NÎMES CHU : L'impression 3D testée en cardiologie
L'équipe de rythmologie du CHU de Nîmes teste actuellement l'impression 3D afin d'améliorer les interventions liées au cœur, en collaboration avec l'entreprise d'informatique nîmoise BSM.
C'est une aubaine pour cette petite entreprise créée en 1994 et spécialisée dans la bureautique et l'informatique. Lancée dans l'impression 3D en plein boom depuis deux ans, elle pourrait voir prochainement son activité se concentrer principalement sur le secteur médical. "Aujourd'hui, 80 % de nos impressions 3D sont dédiées à la médecine" précise Jerome Peyron, chargé du développement commercial de BSM. Il y a sept mois, l'équipe de rythmologie du CHU de Nîmes prenait contact avec son directeur pour étudier l'apport de cette nouvelle technologie, encore à ses balbutiements, dans les interventions chirurgicales en cardiologie. Des opérations méticuleuses qui bénéficient déjà de scanner ou d'échographie performante pour reproduire une image du cœur du patient avant d'opérer.
"Autant d'auricules que de patients"
Mais l'impression 3D pourrait apporter d'avantage de précision dans la reproduction de l’auricule du cœur, là où se forme les caillots. "Le problème, c'est qu'il y a autant d'auricules que de patients. L'impression 3D permet de réaliser une vraie simulation dans le placement de la prothèse" précise le rythmologue du CHU en charge des tests. À l'heure actuelle, aucune publication dans des revues scientifiques n'a prouvé l'intérêt de cette méthode, mais plusieurs centres hospitaliers sont à l'étude. "L'idée est aussi d'essayer d'être précurseur en la matière. La question est de savoir si c'est pertinent et réellement fiable" s'interroge le praticien qui table sur une réponse courant 2017.
D'ici là, l'entreprise BSM, la seule à développer l'impression 3D à Nîmes, envisage d'importants investissements afin d'améliorer le rendu de ses impressions. "Pour le moment, notre technologie est basique et pas la plus adaptée pour le médical" reconnait Jerome Peyron. Si les conclusions des tests s'avèrent positifs, l'achat d'une imprimante adéquate - entre 30 000 et 80 000 euros - sera indispensable à l'entreprise nîmoise.
Baptiste Manzinali