Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 23.05.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 3138 fois

PAYS D’UZÈS Cinq maires dénoncent le fonctionnement de la Communauté de communes

Après avoir voté contre le budget de la CCPU le mois dernier, cinq maires sortent du silence.
Les maires Guy Crespy, Didier Kielpinski, Daniel Boyer, Nicole Perez et Bernard Rieu sortent du silence (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Nicole Perez (Flaux), Bernard Rieu (Vallabrix), Daniel Boyer (Aigaliers), Didier Kielpinski (Garrigues-Ste-Eulalie) et Guy Crespy (Sanilhac-Sagriès) ont donné rendez-vous à la presse mardi matin à Uzès, pour présenter la lettre ouverte qu’ils vont faire parvenir aux élus des conseils municipaux de la Communauté de communes Pays d'Uzès.

« 800 000 euros pour Uzès et 5 000 euros pour les autres »

« Nous dénonçons le fonctionnement de la CCPU, qui ne nous permet pas d’être force de proposition et ne nous semble pas aller dans la bonne direction », explique en préambule la maire de Flaux, Nicole Perez, avant d’annoncer que les cinq maires présents avaient décidé de ne plus assister aux conseils communautaires. Des conseils « qui sont considérés comme une chambre d’enregistrement, pas de débat », ajoute le maire de Sanilhac-Sagriès, Guy Crespy.

Pour les cinq édiles, les choses sont claires : la CCPU est gouvernée par Uzès, pour Uzès. Ainsi, Guy Crespy dénonce un fléchage des investissements de la communauté de communes principalement vers Uzès, au détriment des 31 autres communes qui la composent. Dans leur lettre ouverte, les cinq maires affirment que « au rythme actuel, c’est plus de 9 millions d’euros qui auront été apportés pour financer des investissements dans la ville d’Uzès, contre quelques dizaines de milliers d’euros pour la totalité des autres communes. » Guy Crespy cite en exemple les « 805 000 euros de fonds de concours qui ont servi à hauteur de 800 000 euros pour les stades d’Uzès et 5 000 euros pour les investissements des autres communes. » Pour lui c’est clair, « les capacités d’investissement de la CCPU constituent de plus en plus pour Jean-Luc Chapon un budget annexe de sa commune. »

L’Ombrière, « un projet décidé en petit comité »

Comme souvent dans l’Uzège ces temps-ci, le sujet du futur centre culturel et de congrès l’Ombrière revient sur la table. Et si les cinq élus ne sont pas contre la construction d’un équipement de ce type à Uzès, ils dénoncent « un projet décidé sans véritable concertation, en petit comité et présenté en quelques minutes, évalué avec un amateurisme rare, pour ne pas dire avec une totale incompétence. On nous a dit au départ qu’il y aurait 50 000 euros de fonctionnement annuel. Aujourd’hui on parle de 350 000 euros, voire 500 000 », tonne Guy Crespy. « On va investir 7 millions d’euros plus 500 000 euros de fonctionnement par an mais on n’a pas la compétence culture », pointe le maire de Garrigues-Sainte-Eulalie, Didier Kielpinski. Pour le maire d’Aigaliers, Daniel Boyer, l’Ombrière est « surdimensionnée par rapport au budget de la CCPU et va plomber durablement le budget. Que restera-t-il pour investir sur d’autres équipements ? »

Pointant à la fois la part des taxes ménages (taxe d’habitation, taxe foncière et taxe foncière non bâtie) dans les recettes de la CCPU, 86 %, et la baisse de l’épargne brute de l’intercommunalité, Daniel Boyer craint « un impact sur la fiscalité des ménages. » Il faut dire que pour nos élus, il y aurait un grand besoin d’investir dans d’autres structures. Le maire de Vallabrix, Bernard Rieu, note que depuis 2010 et la reprise de la compétence petite enfance, « nous sommes passés de 88 à 98 places de crèche. Ce qui fait que nous avons un moyenne d’une place pour 300 habitants. La moyenne du département est d’une pour 150. » Pour lui, c’est évident : « il faut construire une nouvelle crèche. »

Et Didier Kielpinski de lui emboîter le pas pour lister des projets sur lesquels la CCPU devrait, selon lui, s'investir comme une maison des services au public, une pépinière d’entreprises, la création d’une cuisine centrale bio ou encore la construction d’un « bassin aqualudique », sur le modèle du projet initialement prévu à Montaren et abandonné par la CCPU il y a cinq ans.

Les cinq maires espèrent désormais convaincre leurs collègues du conseil communautaire. Ce n’est pas gagné à en croire Guy Crespy, qui se dit « consterné de constater une paralysie parmi nos collègues. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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