Premier édile d'une commune à taille humaine de 670 habitants, Matthieu Testard est un enfant de Brouzet-les-Alès. À bientôt 47 ans, le maire a gravit les échelons municipaux, passant de conseiller municipal en 2001, à une volonté de ne pas se repositionner sur une liste en 2014, puis d'être élu à la tête du village en 2020.

Entre l'arrivée du Covid-19 et l'effondrement de la toiture d'une de ses écoles, son premier mandat a commencé de manière folkhlorique : "Depuis, on arrive à sortir un peu la tête de l'eau", confie-t-il. Un des premiers objectifs était l'assainissement des finances au niveau du personnel et le recrutement de personnes sur le long terme.

Constat partagé avec d'autres maires de communes de petite taille, les rentrées d'argent sont moins conséquentes : "On n'a que les impôts, les taxes et ce que nous donne l'État, et vous savez comme moi qu'on nous en donne de moins en moins", soupire-t-il.

Un atypique apolitique

Voulant travailler pour l'intérêt de ses habitants, Matthieu Testard se déclare apolitique : "Même si on me cantonne au centre-droit, pour une commune de 670 habitants, c'est compliqué de faire de la politique pure et dure", affirme-t-il. Aussi, il n'a pas de bureau à proprement parler, un choix volontaire nous dit-il.

Son grand projet de mandat consiste à aménager le champ de foire et tout ce qui tourne autour : les salles municipales, les écoles, le stade et le centre du village. "On a des problématiques de circulation, on est sur une départementale où on a beaucoup de camions, c'est un gros soucis pour les habitants", dévoile-t-il. Une remarque relevée aussi par les habitants, à l'occasion d'une réunion publique avec un grand nombre d'entre eux il y a quelques semaines.

Matthieu Testard pense que le projet commencera avant la fin de son premier mandat, mais doutant qu'il soit fini. "Le temps déjà de taper à la porte des financeurs possibles sera un gros travail", estime-t-il. "Il a toujours été fait des petits projets pour remédier à cela, mais jamais un d'ensemble. Je pense que notre gros projet peut tout résoudre", évoquant les voitures stationnées devant la mairie et les gens qui doublent.

Des approches de la CCPU

Brouzet-les-Alès se situe à un endroit stratégique entre le Pays d'Uzès, Cèze-Cévennes et Alès Agglomération, communauté de communes dont le village fait partie. Appartenant auparavant à la CC du Mont-Bouquet, Brouzet-les-Alès et Seynes avaient été sollicités selon les informations du maire, pour rejoindre le Pays d'Uzès, proposition réfutée par les conseils municipaux de l'époque.

Les communes font partie d'un regroupement pédagogique : trois classes à Brouzet-les-Alès, deux à Navacelles et à Allègre-les-Fumades, avec la participation des Plans et de Bouquet. Mais le maire et son équipe se sentent comme un poisson dans l'eau au sein d'Alès Agglo : "Beaucoup de nos conseillers vont à beaucoup de réunions à l'Agglo. C'est notre bassin de vie", commente-t-il.

Les dernières élections législatives ont placé le député RN sortant Pierre Meurin en première place aux deux tours (46,30% au premier, 53,26% au second). Un choix qu'a du mal à comprendre Matthieu Testard, mais qui ne l'étonne pas pour autant. "Des personnalités de gauche nous avaient déjà dit qu'il y aurait six députés RN avant les élections", avoue-t-il. Il reste toutefois de nature morose suite à la présence de bon nombre de bulletins blancs ou nuls, "une trentaine, et c'est problématique". Il se dit aussi "étonné du non-étonnement"de certains politiques de tous bord dans le bassin alésien.

Quant à son éventuelle candidature à sa réélection, Matthieu Testard botte en touche pour le moment. Il préfère avoir toutes les cartes en main pour analyser l'équipe municipale qui pourrait l'accompagner. "Se présenter en tant que maire tout le monde peut le faire. Être élu, c'est différent et plus difficile, mais être bon comme on le souhaite, ce n'est possible qu'en étant bien entourés". Le message est passé !