LÉGISLATIVES La Gauche nîmoise unie derrière Charles Menard
Ce samedi matin, au Prolé, Charles Ménard, le candidat de la Nupes (Nouvelle union populaire écologiste et sociale), a officiellement lancé sa candidature sur la première circonscription du Gard lors des élections législatives des 12 et 19 juin. Le conseiller municipal d’opposition à Beaucaire a choisi Jo Menut comme suppléante. Le duo bénéficie du soutien de toute la Gauche nîmoise, ou presque, pour tenter d’aller battre Françoise Dumas, la députée sortante.
La première circonscription du Gard fait partie de celles que La France Insoumise a obtenu localement dans le cadre de la grande union de la Gauche intitulée Nupes : Nouvelle union populaire écologiste et sociale. Alors ce matin, tous les représentants sur le territoire des diverses forces signataires étaient présentes au Prolé, le repère des Communistes, pour afficher leur soutien à Charles Ménard qui sera leur candidat sur la première circonscription du Gard en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. "C’est le lieu de la Gauche en général !", précise le conseiller municipal d’opposition à Beaucaire qui était également tête de liste dans le Gard pour LFI lors des élections régionales en 2021.
Ce psychiatre de profession s’est d’abord réjoui de cet accord historique de toute la Gauche citant le Front populaire, le Programme commun ou encore la Gauche plurielle, "25 ans après la Gauche se retrouve et ce n’est que le quatrième épisode." L’optique du Nupes est de construire une majorité à l’Assemblée nationale et de gouverner avec un Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre. "On a fini troisième au premier tour, on sera premier au troisième tour", ironise Charles Ménard qui souhaite en premier lieu combattre la réforme des retraites à 65 ans.
Seul le PRG manque à l'appel
S’il est élu député, le Gardois souhaite bloquer les prix des énergies dès fin juin, augmenter le Smic à 1 400 € net, revaloriser les minimas sociaux à hauteur du seuil de pauvreté et proposer la gratuité des premiers mètres cubes d’eaux et de l’électricité, "des mesures concrètes du quotidien", estime-t-il. Dans cette aventure, il sera soutenu par Jo Menut, conseillère municipale d’opposition à Nîmes, qui avait mené la campagne des municipales aux côtés de Vincent Bouget en 2020. Ce dernier était présent, ce samedi matin, en tant que membre du parti communiste en l’absence de Christian Bastid initialement prévu comme chef de file du PC sur cette première circonscription.
Tous les représentants locaux se sont dits ravis de cette union. Meike Fusat (EELV), Pierre Jaumain (PS), qui auraient été investis par leur parti sans le Nupes ainsi que Marianne Bernède (Génération.s) et Janie Arnéguy (Ensemble !). Seul le Parti radical de Gauche (PRG) manquait à l’appel, opposé à cette coalition dans le Gard. Après dix ans de centre droit avec Yvan Lachaud (2002-2012), cette circonscription est depuis aux mains de Françoise Dumas (PS puis LREM) qui se représente pour un troisième mandat sous la bannière de la majorité présidentielle Ensemble.
En 2017, avec Yannick Battefort, la France insoumise était arrivée quatrième sur la première (10% soit environ 3 700 voix) avec sur la ligne de départ un candidat communiste, un de divers gauche, trois candidats écologistes et un d’extrême gauche. En cinq ans, la donne a changé avec le score historique de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la Présidentielle. Sur cette circonscription, l’Insoumis a terminé deuxième au premier tour (25,2%), derrière Marine Le Pen (27,3%) mais devant Emmanuel Macron (21,4%) qui l’a finalement emporté deux semaines plus tard. Ce qui rend surtout optimiste les partisans du Nupes, ce sont les résultats probants de la LFI à Nîmes : 28,7% pour Mélenchon largement en tête dans la capitale gardoise avec plus de 3 400 voix d’avance sur le président sortant.
Nîmes compte pour beaucoup sur ce territoire et les militants comptent bien mettre le paquet notamment sur les quartiers populaires concernés (Chemin Bas, Pissevin et Valdegour) où des assemblées citoyennes en pleine rue seront organisées. "Dans ces quartiers, le taux de participation a été inédit. Cette mobilisation, il faut l’entretenir. Je connais bien ces quartiers, cet enthousiasme c’est à nous de le conserver et de remobiliser les gens autour de nos deux têtes avec celle de Jean-Luc Mélenchon en dessous", commente Jo Menut. Si la Nupes a une carte à jouer dans la cité des Antonin, le défi s’annonce plus compliqué concernant les territoires de la Vistrenque (Garons, Rodilhan, Caissargues et Bouillargues) et sur Beaucaire ainsi que la Terre d’Argence (Jonquières, Vallabrègues, Bellegarde, Fourques) où Marine Le Pen a été largement plébiscitée.
"Françoise Dumas n’a rien fait pour les valeurs qui sont les nôtres"
"Ça va être dur mais il va falloir aussi se mobiliser", assure convaincue la suppléante. C’est Yoann Gillet, battu en 2017, qui représentera à nouveau le Rassemblement National. Véronique Gardeur-Bancel sera la candidate des Républicains et Erick Cavaglia, celui de Reconquête sans oublier la députée sortante. "Françoise Dumas a voté en faveur de toutes les lois anti-sociales du gouvernement d’Emmanuel Macron. Les habitants de cette circonscription n’ont plus à subir cela. Charles sera un député de la résistance", a réagi Vincent Bouget. "Françoise Dumas n’a rien fait pour les valeurs qui sont les nôtres", tacle au passage le socialiste Pierre Jaumain.
Le local de campagne sera celui des Écologistes rue Émile Jamais. Les soutiens de Charles Ménard vont désormais se déployer sur le terrain en attendant peut-être d’avoir la visite d’orateurs nationaux de LFI, "c’est dans nos projets", conclut le candidat de la Nupes.