LE 7H50 d'Éric Affortit, candidat à la Chambre de métiers : "Henry Brin c'est l'homme du passé"
C'est fait ! La liste des 35 élus qui se présentent sous la bannière U2P menée par Éric Affortit pour les élections de la Chambre de métiers et de l'artisanat du Gard au mois d'octobre est prête. La tête de liste nous en dit plus, il est l'invité du 7H50.
Objectif Gard : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs d'Objectif Gard ?
Eric Affortit : Oui bien sûr, d'abord, je voudrais dire que je suis né au Chemin-bas d'Avignon, un quartier populaire de Nîmes et j'en suis fier. J'ai fait toute ma scolarité à l'école Georges-Bruguier, et au collège Romain-Rolland. D'ailleurs, j'y ai gardé de nombreux amis. Ensuite, je suis maçon de père en fils. Dans la famille, c'est même une histoire de génération. J'ai obtenu mon diplôme dans la maçonnerie et le béton armé, avec la meilleure note de France en dessin et en technologie. Quelques années au sein d'entreprises puis à mon compte depuis les années 2000. Et cela fait plus de 20 ans que cela dure...
Pourquoi voulez-vous représenter les artisans du Gard ?
Il n'y a pas de hasard dans la vie. Quelques jours après la création de mon entreprise, sur mon premier chantier, je me suis cassé la figure. Et le bras est resté immobilisé plusieurs mois. Vous l'imaginez la catastrophe pour le jeune entrepreneur que j'étais. Et bien j'ai eu la double peine. Car très rapidement, je me suis rendu compte que le métier d'artisan avait un statut très précaire. Quand tu es en forme tout va bien. Mais si tu as un accident de la vie, c'est là que la galère commence. Cette expérience difficile, je ne veux pas qu'elle se reproduise à l'avenir pour les artisans. Je veux donc mieux les protéger et agir pour une meilleure considération de nos métiers.
Et comment pensez-vous agir concrètement ?
D'abord, je voudrais que la Chambre de métiers et de l'artisanat communique mieux auprès de ses ressortissants. Aujourd'hui, il y a des choses qui se font en matière de développement économique, de formations. Le seul constat que l'on peut faire depuis cinq ans et la présidence de M. Brin, c'est que l'on ne sait rien. Ce n'est pas normal. On sort de la crise sanitaire, on est dans la mouise, disons-le. Il y a chaque semaine des réunions en préfecture où les deux présidents des chambres consulaires, M. Giraudier et M. Brin sont présents. Vous avez une information de ce qui se dit ? Non ! Il faut être aux côtés des entrepreneurs, faut se mettre au service et pas uniquement pour un clan. Moi, je veux sortir les artisans de l'isolement, faut les aider !
Qu'est-ce que vous proposez ?
Des référents dans tous les territoires du Gard et de tous bords issus de tous les territoires. Et si les référents n'ont pas la solution, ils font remonter aux élus qui iront ensuite batailler pour les artisans. On doit être facilitateur. C'est aussi simple que cela. Regardez les dossiers d'aide de la Région : où est la Chambre de métiers ? Y a des endroits où l'on fait payer les artisans pour monter leur dossier. Ce n'est pas normal. Faut plus d'hommes à présent et je m'y emploierai. Faut les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tout le monde. Un autre exemple : en 22 ans à mon compte, jamais un client ne m'a demandé ma carte de maitre artisans. Pourtant, voilà un moyen de comparaison honnête et pertinent pour les gens. Il faut plus de communication auprès du grand public pour valoriser nos métiers. Enfin, il faut réfléchir à des nouvelles filières de formation. Prenons un exemple, il n'y a qu'une seule école en France qui forme aux métiers de poissonniers. Il faut rapidement se saisir du sujet. J'envisage aussi d'ouvrir grandes les portes aux professionnels dans les CFA. On ne peut pas leur demander uniquement de prendre des apprentis quand cela nous arrange. Il est nécessaire aussi de les associer aux formations.
Quel est votre bilan du mandat d'Henry Brin, le président actuel ?
Je ne formulerai pas de reproches en particulier. Mais pendant cinq ans, on a surtout aidé les amis des amis à la Chambre de métiers. Ce n'est pas normal. L'établissement appartient aux artisans qui cotisent chaque année. Faut donc davantage fédérer, ouvrir les portes. La moindre des choses, c'est de communiquer. Je crois que M. Brin a pris une nouvelle direction plus politique aujourd'hui. Comment peut-on continuer à être président de la CMA, chef d'entreprise et conseiller régional ? D'ailleurs, est-ce qu'il exerce encore en tant que chef d'entreprise ? De toute façon, Henry Brin c'est l'homme du passé maintenant. Et puis, rappelons pour ceux qui ont oublié, qu'il a été plusieurs fois vice-président avant d'être président. Si la Chambre de métiers ne va pas bien, il en porte la responsabilité entièrement je crois.
Vous semblez être très confiant. Quitte à éliminer déjà vos adversaires avant le match. N'est-ce pas un risque ?
Je fais tout pour en tout cas. C'est une première pour moi. Après, cela ne m'empêche pas de rencontrer les élus. Mais, moi je ne suis pas encarté. Mon parti, c'est l'artisanat. Je veux simplement que l'on écoute davantage les artisans, que l'on valorise leurs métiers et que la chambre redevienne la maison des artisans.
Propos recueillis par Abdel Samari