Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 07.11.2018 - tony-duret - 2 min  - vu 765 fois

SALINDRES Dans les coulisses d’une simulation d’accident industriel sur la plateforme chimique

Le sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, pendant l'exercice de sécurité. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Ce mercredi 7 novembre, en tout début de matinée, une fuite est découverte dans une citerne d’acide chlorhydrique de la plateforme chimique de Salindres. Un grave accident industriel est en train de se produire… C’était le thème de l’exercice de sécurité civil auquel de nombreux acteurs du territoire se sont livrés.

Il est 9h20, ce mercredi matin, au poste de commandement opérationnel des pompiers d’Alès. Le sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, arrive. Visage sérieux, concentré, il s’installe à une table au milieu de pompiers, gendarme, élus et techniciens. Face à lui, un représentant de Solvay, l’exploitant de la plateforme chimique de Salindres, récapitule la situation : « Une fuite dans une citerne d’acide chlorhydrique a été détectée. Au départ, elle était légère, mais elle n’a pas pu être colmatée. Elle s’est aggravée. Il y a un risque de rupture de la conduite ». Jean Rampon écoute attentivement, prend des notes et questionne l’exploitant sur la capacité de la cuve, le temps et la forme de l’écoulement de l’acide, les risques de fumées toxiques… Rien n’est laissé au hasard.

C’est au tour d’un pompier de prendre la parole. S’appuyant sur les cartes du secteur et un plan de la plateforme scotchés au mur, il explique qu’un périmètre de sécurité a été mis en place « sur zone ». On apprend qu’une soixantaine de pompiers et que six ambulances sont sur place. Les salariés des entreprises proches de la plateforme ont été confinés, soit 131 personnes. Sur le site même, 50 individus ont été mis à l’abri. Le collège de Salindres a été fermé. Et on ne déplore qu’un seul blessé, léger : une personne de l’entreprise qui aurait fait un malaise.

Les plans de Salindres affichés sur les murs. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Cinq communes menacées

Il est 9h30. C’est l’heure du point de situation entre tous les acteurs. Jean Rampon appelle, en haut parleur, le centre opérationnel départemental basé en préfecture. Le délégué territorial de Météo France, Stéphane Roos, est au bout du fil et fait un point très précis de la météo, certainement l’un des facteurs les plus importants. Ce mercredi, celle-ci est heureusement favorable en raison notamment d’un vent faible (moins de 10km/h). Jean Rampon poursuit son questionnement, ce qui permet d’estimer que la menace maximale peut atteindre un rayon de 400 mètres autour du site. Cinq communes sont sur le qui-vive : Saint-Privat-des-Vieux, Salindres, Rousson, Saint-Julien-les-Rosiers et Servas. Leurs représentants arrivent petit à petit au poste de commandement. « À Servas, vous n’êtes potentiellement pas exposé. À Saint-Privat, il faut rester vigilant par rapport à la météo », annonce le sous-préfet aux élus locaux.

Il est 10h15. Les 20m3 d’acide chlorhydrique contenus dans la citerne se sont complètement répandus et ont été maîtrisés par les pompiers. « Il n’y a pas de risque d’aggravation, on est sur un événement unique », rassure Jean Rampon qui fait le bilan de cet exercice de sécurité : « l'intérêt est de vérifier si le plan particulier d'intervention est bien adapté à ce site et si les procédures imaginées sont réalistes. Je constate qu'on a su boucler un périmètre de 2,7 km dans des délais raisonnables. On a également eu cette capacité à mobiliser les différents services. Et on avait besoin de savoir comment on travaille ensemble". C'est désormais chose faite. Souhaitons toutefois que l'exercice du jour ne soit jamais mis en pratique.

Tony Duret

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