Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 24.01.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 2102 fois

LE 7h50 Jean-Philippe Madelaine, directeur d’Orano Melox : « un nouveau nom pour un nouveau départ »

Areva est mort, vive Orano ! Le géant du nucléaire français a officialisé ce mardi son changement de nom.
Le nouveau directeur d'Orano Melox Jean-Philippe Madelaine (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’occasion d’aller poser quelques questions au nouveau directeur de l’usine Orano Melox, Jean-Philippe Madelaine, sur un site qui avait déjà changé la plupart de ses logos quelques heures à peine après l’annonce officielle.

Objectif Gard : pourquoi changer de nom ?

Jean-Philippe Madelaine : Areva n’existe plus en tant que tel. Ce qu’était Areva datait de 2001. Il y a deux ans, il y a eu la décision de scinder le groupe en deux avec la vente d’Areva NP à EDF, qui redevient Framatome, et Areva était devenue New Areva, une terminologie provisoire. La marque Areva n’était pas structurellement très intéressante pour nos clients. Le plus important est d’avoir une image d’entreprise fiable, premium dans la sûreté et la sécurité. C’est le moment. Ce nouveau nom c’est le moment de prendre un nouveau départ. Ce n’est plus la même entreprise. On se recentre sur le combustible nucléaire de l’amont à l’aval, avec toujours la même qualité de service mais un périmètre différent.

C’est aussi un levier pour relancer Melox, qui sort d’une année décevante, avec 110 tonnes de MOX produites contre 130 prévues ?

Ce n’est pas la marque qui va faire que Melox va gagner des marchés. Il faut se dire que les problèmes on les laisse derrière nous et qu’on construit quelque chose de nouveau au travers d’Orano. La concomitance est intéressante pour nous en terme de levier. Par exemple, aujourd’hui on a réuni les équipes à la fois pour leur faire la communication sur la nouvelle marque et échanger sur nos difficultés et sur comment les résoudre.

Justement, comment les résoudre ?

Il nous faut retrouver un peu de de sérénité dans notre fonctionnement. Notre outil est complexe à manœuvrer. Bien plus qu’une chaîne d’agroalimentaire par exemple. Il y a déjà un travail permanent de mise en place d’outils plus performants, avec le respect de toutes nos définitions concernant l’exploitation de la machine, la baisse de la variabilité de l’exploitation des machines, la montée en compétence des équipes. Quand on tourne en 5x8, on a toujours une variabilité. Il faut faire en sorte que tout le monde travaille de la même façon. Après, il faudra trouver des leviers d’amélioration, avec des modifications éventuelles du process. Il faut trouver les points d’achoppement et proposer des solutions pragmatiques pour éviter que les problèmes se produisent et reviennent.

Le plan de départs volontaires de l’année dernière, qui a notamment touché Melox, a-t-il joué un rôle dans ces performances décevantes ?

Dire oui ou non me paraît difficile. Ce plan n’a pas fait partir massivement des gens dont on ne prévoyait pas le départ. Il n’y a eu que peu de personnes jeunes. Il s’agissait plutôt de départs en pré-retraite. Je ne crois pas que ça ait eu une incidence directe mais ça montre aussi qu’on doit mieux gérer la montée en compétences de nos équipes. C’est un cycle long de formation et quand on a une masse de départs un peu importante, on a un temps de latence. Maintenant, nous avons recruté plusieurs dizaines de personnes, des mécaniciens, des BTS maintenance industrielle, mais c’est un cycle long.

Avec la signature de nouveaux contrats, notamment avec le Japon, l’objectif de production sera-t-il toujours de 130 tonnes dans les années à venir ?

Oui pour 2018. Et ce sera le même niveau de production pour les années à venir même si ça dépendra des commandes et de la reprise des Japonais, qui sont des clients structurellement importants, et de ce qui se passera en Chine. 130 tonnes, c’est un minima pour le futur.

Propos recueillis par Thierry ALLARD

Thierry Allard

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