VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON La forêt-jardin, « un petit laboratoire » dans la plaine de l’Abbaye
C’est un grand terrain, de 6 000 mètres carrés, longtemps resté en friche dans la plaine de l’Abbaye, à Villeneuve. Ce terrain, idéalement situé à proximité du Rhône, va accueillir le projet de l’association El Manantial.
Une association fondée il y a de cela un an, dont la cinquantaine de membres porte un projet un peu fou : créer une forêt-jardin. « Ce sera une forêt avec une diversité, des arbres fruitiers, qui fonctionnera en îlots formés par une combinaison d’arbres et de plantes, explique le président de l’association André Delmont. Chaque îlot sera un écosystème le plus autosuffisant possible, avec l’objectif à long terme que la forêt soit autonome. » Le tout, cela va de soi, en bio et en permaculture, « pour démontrer que ce mode peut être aussi productif », ajoute-t-il.
Un projet soutenu par la mairie, qui s’est débrouillée pour retrouver les propriétaires de la parcelle avant de la mettre à disposition de l’association à la faveur d’une convention signée mardi dernier. « On a mis le temps, mais il y avait énormément de détermination de part et d’autre pour régler les problèmes un à un », souligne la conseillère municipale déléguée entre autres à la plaine de l’Abbaye, Blandine Arnaud.
C’est que la mairie y tient, à ce projet. « Il correspond vraiment à ce qu’on a envie de faire dans la plaine pour qu’elle retrouve sa vocation première : être le grenier de Villeneuve, poursuit Blandine Arnaud. C’est un petit laboratoire. » De fait, « nous allons mener plusieurs expériences ici », avance André Delmont, que ce soit sur les haies brise-vent ou le paillage des sols. « Nous avons vocation à l’innovation », résume-t-il.
« Nous avons un grand champ de travail », glisse la secrétaire de l’association Gudrun Reineking, au propre comme aux figuré. Et pour pimenter le tout, « un petit détail : on n’a pas un sou », rigole le président de l’association. Alors les premières plantes et les premiers arbres mis en terre ce samedi « viennent de différents jardins, de donations et de quelques achats », précise Gudrun Reineking.
C’est peu dire que le projet est ouvert à toutes les bonnes volontés. Car si le projet est lancé et les premières embûches enjambées, il en reste. « Nous allons continuer à appliquer la méthode qui consiste à régler les problèmes un par un, le prochain sera l’électricité, et évidemment l’eau », évoque Blandine Arnaud. Sur l’eau, l’association a retrouvé un ancien forage toujours fonctionnel dans le cabanon du terrain, mais il reste du travail pour pouvoir l’utiliser d’ici au printemps.
Si tout va bien, l’association souhaite faire du maraîchage dès cette année, avec à terme l’objectif de vendre sa production en local. Autre objectif, utiliser la parcelle pour faire de la pédagogie et organiser de petits événements culturels à la belle saison, avec vue sur le fort Saint-André, s’il-vous-plaît.
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Thierry ALLARD
thierry.allard@objectigard.com
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Pourquoi El Manantial ? : ce nom, à première vue un peu mystérieux, ne l'est pas tant que ça. « C'est le nom de la ferme de mon épouse au Vénézuela, ça signifie la source », précise André Delmont.