Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 08.07.2017 - abdel-samari - 3 min  - vu 394 fois

SÉCURITÉ Les chauffeurs Tango déplorent une réorganisation subie

Ce jeudi 6 juillet 2017, les agents Tango étaient devant la Préfecture pour dénoncer le nouveau système de sécurité de Kéolis entré en vigueur le 1er juillet Photo : AS/ObjectifGard

Ce jeudi 6 juillet, les agents Tango étaient une nouvelle fois en grève pour manifester leur colère, en particulier sur la nouvelle organisation du service sécurité depuis le 1er juillet dernier. Le directeur général des services de Nîmes Métropole leur répond.

Une table ronde était organisée en Préfecture du Gard ce jeudi, à la mi-journée, en présence de l’autorité organisatrice des transports (Nîmes Métropole), l’exploitant du réseau (Kéolis), des représentants de la ville de Nîmes, le maire de Saint-Gilles, le vice-procureur de la République, les représentants des forces de sécurité de l’État (police, gendarmerie).

Une réunion dans le cadre de la réforme du service environnement fraude, mise en œuvre par Kéolis, mais plus largement afin d'aborder l'ensemble des questions de sécurité du réseau de transport de la ville. Les agents, pourtant en première ligne, n'ont pas été conviés... Ils se sont donc postés devant la Préfecture, pour manifester leur mécontentement.

Devant la Préfecture, les chauffeurs Tango ont répondu présent à l'appel intersyndicale

"On a été reçus courant juin par la Préfecture, les services ont indiqué qu'il y aurait une table ronde pour évoquer le volet sécurité. Au final, nous n'avons eu aucune nouvelle", déplore Serge Lantin, représentant CGT chez Tango.

Les nouvelles... il y en a ! La Préfecture a communiqué à la presse locale. En plus des dispositifs locaux de coordination existants dans certaines communes, les acteurs ont décidé l’élaboration commune d’un document qui permettra d’être vigilant sur l’évolution des actes d’incivilités et de délinquance dont le niveau actuel est très bas et de pouvoir réagir en temps réel. Il organisera aussi une gouvernance de l’ensemble des acteurs chargés de la sécurité et de la prévention dans le ressort territorial de l’agglomération pour échanger de manière régulière sur le sujet. Enfin, il recensera les actions opérationnelles de chacun des partenaires dont celles déjà prévues dans des dispositifs municipaux. Cet outil aura aussi vocation à évaluer les méthodes et envisager les ajustements nécessaires.

La crainte des agents est légitime. Dans un contexte économique où Nîmes métropole, après avoir diminué un million de kms et redéployé une centaine d'emplois, a validé la nouvelle offre sécuritaire de Kéolis, qui prévoit le passage depuis le 1er juillet, de 60 équivalents temps plein à 40. Cette diminution significative modifie directement l'organisation du travail. "Le rôle du service de sécurité de Kéolis en matière d'intervention dans tous les quartiers de la ville est bouleversé", renchérit le représentant CGT. "Désormais, les agents de sécurité ont une position statique et n'interviennent plus pour des fraudes mineures alors que cela représente la majorité des appels des chauffeurs. Désormais, ils ne se déplacent que pour des appels rouges liés à un danger immédiat. Nous sommes face à un véritable démantèlement de la sécurité."

Par ailleurs, ayant recours ponctuellement à de la sous-traitance notamment sur les lignes 8 et 9 qui traversent les quartiers Nord de Nîmes, Serge Lantin comme ses collègues observe un risque de surexposition pour les salariés des sous-traitants "qui n'ont bénéficié d'aucune formation et n'ont pas toujours dans leur bus, les outils pour alerter le service sécurité en cas de danger."

Du côté de l'Agglo de Nîmes, on reconnait la nouvelle situation de l'offre sécurité de Kéolis : "Kéolis est au manette de cette réforme qui date de 2000, il y a presque 20 ans. Les choses ont évolué depuis avec une technologie plus efficace notamment en matière de vidéo-protection", rappelle Marc Duchenne, DG en charge de la question des transports qui rajoute : "Cette remise en question de l'organisation est la conséquence de la nouvelle offre de transport qui a évolué avec moins de kilomètres parcourus par les chauffeurs."

Mais c'est finalement la question financière qui est au centre des préoccupations. Marc Duchenne évacue le sujet dans un premier temps : "Les statistiques en matière de fraude et de délinquance à l'intérieur des bus sont au vert. Les transports sont bien sécurisés, c'est plutôt l'environnement autour qui peut poser problème mais ce n'est pas notre responsabilité, c'est pour cela que cette réunion en Préfecture était indispensable." Avant de mettre directement le sujet sur la table : "Des villes comme Brest et Angers, de taille comparable à Nîmes et gérées également par Kéolis, ont un service sécurité composé de 20 personnes. Le nouveau projet prévoit le double chez nous. Sans compter que cela va permettre à Nîmes Métropole de faire directement un million d'euros d'économie."

Mais quid du risque de remettre en cause un système certes ancien, mais qui a fait ses preuves puisque les indicateurs sont positifs ? "Rien n'est figé, nous ferons une évaluation et nous adapterons au fur et à mesure. Nous devons de toute façon faire mieux avec cette nouvelle configuration, nous n'avons pas le choix", conclut le chargé des questions des transports à l'Agglo de Nîmes.

Suite à un préavis de grève déposé par une partie du personnel TANGO, le réseau urbain (lignes T1, 2 à 7, 10 et 16) sera très perturbé le samedi 8 juillet 2017 – de 9h30 à 14h30. Pour plus d’info, vous pouvez appeler notre service clientèle au 0 970 818 368 ou vous connectez régulièrement sur tangobus.fr

Abdel Samari

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