Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 14.01.2016 - thierry-allard - 2 min  - vu 346 fois

UZÈS Leur groupe est en cessation de paiement, elles l’apprennent par mail

Le magasin Internity de la galerie du Carrefour Pont-des-Charrettes vit probablement ses derniers jours (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le magasin Internity de la galerie commerciale du Carrefour Pont-des-Charrettes d’Uzès est éteint. Sur le rideau à moitié baissé, on peut lire des articles de presse imprimées sur du papier rose. « C’est ouvert ? » demande un client à Emilie, une des trois employées du magasin, qui se trouve à l’intérieur dans la pénombre.

Le magasin est ouvert, même si c’est peut-être un bien grand mot. « On nous a demandé de renvoyer tous les téléphones et de rester ouverts, on peut vendre des accessoires et conseiller les gens », explique Emilie, qui travaille dans le magasin avec Ouafae et la responsable Elodie.

« C’est la méthode qui est hallucinante »

Un magasin de téléphonie sans téléphones, c’est gênant. C’est pourtant la situation dans laquelle se trouve le magasin Internity d’Uzès. Cette situation découle de la situation financière du groupe Avenir Télécom, basé à Marseille, propriétaire des magasins Internity.

Une situation que les 260 salariés du groupe, répartis dans 80 magasins (dont le seul magasin d’Uzès pour le Gard) ont appris par mail le 4 janvier dernier. « C’est la méthode qui est hallucinante », souffle Emilie, quand le président du Conseil départemental et élu du canton d’Uzès Denis Bouad s’est dit dans un communiqué « particulièrement choqué » avant de lancer : « alors lorsqu'une entreprise se permet d'informer, sans aucune humanité, ni dialogue, ses salariés de la fin programmée d'une activité, je dis stop à cette violence sociale ! »

« Le groupe va très mal »

Dans ce mail signé du PDG du groupe Jean-Daniel Beurnier et du directeur général Robert Schiano, que nous nous sommes procurés, il est écrit que « le groupe va très mal. Notre trésorerie est exsangue et ne nous permet pas de continuer comme nous l’avons fait, jusqu’à présent. Depuis la crise qui nous a touchés en 2009, nous nous sommes adaptés à notre environnement et nous avons agi sur toutes nos filiales en France et à l’international en réduisant de façon continue nos charges. »

La direction rappelle que « l’arrivée de Free a entrainé la baisse brutale des prix des forfaits » et que tous leurs concurrents ont déjà mis la clé sous la porte. Le coup de grâce daterait de début 2014, avec « l’arrêt définitif de tous les contrats opérateur d’Avenir Telecom à l’exception de SFR », qui a plongé le groupe « dans des difficultés financières importantes. » Malgré le lancement de nouvelles activités, comme la cigarette électronique ou les abonnements électricité, la direction indique avoir été contrainte « de déposer une déclaration de cessation de paiement devant le tribunal de Commerce de Marseille. »

« On a beaucoup de questions »

Il s’agit pour l’heure de la seule notification adressée par la direction aux salariés, qui aujourd’hui sont dans le flou le plus total. « On a beaucoup de questions. Il n’y a que des bruits de couloirs », affirme Emilie, alors qu’un comité d’entreprise est fixé à demain. Placée en redressement judiciaire, l’entreprise fait l’objet d’un appel d’offres pour une cession partielle ou totale jusqu’au 22 janvier. Si aucun repreneur ne se montre, seuls deux points de vente resteront ouverts, pour honorer le contrat signé avec SFR.

Parmi les « bruits de couloirs » entendus par Emilie, « il se dit que la boutique fermera le 21 janvier. » Cette fois-ci, le rideau de la dernière boutique de téléphonie de la cité ducale sera complètement et définitivement fermé.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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