Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 26.01.2022 - yannick-pons - 3 min  - vu 984 fois

NÎMES Prix du carburant : la relance économique fait sauter le compteur

(Photo Yannick PONS) - Yannick Pons

Coup de pompe chez les automobilistes dont certains ont arrêté de prendre la voiture et préfèrent le covoiturage.  Le "sans plomb" et le gasoil ont augmenté de 30 centimes depuis un an selon carbu.com.

Magali Malartre, gérante de la station Campus à la porte des Cévennes, a noté une baisse de fréquentation depuis le mois de septembre : "Les clients viennent moins souvent, certains font désormais du covoiturage." Son fils Thibault (cf. photo), gère le garage et il explique que même le prix des pièces automobiles a augmenté. Avec quatre salariés, les charges sont là. Elle a maintenu les prix tant qu'elle a pu mais "dès que la marge n'est plus suffisante on est obligés de les augmenter". Magali Malartre garde tout de même un œil sur la concurrence. Ses prix sont plutôt attractifs, "seulement 3 centimes de plus que l'Intermarché d'à côté et moins cher que Total ou BP".

Pompe à fric

Les clients de la petite station service ont compris, comme Tony de Nîmes : "Au début, je me suis dit c'est des voleurs mais après j'ai compris que c'était pas leur faute." Il est vrai que s'approcher de la barre des 100€ pour un plein, c'est dur à avaler, malgré l'attribution de l'indemnité inflation par le Gouvernement. Le pouvoir d'achat des Nîmois en prend donc un coup. Alors que les salaires stagnent, pourquoi les prix du pétrole s'envolent-ils ?

Les prix du carburant à la pompe n'ont cessé d'augmenter ces dernières années sauf en 2020, à l'arrivée de la pandémie et des confinements. La paralysie des pays industrialisés avait fait chuter la demande en pétrole. Environ 60% du prix du carburant est composé de taxes (TICPE + TVA). Sous la pression des "gilets jaunes" en 2018, Édouard Philippe, le Premier ministre de l'époque, avait gelé la hausse de la taxe TICPE en France. Ainsi, le seul coupable aujourd'hui c'est le pétrole, qui reste une composante importante et volatile sur le prix final : 33% du prix du "sans plomb" 95 est lié au pétrole. Le baril est repassé au dessus de 80$, ce qui entraîne cette hausse.

Malgré quelques replis, le prix du carburant n'a cessé de grimper depuis 1990.

La perspective d'allègement des restrictions liées à la covid-19 est pour les marchés le signal de la reprise. Si aucun pays industrialisé ne prévoit de confinement, l'économie est relancée, alors que la production de pétrole reste stable. Si la quantité de biens offerts est inférieure à la quantité de biens demandés par les acheteurs, les prix augmentent selon le principe bien établi de l'offre et de la demande.

Le mécanisme de l'offre et de la demande en cause

Les pays pétroliers n'investissent plus, ils ont donc des difficultés à accroître leur production. La demande en pétrole est aujourd'hui déjà supérieure à l'offre, donc les prix du baril montent, mécaniquement. Les investissements dans le pétrole sont trop faibles et selon Capital, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, affirme qu'il manquera 10 millions de barils par jour en 2025. Ainsi, sauf si les sanctions sur l'exportation de pétrole iranien venaient à être levées, la courbe des prix du carburant ne s'inversera pas. De là à convaincre les automobilistes de passer de la pompe à essence à la pompe à vélo...

Yannick PONS

Selon caroom.fr, au 10 janvier 2022, Nîmes devient la 45e ville la plus chère en gasoil parmi les 50 premières villes françaises avec 1,585€ le litre observé (44e en janvier 2021 et 43e en octobre 2021). La moins chère du Gard est Alès.

Yannick Pons

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