Cinquième épisode concernant la guérisseuse nîmoise Claudia Nicolas (5/6). Un procès légendaire en terre avignonnaise et un art de vivre particulier. Sa nièce Jacqueline parle de cette femme qui en imposait.

Anick, la fille de Jacqueline se souvient d'un fait marquant. "En 1972, j'avais 16 ans. J'allais au lycée Daudet. Quand le concierge de l'établissement a su que j'étais la petite nièce de madame Nicolas, il me regarda, complètement ébahi. Il m'a touché la main et le bras, il ne me lâchait pas : "Vous permettez mademoiselle que je vous touche la main ?" Cet homme me regardait comme si j'étais le Fuji-Yama... Ce jour-là, j'ai compris que la tante Nicolas était une personne extraordinaire…"

Jacqueline se rappelle : "Elle n'avait pas de voiture, mais un chauffeur qui la transportait partout dans une Oldsmobile. Elle faisait tous ses déplacements avec ce chauffeur qui s'appelait monsieur Gaillard. Il venait la chercher, et la ramenait le soir où qu'elle aille. Parfois, elle pouvait prendre le train mais elle préférait la voiture." Et Jacqueline reprend : "Certains de ses clients lui donnaient beaucoup d'argent, lui faisaient des cadeaux incroyables. Elle les avait guéris, alors ils étaient très généreux. Elle a notamment reçu de nombreux bijoux, des diamants et des choses improbables. Le genre de cadeaux très convoités et qui pouvaient aussi créer une certaine jalousie. Pourtant, elle méritait ces cadeaux car elle avait sauvé des vies..."

Un procès, une vie et une mort en dehors de la norme

Les jalousies étaient telles qu'elles ont abouti à un rendez-vous devant un juge. Le temps d'un procès, Claudia Nicolas a fait évoluer les consciences. "En 1922, elle a gagné le seul procès qu'on lui a fait. Cela s'est passé en Avignon. Des médecins l'accusaient d'exercice illégal de la médecine et d'encaisser de l'argent de la part de ses patients. Elle a pris le juge a parti, en le tutoyant évidemment, et lui a conseillé de passer une radio de son tube digestif car elle y voyait une tache... (après vérification, il s'avéra qu'il y avait bien une sale tache, Ndlr). En ce qui concerne l'argent, de nombreux clients sont venus de toute la région pour la soutenir. Ils remplissaient la salle d'audience pendant que d'autres attendaient dehors. Tous ont dit qu'ils donnaient de l'argent parce qu'ils le voulaient bien. Toutes les accusations sont donc tombées à l'eau et ma tante a été portée en triomphe à la sortie du tribunal".

Au début de sa vie, les médecins étaient plutôt hostiles à son égard, mais sur la fin, ils étaient intéressés par elle. Ils connaissaient certains cas sauvés par Claudia Nicolas alors qu'ils étaient condamnés à mort par la médecine officielle. "Les médecins se sont rapprochés d'elle pour comprendre comment son don fonctionnait sur un plan scientifique. Quand elle est morte, les médecins de l'institut Pasteur se sont rués chez ma mère, qui était la soeur de Claudia, pour lui demander l'autorisation de pratiquer une autopsie de son cerveau. Ils lui ont proposé une véritable fortune, l'équivalent aujourd'hui de 200 000 euros ! Mais ma mère a évidemment refusé car elle savait que tout venait de la force de son esprit et non de la configuration de son cerveau. Cela dit, cela aurait pu être intéressant, utile, et apporter quelque chose à la science, qui sait... ?"

Relire les 4 premiers volets :

Claudia Nicolas, le mystère de l'avenue Feuchères 

Claudia Nicolas, anecdotes et vérités d'une thaumaturge

Claudia Nicolas, la femme derrière la légendaire guérisseuse

Claudia Nicolas, une tata pas comme les autres