PONT-SAINT-ESPRIT Délinquance : les cambriolages et les vols de voiture en forte augmentation
Les chiffres de la délinquance pour les cinq premiers mois de l’année 2016 pour Pont-Saint-Esprit ont été présentés hier lors de la séance du Conseil local de prévention de la délinquance (CLSPD), et ils ne sont pas bons.
« Nous avions un recul assez significatif de la délinquance depuis 2012, cette année ce n’est pas le cas », a affirmé le lieutenant Didier Perrin, commandant de la COB de Pont-Saint-Esprit - Cornillon, en guise d’introduction.
Une augmentation « énorme » des cambriolages
Ainsi, sur les cinq premiers mois de l’année, les gendarmes ont constaté 386 faits contre 360 sur la même période en 2015 sur le territoire couvert par la COB, dont 191 sur Pont-Saint-Esprit, contre 134 en 2015.
Une sensible augmentation surtout perceptible sur trois indicateurs : les atteintes aux biens, les cambriolages et les vols de voitures et vols à la roulotte. Ainsi, 111 atteintes aux biens, soit une augmentation de 40 %, ont été constatées sur les cinq premiers mois de l’année, « une augmentation beaucoup plus importante que sur la circonscription et le département », a commenté le lieutenant. Un lieutenant qui qualifiera d’« énorme » l’augmentation de 62 % du nombre de cambriolages, passé de 16 faits à 26 faits sur la même période. Et ce n’est guère mieux du côté des vols de voitures et vols à la roulotte, qui ont plus que doublé, passant de 17 à 44 faits. Des faits qui, d’une manière générale, « ont lieu principalement le jour pendant que les personnes sont au travail », précise le gendarme.
Pourquoi une telle augmentation ? « On a du mal à l’expliquer, admet le lieutenant Perrin. L’état d’urgence est décrété depuis le début de l’année, on a reçu des renforts et malgré une présence accrue, cela n’empêche pas les gens d’agir. » Comme l’ensemble du Gard rhodanien, Pont-Saint-Esprit souffre de sa position frontalière : « les délinquants viennent principalement du Vaucluse, de la région de Bollène », précise le lieutenant Perrin. Alors pour la contenir, « on va continuer à être présents et à faire des contrôles », explique le gendarme qui espère une meilleur été : « les renforts sont de nouveau présents après une pause en juin, et la délinquance se stabilise sur les dernières semaines. »
Incivilités et vidéo-protection
Côté police municipale, ce sont les incivilités qui ont le vent en poupe : sur les cinq premiers mois de 2016, 615 verbalisations ont été effectuées, contre 545 l’année dernière. « Il s’agit surtout de stationnements dangereux ou abusifs », précise l’adjoint à la sécurité Daniel Mouchetant. Le maire Roger Castillon fustigera quant à lui le fait que « dès qu’on fait quelque chose, c’est systématiquement dégradé », évoquant les exemples des tags qui ont dégradé le lavoir communal tout juste rénové ou le prieuré Saint-Pierre encore en travaux.
Police municipale toujours, avec un nouvel indicateur, celui des réquisitions des images de vidéo-protection : « il y a eu 59 réquisitions judiciaires dont 42 se sont avérées positives, a présenté l’adjoint. Ça démontre l’efficacité du dispositif, qui a contribué à solutionner quelques affaires. » Cinq caméras supplémentaires doivent d’ailleurs être installées dans le centre-ancien. De quoi espérer des jours (et des chiffres) meilleurs ?
Et aussi :
Des embauches pour le social : côté prévention, un adulte relais a été embauché en avril. « Sa première mission a été le redémarrage des activités de l’association de jeunes Barado », a précisé le maire. L’association a depuis repris ses activités. Par ailleurs, huit jeunes en service civique ont également été recrutés, notamment pour des missions de lien social et de protection de l’environnement.
Du côté de chez vous : le logement fait aussi partie des sujets abordés dans le CLSPD. Ainsi, en ce qui concerne le logement insalubre, la ville et la CAF ont signé une convention autorisant à consigner les APL versées aux bailleurs qui louent des logements indignes jusqu’à ce que des travaux soient réalisés. « On a eu les premières consignations, et nous n’hésiterons pas à continuer à chaque fois que ce sera nécessaire » a prévenu Roger Castillon. Côté logement social, le maire s’est inquiété du bâtiment des Capucines, « qui nous pose de plus en plus de problèmes. On s’en est ouverts à Grand Delta Habitat (le bailleur, ndlr), il faut qu’ils prennent des décisions sinon on va vers une ghettoïsation. »
Thierry ALLARD