Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 21.06.2019 - corentin-corger - 2 min  - vu 2179 fois

NÎMES L'Espélido à nouveau sans local, la mairie cale

Le centre d'hébergement d'urgence doit déménager du collège Diderot en septembre.
Une des chambres occupées par les résidents à l'ancien collège Diderot (Photo Corentin Corger)

Françoise Lautrec, directrice de l'association l'Espélido (Photo Corentin Corger)

En septembre, le centre d'hébergement d'urgence de l'association l'Espélido doit quitter les locaux de l'ancien collège Diderot, prêtés par le Département. La direction n'a toujours pas trouvé de solution et lance un appel aux collectivités. 

Les années se suivent et se ressemblent pour l'association l'Espélido, toujours gênés par des problèmes de locaux concernant l'accueil de son centre d'hébergement d'urgence. L'été dernier, la ville de Nîmes avait laissé disponible les locaux de la rue Grétry et depuis septembre, c'est le Département qui prêtait généreusement les bâtiments administratifs de l'ancien collège Diderot.

Mais le bail arrive à terme en septembre car ce lieu doit devenir une Maison des associations. "J'espère que l'on va continuer ensemble ce beau chemin mais nous sommes confrontés à la réalité de l'itinérance et la recherche d'un toit", alerte Françoise Lautrec, présidente de l'Espélido, lors de la journée portes ouvertes, devant une partie des salariés et des personnes accueillies.

Cette association embauche une cinquantaine de salariés qui œuvrent dans la lutte contre les exclusions en offrant un toit à des migrants, des personnes sans domicile fixe et même aux mineurs non accompagnés. Dans le centre d'hébergement d'urgence, vit une trentaine d'hommes au quotidien et dans deux appartements à proximité sont répartis 12 mineurs arrivés seuls sur le territoire qui restent une semaine avant leur jugement et leur placement. Sevrée de solutions, la présidente lance un appel aux collectivités : "On demande à ce que l'ensemble des acteurs se mobilise. Y a-t-il une vraie volonté politique de se battre pour notre mission ?"

Difficile d'imaginer que Denis Bouad pourrait à nouveau jouer les bienfaiteurs. D'autant plus que cette compétence ne lui incombe pas. "C'est celle de l'État", n'oublie pas de rappeler Marie-Chantal Barbusse, déléguée à l'action sociale à la ville de Nîmes.

"On n'a pas de locaux à leur proposer"

Quelles solutions immédiates se présentent à l'association ? "En septembre, les jeunes seront à la rue et à Nîmes on meure plus du chaud que du froid", regrette Françoise LautrecL'Espélido dispose pourtant de plusieurs locaux. Le mas d'Alesti où se situe le Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) mais qu'il n'est pas possible d'agrandir tout comme le Centre d'accueil de demande d'asile (Cada). Et puis, une domiciliation sur la rue Henri IV mais d'après la direction, elle est obligée de trouver d'autres locaux. "L'Espélido pourrait aussi vendre une partie de son patrimoine", souffle l'élue nîmoise comme proposition.

Quelques pas de danse pour accompagner cette journée portes ouvertes dans les locaux de l'Espélido (Photo Corentin Corger)

Des tensions sont patentes avec la mairie que l'association accuse de ne pas répondre à son courrier. "On n'a rien reçu depuis pas mal de temps, assure Marie-Chantale Barbusse. Mais s'ils ont un projet à présenter, on veut bien l'étudier." Le dernier qui était dans les tuyaux concernait la rue Arnavielle, plus proche du centre-ville, mais il semble tombé à l'eau.

Présente localement depuis 40 ans, l'Espélido cherche à garder son centre d'hébergement d'urgence au plus près de l'Écusson. "Actuellement, on n'a pas de locaux à leur proposer et puis on ne peut pas tout leur offrir sur un plateau. C'est une association avec laquelle il est difficile de travailler", reconnaît et conclut l'adjointe de Jean-Paul Fournier. Avec ce premier cri d'alarme trois mois avant l'échéance, Françoise Lautrec, coriace, devrait certainement parvenir à faire bouger les choses.

Corentin Corger

Corentin Corger

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