USAM Attila Borsos : "J'ai toujours l'image de Philippe Médard en train de pleurer"
Attila Borsos a connu l'Europe en tant que joueur de l'USAM lors de la saison 1991/1992. Aujourd'hui consultant à la télévision hongroise, il est l'interlocuteur par excellence pour présenter ce Csurgoi-Nîmes, rencontre du 3e tour de Coupe EHF dont le match aller a lieu ce samedi à 15h.
Objectif Gard : Racontez-nous votre arrivée à l'USAM lors de la saison 1991/1992 ?
Attila Borsos : C'était une très bonne année. À l'époque, il y avait une très grosse équipe de Nîmes, championne de France en titre. Je suis arrivé pour jouer arrière et ailier droit. Deux positions que j'ai partagé avec Stéphane Stoecklin et Zlatko Saračević. On avait un côté droit assez costaud. C'était une équipe très forte avec aussi Philippe Gardent, Frédéric Volle, Philippe Médard, Alain Portes, Philippe Courbier, Gilles Derot...
Vous vous souvenez bien de vos coéquipiers...
Très bien même ! On a gardé contact avec quelques-uns. Mon passage à Nîmes a été un bon moment de ma carrière. Par exemple, avec Alain Portes on s'est vu récemment, comme Saracevic que j'ai vu il y a deux semaines.
"Une forteresse du handball français"
Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?
Le premier qui me revient c'est le match de Coupe d'Europe dans les arènes contre Timisoara (Roumanie). C'était vraiment une ambiance incroyable et un souvenir fantastique ! J'ai toujours l'image, quand on est entrés sur le terrain, de voir Philippe Médard devant moi en train de pleurer. Pablo-Neruda plein aussi à chaque fois c'était impressionnant, même si je sais que le Parnasse c'est bien aussi. Cette salle avait une ambiance vraiment spéciale. Malheureusement en fin d'année, il y a eu des problèmes financiers qui ont touché le club. Beaucoup de joueurs sont partis, dont moi.
Qu'avez-vous ressenti de voir l'USAM retrouver la Coupe d'Europe 25 ans après ?
J'attendais depuis longtemps de voir l'USAM sur la scène européenne, ça reste une forteresse du handball français. Même lors des périodes difficiles pour Nîmes, je gardais toujours un œil. Je suis l'équipe de loin car je travaille pour la télévision hongroise comme expert. Je vais d'ailleurs commenter ce match de Coupe d'Europe entre Csurgoi et Nîmes.
Décrivez-nous cette équipe de Csurgoi ?
Quand j'ai vu le tirage j'ai dit à Csurgoi : "merde" . Il me semble que Nîmes a une équipe plus forte et peut passer à 60%. Ce n'est pas une bonne pioche pour Csurgoi. Ce qui est intéressant avec cette équipe, c'est qu'elle a les mêmes vertus que Nîmes. C'est un petit club en Hongrie qui essaie de se battre avec les grands comme Vesprem et Szeged. Ils sont très combatifs avec une bonne ambiance dans une petite salle bruyante d'environ 1 500 personnes. C'est une équipe qui cravache. Ce ne sera pas un match facile physiquement pour Nîmes. Ils ont une forte culture du handball depuis longtemps. C'est à la campagne et ce n'est pas facile pour eux d'attirer des bons joueurs. C'est loin de Budapest et donc moins attractif que les autres clubs. Les joueurs qui jouent là-bas, c'est vraiment pour le handball.
L'ambiance est-elle vraiment particulière à la Városi Sportcsarnok ?
C'est bouillant ! Il y a beaucoup de supporters qui poussent leur équipe. Peu de spectateurs restent assis. Au tour précédent, ils ont fait un match extraordinaire face à Constanta (22-24, 21-19). Ils avaient gagné en Roumanie de deux buts puis ils ont perdu à la maison de deux buts mais ils ont marqué un but de plus à l'extérieur. Csurgoi a encaissé un but à dix secondes de la fin et le dernier but pour se qualifier a été marqué à deux secondes avant le buzzer. Ça a été un scénario complètement incroyable !
"J'ai perdu mon accent nîmois"
Serez-vous au Parnasse pour le match retour ?
Peut-être. Je ne sais pas encore si ça va être télévisé. En tout cas je suis l'équipe. À l'époque, j'ai joué contre Raoul Prandi donc je surveille son fils (Elohim Prandi) qui est très bon. Nîmes a des bons joueurs.
Vous parlez encore très bien français...
Oui, mais j'ai perdu mon accent nîmois (rires) !
Propos recueillis par Corentin Corger