NÎMES MÉTROPOLE La droite nîmoise et Yvan Lachaud à couteaux tirés
Hier soir au Colisée, le débat sur le budget 2019 a donné lieu à de nouvelles passes d’armes entre les élus de la droite nîmoise et l’exécutif centriste.
Rien ne va plus entre les élus de la droite nîmoise et le président Centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud. Le conseil communautaire, hier soir, en a encore été l’exemple. Les hostilités démarrent dès l’examen du transfert de charges pour l’exercice de la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations). Comme pour les zones d’activités économiques, l’Agglo doit évaluer les dépenses à déduire des attributions de compensations reversées aux communes. Un sujet qui fâche…
« À travers ce transfert, c’est toute une logique de fonctionnement que nous devons dénoncer ! », démarre l’élu nîmois du groupe UPNM (Union pour Nîmes métropole), Julien Plantier, « sur les 7,1 M€ que vous comptez ponctionner, 6,6 M€ incombe à la Ville de Nîmes ! Mais que vous ont fait les Nîmois ? » Sous les hués de quelques élus et du public (dont une partie était venue supporter le président Lachaud), le Centriste rétorque : « vous dites des âneries ! Si vous n'êtes pas d’accord, le préfet décidera ! »
De son côté, l’élue nîmoise du Front de gauche, Sylvette Fayet, renvoie dos à dos les belligérants : « nous, nous n’avons été associés en rien à ce débat ! Il ne faudra pas compter sur nous pour arbitrer ! » La délibération a été adoptée à la majorité, malgré les six abstentions de la gauche et les 36 votes contre des élus nîmois de l'UPNM et du Rassemblement national.
Débats houleux sur le budget 2019
Le gros morceau de la séance d’hier soir portait sur le débat d’orientation budgétaire. Avant le vote solennelle du 3 décembre, les élus étaient invités à se prononcer sur les choix de la majorité. Là-aussi les divergences n'ont pas manqué... Le Républicains nîmois Pascal Gourdel sort le bazooka : « hausse des dépenses de fonctionnement, progression de la dette, qui passe de 297 M€ en janvier 2018 à 341,9 M€ fin 2018 (…) Vous réalisez aussi des investissements coûteux et inappropriés, comme votre projet d’Aréna de 5 500 places ou l’achat et la rénovation de l’EERIE pour l’enseignement supérieur qui ne relève pas de la compétence de l’Agglo ! »
« Notre épargne brute augmente et notre ratio de désendettement va diminuer ! N’en déplaise à certains ! », rétorque le président Lachaud. Concernant l’enseignement supérieur, « je vous invite à regarder ce que fait François Baroin à Tours. Je pense que nous devrions tous suivre l'exemple de cet élu Les Républicains ! » Agacés, les élus des villages, comme le maire de Rodilhan et président du groupe IEC (Intérêt et esprit communautaire), Serge Reder, a appelé à « sortir de la vision nîmoise. » Quant au maire de Bouillargues et vice-président aux Finances, Maurice Gaillard : « ce ton de campagne électoral nuit aux débats sereins de notre collectivité. »
Divorce le 3 décembre ?
Le président du groupe UPNM Eddy Valadier (dans lequel siège les élus Les Républicains nîmois) a fait des remarques plus mesurées, rappelant que l’Agglomération s’était dotée de nouvelles compétences qui pesaient sur ses dépenses et sa dette. Mais le maire de Saint-Gilles préfère appeler « à la sagesse et à la modération » avec la « maîtrise nécessaire de nos investissements. »
Contrairement à ses élus nîmois, Eddy Valadier a voté le rapport d’orientation budgétaire, soutenu par les élus des communes de Caveirac, Langlade, Manduel. Membre de l'UPNM, l’élu nîmois Michel Bazin et le maire de Générac Frédéric Touzellier se sont abstenus. Le rapport a donc été voté à la majorité. Le 3 décembre, la vote solennelle du budget dira si oui ou non, les élus de la droite nîmoise sortiront ou non de la majorité.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com