Raphaël Facchini a bâti sa carrière sur la glace dès l'âge de 17 ans. Hockeyeur professionnel puis entraîneur - cinq titres de champion de France remportés - le Lyonnais a également été directeur sportif, notamment du Nîmes Hockey Club entre 2017 et 2024. "Je pense avoir fait le tour de l'associatif. Il fallait que je change un peu d'horizon et surtout de métier", explique le néo-quinquagénaire appuyé à la barre de son bateau.

Depuis plus d'un an, Raphaël Facchini planche sur un projet, celui d'une vie : installer des houseboat en Camargue. "J'ai toujours été passionné de bateaux, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai essentiellement rejoint des clubs de hockey proches de la Méditerranée, s'amuse-t-il. La réflexion s'est portée sur un projet qui devait allier tourisme et navigation." Et c'est lors d'un week-end à Amsterdam (Pays-Bas) que Raphaël, son épouse et leurs deux enfants ont découvert le concept du Houseboat, une maison flottante.

L'idée est alors toute trouvée. Reste à savoir où et comment. Le Gardois d'adoption repère dans le port de Saint-Gilles, le seul de l'agglomération nîmoise pour lequel des travaux de réaménagement sont prévus dans le courant de cette année ; un ponton inoccupé. "C'était l'endroit idéal, s'exclame-t-il. C'est un lieu stratégique pour plusieurs raisons. D'abord parce que Saint-Gilles est proche des villes culturelles : Nîmes, Arles, Aigues-Mortes, les Saintes-Maries-de-la Mer etc. Mais aussi de l'aéroport. Autre point important, le passage de la ViaRhôna." Le port se situe également à proximité du centre-ville historique de Saint-Gilles et notamment de son abbatiale. Convaincue du fort potentiel de cette nouvelle offre d'hébergement, la municipalité saint-gilloise a signé une convention de mise à disposition du ponton flottant. 

Ainsi, entre la fin de ce mois de mars et début avril, le premier Houseboat de Raphaël Facchini associé à son meilleur ami - Régis Lebrun, étalier aux halles de Montpellier - prendra place dans le port de Saint-Gilles. La construction en bois entourée de grandes baies vitrées, d'une surface habitable de 30 m2 sera composée d'une cuisine équipée, d'un salon avec un canapé lit de deux places, d'une chambre pour deux personnes et d'une salle de bain et toilettes. La terrasse panoramique sur le toit (35 m2) accueillera un bain nordique.

"C'est une expérience qui sera proposée, une déconnexion totale, les gens vivront pleinement dans la nature avec l'ouverture sur le canal du Rhône à Sète." Une deuxième maison flottante, fabriquée comme la première, sur-mesure par une société biterroise, rejoindra le ponton au mois de juin. "Les deux Houseboat seront séparés de 15m pour préserver l'intimité des clients", souligne le skipper. 

Car Raphaël Facchini s'est offert un bateau ponton, non pas pour son plaisir personnel, mais au contraire en faire profiter les touristes "et même les locaux qui auront envie de découvrir la Camargue autrement." Dès le mois d'avril, le nouveau chef d'entreprise proposera trois excursions sur l'eau et des activités découvertes grâce à un partenariat avec divers acteurs locaux dont le Mas en Provence à Bellegarde, la Manade de Franquevaux, les Costières de Nîmes et la Maison du Riz à Arles.

Une autre proposition, cette fois-ci de nuit, complètera l'offre : des excursions en canoë et à la lampe frontale sur le petit Rhône afin d'observer la faune et la flore en compagnie de Sarah Facchini, la fille de Raphaël, conservatrice au muséum d'Histoire naturelle et de préhistoire de Nîmes, détentrice d'un master en biodiversité. Le fiston, Lorenzo, quant à lui, patine sur les traces de son père. Sélectionné dans l'équipe des "Knights France" U13, le jeune homme a remporté, fin février, le tournoi international de hockey Pee-Wee au Canada. Peut-être rejoindra-t-il un jour cette aventure sur l'eau ?