas.