Venus pour une première campagne au mois de juin, les paléontologues du Muséum d'histoire naturelle sont revenus la semaine dernière chercher des pièces complémentaires. Tandis que la traversée du village sera impossible jusqu'à la fin de l'année en raison de la reprise intégrale des réseaux d'eau, d'assainissement et de pluvial, dans un premier temps... 

En ces temps de disette énergétique, Robert Condomines, le maire de Durfort, ne cherche pas du pétrole. Si la départementale est bloquée - juste à côté de la mairie pour l'instant mais le chantier ira de l'avant - c'est bien pour des travaux communs, mais indispensables. Des trous qui s'ajoutent au forage que la commune avait mis en route, en juin, pour être enfin autonome en eau depuis fin juillet, forage qui sera officiellement inauguré le 29 octobre (relire ici).

Impossible de traverser le village jusqu'au 16 décembre

"Le schéma directeur d'assainissement exigeait de revoir les réseaux", explique Robert Condomines. Mais il s'agit aussi de reprendre le réseau d'eau potable, "du château d'eau à l'église", détaille le maire. Le sol étant éventré, les eaux usées et pluviales voient aussi leurs canalisations remplacées. Les travaux s'écouleront jusqu'au 16 décembre... avant ceux des réseaux secs, environ deux mois en 2023, pour lesquels une circulation alternée pourra être mise en place. Enfin, une dernière tranche permettra de revoir et de mettre en sécurité la traversée du vieux village.

La route étant bloquée, le sport local est devenu la découverte des chemins de campagne. "Le trafic non-local ne respecte pas vraiment les panneaux de déviation." Celle-ci passe, au large, pour rejoindre Saint-Hippolyte-du-Fort à Anduze, par Sauve et Villesèque. "On se bat, avec la société qui mène les travaux, pour qu'il y ait plus de signalisation." Les élus sont allés aider un véhicule dans le fossé d'un chemin, il y a quelques jours, et sont venus décoincer un camping-car qui avait eu l'ambition de passer par les ruelles du centre village.

Un musée en hommage au Mammouth ?

L'autre trou - plus prestigieux - matérialisé dans la commune est profond de plusieurs mètres et découvre le sol préhistorique. Régis De Bruyne en tête, les paléontologues du Muséum national d'histoire naturelle sont revenus, la semaine dernière, profiter de la fin de l'été pour atteindre la fameuse dent qu'ils cherchaient déjà en juin pour affiner la datation de la mort du mammouth de Durfort. Une mission couronnée de succès, qui a également donné lieu au tournage de quelques scènes d'un documentaire que France 5 diffusera au printemps sur la découverte du mammouth, en 1869, et sa restauration actuelle (et en février, en avant-première, à Durfort). "On essaie de voir comment on peut concrétiser quelque chose en local pour évoquer le mammouth. Un musée ? Un ouvrage ?" Le village prévoit de conventionner avec le Muséum pour récupérer une partie des pièces trouvées lors des fouilles. Avec une sacrée ambition, mise en avant par le maire : "Qu'entre le Pont du Gard et l'Aigoual, des sites connus, il y ait nous au milieu." En donnant, au mammouth de Durfort, autre chose que le vieux panneau qui évoque sa découverte, à la sortie de la commune.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com