LE GARD MÉCONNU Plongée dans le passé grand’combien
Tout l’été, Objectif Gard vous emmène à la découverte du Gard, mais sous un autre angle. Au-delà des célèbres Pont-du-Gard, arènes de Nîmes ou duché d’Uzès, notre département regorge de pépites méconnues. Aujourd’hui, partons à la découverte de La Grand’Combe.
La destination n’est pas particulièrement touristique. La Grand’Combe, située à 15 kilomètres au nord d’Alès, a gardé les stigmates de son passé minier. Mais quand on creuse un peu, c’est ce qui fait son charme aujourd’hui. Et la sympathique guide de l’Office de tourisme, Sylvie, sait comment captiver son public en narrant l’histoire de cette commune finalement assez jeune. C’est en 1836 que la Compagnie des mines est créé pour l’aménagement et l’exploitation des mines de La Grand’Combe. La société construit une ligne de chemin de fer qui ramène de la main d’œuvre. Dans un premier temps, celle-ci est locale avec des paysans gardois, ardéchois et lozériens. En 1846, la commune de La Grand’Combe sort de terre. On dit que c’est « une ville champignon. » Le directeur de la Compagnie des mines était systématiquement nommée maire de la ville.
La plus grande église du Gard
Conçue en 1864, l’église de La Grand’Combe, de style néo-gothique, est une véritable cathédrale. Le clocher mesure 55 mètres de hauteur et il se dit que la nef est plus large que celle de Notre-Dame-de-Paris. Construite par des maçons mineurs, elle peut accueillir 4 000 personnes debout et 1 000 places assises. A La Grand’Combe, le patronat et l’église étaient très liés. Les ouvriers devaient se plier à une stricte pratique religieuse pour avoir droit aux avantages de leur métier : gratuité du logement, du chauffage, des soins, etc. On appelle cette doctrine le « paternalisme ».
Place Jean Jaurès, autrefois place Bouzac
C’est le centre névralgique du village. Face à l’église et à proximité de la mairie, elle est aujourd’hui connue sous le nom de la place Jean-Jaurès. Chaque mercredi et samedi, les producteurs de la vallée s’y installent pour le traditionnel marché. Mais l’affluence n’est plus la même qu’autrefois, à cette époque où 5 000 fidèles sortaient de l’église le dimanche. Les paysans amenaient leurs vaches paître sur cette place qui portait alors le nom de Bouzac, en référence aux bouses qu’elles laissaient derrière elles.
Sainte-Barbe, patronne des mineurs
La Sainte-Barbe, dans la cité grand’combienne, c’était autrefois trois jours de fête chômés au mois de décembre. 21 coups de canons résonnaient dans la ville pour lancer les festivités. Les ouvriers devaient se rendre à la messe le matin, sans quoi ils n’obtenaient pas leur prime de Sainte-Barbe donnée à la sortie de l’église. L’après-midi, mineurs, pompiers et harmonie des mines circulaient dans la rue. Chaque 4 décembre, les travailleurs étaient conviés à un festin dont les dames étaient exclues.
La cité des Pelouses
Située juste à côté de la voie ferrée, la cité des Pelouses était le lieu de vie des mineurs. Ils résidaient avec leur famille dans des bâtiments avec un évier par étage. L’ambiance était familiale : le soir, les habitants prenaient une chaise et s’installaient en bas de la cité pour discuter. Que ce soit à la mine ou chez eux, les mineurs se considéraient comme des frères. L’entraide et la solidarité étaient essentielles.
Le quartier du Riste
En contrebas de la ville, le quartier du Riste, très populaire, accueillait à l’époque des espagnols qui fuyaient le régime de Franco, mais aussi des Italiens, des Polonais, puis des immigrés d’Afrique du Nord. Un melting-pot assez incroyable, que l’on retrouve encore aujourd’hui au détour de ces étroites ruelles très charmantes.