NÎMES EN FERIA Le vent gâche la fête mais Parejo et Lalo de Maria marquent les esprits
Novillada d'Ave Maria pour Diego Garcia (applaudissements épars et salut), Christian Parejo (oreille et salut) et Lalo de Maria (salut et oreille).
Cette novillada matinale, seul spectacle à cette heure de la journée pour cette feria, promettait de belles choses tant au niveau des novillos présentés et qui faisaient leur présentation qu’au niveau des toreros piétons qui devaient triompher pour s’assurer une bonne fin de saison. Telle est la loi de ce genre de novillada, qui gagne gagne, qui perd perd. L'aficion a perdu, les toros aussi et les novilleros itou. Le vent est venu gâcher la fête.
Diego Garcia, un peu froid et en retrait, aura bien essayé de faire quelque chose mais les rafales de vent l'en ont empêché. Des lenteurs, des changements de terrain peu en adéquation avec le vent soufflant et l'amphithéâtre grognant, l'Espagnol ne savait pas ni où ni comment faire. Dès son arrivée sur site, il paraissait un peu dépassé par les événements. Les tendidos se sont impatientés car le novillo, même s'il n'avait pas de quoi briller sous le fer, montrait quelques qualités de noblesse.
Diego Garcia ira plus volontiers avec le coeur et la panse sur son second. Hélas, c'est le novillo qui n'a pas suivi et qui transmettait si peu que les gradins se sont évadés ou ont allègrement baillé aux corneilles. Un passage nîmois trop effacé pour un novillero puntero comme l'est Diego Garcia. Trop tard, dommage, le reverrons-nous dans d'autres circonstances, sans doute et gageons que son investissement sera alors total.
S'il y en a bien un qui a saisi l'opportunité de montrer toute sa valeur novillerile, c'est le pensionnaire de l'école taurine de Béziers, apodéré par Thomas Cerqueira, Christian Parejo. Même si l'aficion le connaît, il demeure nouveau dans la catégorie. Il a cependant réalisé une saison parfaite et entame plutôt bien le premier de ses deux duels face à un novillo aux qualités à géométrie variable. Parejo ne rompt pas, s'accroche et prend avec lui le public reconnaissant de voir enfin quelque chose en piste. Une oreille logique.
C'est à l'épée qu'il perdra la sortie en triomphe... Christian Parejo saluera mais ne parviendra que tardivement à tuer son opposant. Pourtant, il avait livré une partition tout en douceur, en rondeur, en intelligence. Son entame de faena au centre de la piste, le toro au pied de la présidence et un passage dans le dos aura marqué les tendidos. Le jeune est peut-être le plus petit et menu des trois du matin mais c'est sans doute celui qui a le mieux compris ses novillos. Les recours techniques et le placement qui va avec, un savoir-faire et un savoir-être de maestro, des postures toreras et voilà Parejo nouveau chouchou du public local.
Lalo de Maria s'est promené un peu en centre-ville sur les coups de 9h30, deux heures avant son paseo. Un passage éclair sur l'Esplanade pour papoter avec les élèves du Centre Français de Tauromachie et hop, au boulot. À l'issue des son premier, il saluera après une faena soulignée de deux ou trois pics mais gênée par ce satané mistral. Face à un novillo qui avait du fond, Lalo a répondu avec doigté mais tue en deux épées.
Sur le dernier de la course Lalo a donné ce qu'il avait et a même reçu son opposant les genoux vissés en terre. On l'aura vu à son aise et prendre du plaisir avec son novillo. Là encore, la mort pose problème mais le public ne lui en veut pas et tend la main pour demander l'oreille que le président Frédéric Pastor donnera. Avec Parejo Lalo aura offert les meilleures courbes, les plus belles naturelles et une vision du toreo qui plaît même si son adversaire était un poil faiblard pour quelques passes basses.