UN ÉTÉ DANS LE GARD Viol au centre de loisirs : le directeur de l’œuvre Argaud condamné pour pédophilie
Des policiers dans un centre aéré nîmois. Le 8 juillet 2015, Jacques Le Roi est interpellé par la brigade des mineurs dans les locaux de l'Oeuvre Argaud, juste derrière la gare. Deux jours plus tôt, la petite Léonie, 10 ans, a dénoncé à ses parents les agissements de son ancien directeur.
À la suite du signalement de Léonie, après que les enquêteurs ont sollicité près de 200 familles passées par ce centre aéré privé du centre-ville de Nîmes entre 2014 et 2015, cinq autres fillettes âgées de 6 à 11 ans ont à leur tour mis des mots sur les comportements suspects de Jacques Le Roi. Mais s’il admet avoir caressé et pénétré avec les doigts la petite Léonie dans la bibliothèque, dans son bureau et, sous son maillot de bain, dans la piscine, le sexagénaire réfute les attouchements sur les fesses ou le pubis des cinq autres plaignantes.
« Ça a été une attirance pour une personne. C’était plus fort que moi. Je n'ai pas su me contrôler. Des fois mon index passait sous le maillot, et touchait son sexe, mais quand j’ai ressenti ça je l’ai retiré, parce que je me disais :" je suis allé trop loin". Les actes ont été très courts. Mais je les reconnais », minimise l’accusé de 61 ans, chauve et lunettes dorées, lors de son procès devant la cour d’assises du Gard, en janvier 2019, où il comparaît libre, après deux ans de détention provisoire.
Une reconversion et des pulsions
Sans antécédent, le sexagénaire évoquera des problèmes d’érection dues à un traitement médical et l’arrivée de « pulsions » à partir du moment où il devient le directeur du centre aéré. Plusieurs employés et animatrices avaient été choqués de voir le directeur accueillir des petites filles sur ses genoux, mais sans imaginer que ce dernier ait pu procéder à des attouchements sur elles.
Encourant 20 ans de réclusion criminelle, Jacques Le Roi sera reconnu coupable de viol sur Léonie et d’agressions sexuelles sur deux des quatre autres fillettes. Condamné à 10 ans de prison, il est actuellement toujours en détention, mais devrait sortir dans quelques mois. À Nîmes, au numéro 5 de l'avenue du Général-Leclerc, l'Œuvre Argaud, a définitivement fermé ses portes…
Pierre Havez