POMPIERS L’incendie rallumé en conseil départemental…
Un temps de pompiers. C'était chaud, très chaud ce matin au conseil départemental où les élus étaient appelés à se prononcer sur l’accord conclu, le 20 novembre, entre le Département, le SDIS* et les syndicats de pompiers. Après un mois de conflit, les agents ont obtenu gain de cause sur la majorité de leurs revendications. Et notamment : la présentation d’une hausse d’1% de la contribution des communes, au conseil d’administration du SDIS, le 4 décembre.
Patrick Malavieille met le feu aux poudres
Chaque année, les maires participent au budget de l’établissement public. Leur part représente 28M€, auxquels il faut ajouter les 42M€ du Département, principal financeur des pompiers. Seulement la mesure fait grincer des dents… D’abord à droite, le président Laurent Burgoa a déjà annoncé que ses élus - qui siègent au CA du SDIS - voteraient contre puisque « cette délibération avait été déjà refusée en octobre ! »
Plus inattendu, le maire de La Grand’Combe, Patrick Malavieille a mis le feu aux poudres. Le communiste voit rouge sur « le mode de calcul injuste de la participation des communes ! » Et de rappeler : « l’empilement de critères obsolètes (risques miniers, population, caserne…)» qui lui valent de payer une « contribution annuelle de 348 000€. » Bellegarde qui possède 1 000 habitants de plus que la Grand’Combe paie, elle, 178 000€. Remonté, l’élu menace « si une commission n’est pas mise en place d’urgence pour revoir ces critères, j’attaquerai au tribunal administratif ! »
Alexandre Pissas pris entre deux feux
Face à l’agitation, le conseiller départemental de Bagnols et président du SDIS tente d’éteindre l’incendie, en sortant un grand classique en politique : « une commission va être mise en place. Elle est composée de cinq conseillers départementaux et de cinq maires. » Laurent Burgoa s’indigne : « Quoi ? Mais c’est quoi ce truc ? On en a jamais entendu parler ! »
La polémique se poursuit. Ça balance… Ça s’invective. Le président PS Denis Bouad quitte la séance, laissant Alexandre Pissas se dépatouiller avec les élus. « Retire cette hausse de l’ordre du jour du SDIS ou je ne vote pas cet accord ! », lance Laurent Burgoa à Alexandre Pissas. « Non ! Ce n’est pas à moi de le décider mais au président du Département », lui répond l’intéressé. « Mais c’est quand même toi le président du SDIS ! », rétorque l’élu nîmois.
Denis Bouad regagne son siège, avant de suspendre la séance. Il sait qu'à cet instant, l’accord avec les pompiers peut capoter... De retour, le président Bouad prend ses responsabilités et demande à Alexandre Pissas de retirer de l’ordre du jour la polémique délibération. Conséquence : les pompiers ne bénéficieront pas de la hausse de la part des communes, soit 280 000€.
L'ensemble des élus ont finalement validé l'accord de sortie de crise. Reste à savoir comment la nouvelle sera prise par les syndicats ? Seule certitude : ce matin, dans les halles culturelles de Saint-Gilles*, c’est un triste spectacle auquel ont assisté les Gardois.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
Et aussi :
Saint-Gilles menace de ne plus financer le SDIS. Le maire LR de Saint-Gilles, Eddy Valadier, est allé aussi loin que son homologue de La Grand’Combe : « moi, je me réserve le droit de ne pas inscrire à mon budget la cotisation au SDIS. Ça représente 600 000€ ! Je comprends que quand il y a un surcroît d’activité on fasse une rallonge, mais va-t-on baisser cette participation le cas inverse ? Je ne crois pas ! De plus, le SDIS nous demande de lui céder des terrains gratuitement… C’est un peu fort de café ! »
*SDIS : Service départemental d'incendie et de secours.
*Le conseil départemental s'est tenu exceptionnellement dans les halles de Saint-Gilles.