LE 7H50 de Jérôme Talon (LREM) : "L'élection européenne n'est pas un référendum pour ou contre Macron"
Après la lettre d'Emmanuel Macron à destination des citoyens européens, et publiée en 24 langues, le parti présidentiel accélère. Il présentera dans les prochains jours sa liste officielle pour les prochaines élections. Jérôme Talon, le représentant départemental nous en dit plus. Il est l'invité du 7h50.
Objectif Gard : Quelle est la stratégie de La République en marche pour les Européennes ?
Jérôme Talon : Nous ferons une campagne courte mais efficace. Elle a débutée avec la lettre du président de la République « Pour une Renaissance européenne » qui dévoile sa vision de l’Europe et les projets qu’il compte défendre. Plus localement, c'est le responsable du comité de Villeneuve-lez-Avignon, Florent Lemont, qui dirige le pôle Europe. Avec Martine Briones, il est en charge de la mobilisation sur le territoire du Gard. Une mobilisation qui a débuté ce week-end avec un tractage. Ce mercredi soir, nous organisations une réunion de l'ensemble des animateurs locaux afin de préparer la démarche dans le Gard.
Est-ce que des personnalités gardoises feront partie de la future liste LREM ?
Je ne le sais pas. Une dizaine de personnalités ont fait acte de candidature. Maintenant, c'est le au niveau des instances nationales que cela va se trancher. Nous serons rapidement au courant puisque le 30 mars prochain, une manifestation nationale est organisée. À son issue la tête de liste sera désignée et nous devrions avoir les 20 premiers noms.
Êtes-vous optimiste sur une représentation gardoise ?
Je suis ni optimiste, ni pessimiste. La commission nationale étudie à l'heure actuelle 2 500 profils. Il y a un impératif de représentativité à la fois en matière de compétence et des partis partenaires comme le Modem et territorial. Il y a un nombre de départements conséquent. Il n'y aura pas de la place pour tout le monde. J'espère que le Gard sera présent. À défaut, il serait judicieux que la région Occitanie soit en bonne place avec deux ou trois personnalités.
Quels sont pour vous les enjeux autour de cette élection ?
Pour La République en Marche, l'écologie doit être au centre des sujets. C'est d'ailleurs porteur quand on voit les scores à chaque élection européenne des partis écologistes. Deuxièmement, il faut une remise en cause des accords de Schengen. La question autour des frontières européennes doit être mise sur la table. Autre sujet porté par Emmanuel Macron : une défense européenne unique. Cela crée des achoppements mais la question reste centrale pour la protection des citoyens. Enfin, il nous faut définir de nouvelles règles sociales. Une sorte de bouclier social européen.
De quoi s'agit-il ?
Il faut que l'ensemble de l'Europe se dote de garde-fous. Le dumping social pratiqué par certains pays européen n'est plus possible. Il faut donc une harmonisation à la fois fiscale et sociale. Pour y parvenir, il faut lever le verrou actuel qui nécessite une unanimité de tous les pays à chaque nouvelle décision. Pour éviter toutes ces barrières, la règle à la majorité doit être préférée à celle de l'accord de tous. Nous éviterons les blocages actuels et l'Europe pourra avancer plus vite.
Mais comment faire émerger cette idée alors que la France connaît depuis maintenant plusieurs mois une crise sociale sans précédent. Emmanuel Macron ne provoque-t-il pas aujourd'hui une forme de rejet sur son action à la tête de l'État ?
L'élection européenne ce n'est pas un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Mais plutôt pour ou contre le progrès. Je suis inquiet pour les partis traditionnels qui surfent sur le mécontentement social et se rapproche des thèses du Rassemblement national, pour ne pas le citer. L'enjeu des européennes c'est à nous de bien l'expliquer. D'ailleurs, le seul parti aujourd'hui pro-européen c'est La République en Marche.
C'est la raison pour laquelle Emmanuel Macron milite pour un bloc progressiste qui se confronterait au bloc des nationalistes ?
C'est indispensable. Sa lettre a d'ailleurs été partagée dans toute l'Europe. La construction de ce bloc qui rassemblerait tous les partis favorables au progrès éviterait de se retrouver esseulé à Bruxelles face aux nationalistes qui parasitent continuellement les débats.
Propos recueillis par Abdel Samari