NÎMES Les questions que pose la suspension des Ouigo
Inélégante. C’est la façon dont Ouigo a annoncé la fin de la desserte de la gare du centre-ville de Nîmes, en décembre prochain.
La nouvelle a été livrée sur Twitter, en réponse à un usager, désireux de prendre ce TGV à bas coût. « Nous avons insisté lourdement sur le fait qu’il était préférable que les choses soient décidées en concertation avec les élus et le public », a rappelé la députée En Marche !, Françoise Dumas, à la sortie d'une réunion, ce lundi, avec le directeur général de Ouigo, Stéphane Rapebach
Quel est le pouvoir des élus dans ce dossier ?
Un vœu pieux. Le comportement de Ouigo montre qu’en réalité, les élus n’ont guère de marge de manœuvre pour influer sur les choix de la SNCF. Même le maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier, le reconnaît : « on nous a dit qu’il n’y avait rien à faire ! » La menace du président centriste de Nîmes métropole d’arrêter de financer le contournement Nîmes-Montpellier, ajoutée à l’interpellation des autres élus, aura permis de décrocher un rendez-vous. C'est déjà ça.
Pourquoi les trains Ouigo sont suspendus ?
La réponse la plus claire est sortie de la bouche de Claude de Girardi, adjointe au stationnement à Nîmes : « nous faisons les frais du besoin de trains sur la nouvelle gare de Montpellier Sud de France. » Jusqu’au 21 mai 2019, les Gardois désireux de monter à Paris, sont invités à prendre leur Ouigo depuis Montpellier. Le service low cost de la SNCF ne serait emprunté « que » par 120 Gardois (10% d’un train de 1 268 passagers) chaque semaine. « Parmi ses 120 personnes, 70 sont des fidèles de la ligne et seront avertis des changements personnellement par l’entreprise », a indiqué la sénatrice Les Républicains, Vivette Lopez.
Développer le low cost à Nîmes, est-ce possible ?
Arrêtés en décembre, les Ouigo relieront de nouveau la gare centrale de Nîmes à Marne-la-Vallée en 21 mai 2019, à raison d’un départ et de deux arrivées par semaine. Le 5 juillet, un deuxième train Ouigo sera mis en service pour transporter les passagers de la période estivale, synonyme de plus forte affluence.
Fin 2019, Ouigo compte mettre le paquet avec deux trains qui circuleront par jour en gare centrale, reliant le centre-ville de Nîmes à Paris gare de Lyon. Trois Ouigo passeront par la gare LGV Nîmes-Pont du Gard, desservant la gare de Lyon à Paris et celle de Tourcoing. « Cette hausse de la fréquence correspond à la volonté de l’entreprise de développer 100% de son trafic », explique le directeur de la Chambre de métiers et de l'artisanat du Gard, Jacques Bourgade. Les Gardois seront-ils mobiles ? Les Parisiens seront-ils soucieux de découvrir et de consommer sur notre territoire ? À voir...
Comment seront répartis les TGV fin 2019 ?
C’était « la » question, en toile de fond. La gare Nîmes-Pont du Gard sur la ligne à grande vitesse doit ouvrir fin 2019. Françoise Dumas s’interroge : « Qu’en sera-t-il de nos 15 TGV en centre ville dans les années à venir ? Comment seront-ils répartis ? » Une inquiétude qui fait écho aux critiques virulentes des élus d'opposition à Nîmes métropole.
En guise de réponse, Corine Ponce Casanova, vice-présidente MoDem de l’Agglo, en charge du développement économique, a simplement indiqué qu'il y aurait « fin 2019, 12 TGV (aller-retour Nîmes-Pont du Gard / Paris) et 22 TER qui relieront la gare du centre ville de Nîmes-Pont du Gard à Manduel. » Quid des TGV passant par le centre-ville...
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com
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Les grands absents. Le directeur général de Ouigo, Stéphane Rapebach, n’a pas assisté à la conférence de presse. « Visiblement il n’a pas voulu vous rencontrer », souffle Jean-Paul Fournier aux journalistes présents ce lundi en mairie. L’autre responsable politique à ne pas avoir participé à la conférence de presse est le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, en vacances au Canada.