LE 7H50 de Françoise Dumas : « La prison à Alès ? Un choix inadapté ! »
Objectif Gard : La nouvelle est tombée mardi soir. La deuxième prison du Gard sera construite à Alès. Visiblement, les députés nîmois n’ont pas été assez convaincants...
Françoise Dumas : C’est un problème... Bon, la bonne nouvelle, c’est quand même que l’on récupère une prison neuve ainsi que la rénovation et l’extension de l'actuelle prison nîmoise. Ces annonces sont d'excellentes nouvelles pour le département !
Mais l'extension de la prison à Nîmes avait déjà été actée sous la présidence Hollande, non ?
Non ! Il n’y a jamais eu de crédits affectés et ça n’avait jamais été suivi d'effets… En clair : il n’y avait aucune certitude. Après, je n'ai pas plus d'éléments sur le déroulé des travaux.
Concernant la prison à Alès. Que pensez-vous du choix de la ministre ?
Son directeur de cabinet m'a appelée mardi soir. Je lui ai fait part de mon scepticisme et de mon mécontentement. Je ne me suis pas battue pour que la prison soit à Nîmes parce que je suis Nîmoise. Je me suis battue parce que l'on ne peut pas construire un établissement pénitentiaire dans le Nord du département quand 80% des besoins sont dans le Sud ! Ce choix est inadapté. Tous les services judiciaires (tribunal, centre de rétention administratif...) sont à Nîmes.
Justement, ne faut-il pas déconcentrer les services de l'État pour aménager plus équitablement le territoire ?
Oui, mais pas sur le dos de la sécurité et des familles ! La plupart des détenus sont originaires du Sud du département... Les familles vont devoir faire 100 km pour voir leur proche incarcéré à Alès. Quant à la sécurité, on va inutilement prendre des risques. Les prisonniers vont être transférés en passant par une deux fois deux voies qui n'est même pas terminée. Et je ne vous parle même pas du coût que cette prison va occasionner en personnel !
Alors comment expliquez-vous ce choix ? La ministre est-elle coupée du réel ?
Pas du tout. Je pense que les élus d’Alès ont été plus réactifs que les nîmois. La décision a été prise au moment où le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, était malade. Même s'il s’en est préoccupé dès son retour, ça n'a pas changé les choses.
En conclusion : le lobbying alésien fonctionne mieux que le nîmois ? Pourtant, vous êtes élue de la majorité, vous voyez chaque semaine les ministres au Palais Bourbon...
Ce n'est pas la faute des députés. En occurrence, il y a aussi eu des propositions de terrain. Le terrain d’Alès a moins de contrainte. J’en prends acte. C’est tout. Mais que l’on ne vienne pas dire dans quelques temps qu'il y a des problèmes !
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com