Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 08.03.2021 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1216 fois

LE 7H50 de Véronique Simonin (Cohésion sociale du Gard) : "Bien sûr que j'ai bon espoir sinon on plie boutique !"

Véronique Simonin (Photo VS)

À la tête de la Direction départementale de la cohésion sociale du Gard, Véronique Simonin est en poste depuis le 1er juin 2019. Dans ses compétences les missions qui portent sur les droits des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes sont essentielles.

Vous êtes en charge de nombreuses missions. Lesquelles ? 

Véronique Simonin  : Notre périmètre d'action a évolué depuis le 1er janvier dernier et va encore changer en avril prochain car nous allons fusionner avec la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECTE) pour devenir, le 1er avril, la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS). Notre mission a vocation à mobiliser toutes les politiques et leurs acteurs locaux afin de lutter contre les violences faites aux femmes, les violences intra familiales, dans le sport, les violences sexistes et sexuelles au travail, les violences gynécologiques, bref, un panel de violences qui doivent cesser et que l'on doit faire connaître.

Même si les choses évoluent doucement, notre culture méditerranéenne ralentit-elle les avancées ? N'êtes-vous pas trop démoralisée ?

Bien sûr que j'ai bon espoir sinon on plie boutique ! J'étais en poste à Saint-Étienne par le passé et je pense qu'il n'y a rien à voir avec une mentalité méditerranéenne. Disons simplement que depuis 2 000 ans l'histoire a été faite par les hommes et pour les hommes. Les femmes doivent prendre part à notre société.

Le travail porte-t-il ses fruits ?

Oui mais nous sommes sur une politique interministérielle donc nous avons besoin de l'adhésion de chacun ou de tous ! On avance peu à peu. Pour la mission sur les droits des femmes on doit aller mobiliser des partenariats mais le Gard se mobilise. Il n'y a pas seulement les institutions car nous travaillons aussi avec l'éducation nationale et les associations. L'égalité se joue dès le plus jeune âge, nous devons travailler cette culture de l'égalité avec nos jeunes.

Quel constat pouvait-on établir par le passé et où en sommes-nous aujourd'hui ?

Le constat était que les écarts se creusaient au fil du temps. On essaie de faire du rétropédalage pour savoir d'où ces différences sont nées et il faut surtout arriver à déconstruire ce modèle pour remettre de l'égalité. Il y a encore de trop nombreuses inégalités, notamment salariales. Dans le Gard comme ailleurs, et c'est un simple exemple, les familles monoparentales sont à 80 % composées par des femmes seules avec enfants. Il faut arriver à mobiliser des moyens, des places dans les crèches, des formations. En fait il nous faut rendre l'égalité réelle dans la vie de tous les jours.

La question n'est pas récente mais on prend peut-être ces inégalités un peu à la légère non ?

On en parle depuis longtemps ! Cette journée a été créée au début du siècle dernier pour le droit de vote en faveur des femmes et pour une égalité économique entre les hommes et les femmes. La politique est encore un milieu très masculin mais aujourd'hui on réajuste et petit à petit les femmes trouvent leur place aux côtés des hommes.

Quels sont les enjeux et les sujets importants sur lesquels vous devez intervenir rapidement ?

Il y a énormément de sujets sur lesquels il faut intervenir. J'ai un exemple en tête : les villes. En faisant des démarches exploratoires on se rend compte que les villes ont été créées par les hommes, pour les hommes. Les femmes ne s'y sentent pas toujours en sécurité... Il faut mieux les intégrer dans la cité, dans le sport, partout. En fait, il faut tout remettre sur la table, comme le problème du temps partiel et des retraites qui précarisent les femmes.

Vous avez droit à une carte blanche, qu'avez-vous à rajouter ?

Je souhaite que le sujet de l'égalité entre hommes et femmes et des droits de femmes ne soient plus seulement valorisés le 8 mars ou au mois de novembre ! Il faudrait que tout cela soit porté tout au long de l'année et dans tous les ministères. C'est essentiel si on veut une politique active et efficace. Il faut travailler sur cette acculturation, promouvoir ces luttes. J'ai apprécié d'avoir une chargée de mission très impliquée en la personne de Sandrine Bonnamich. Les collectivités ont toutes à coeur d'être à nos côté dans ce combat pour faire connaître ces sujets. Nous travaillons de concert, c'est un travail de fond, pas une vitrine !

Propos recueillis par Anthony Maurin

Anthony Maurin

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