Selon une récente enquête du Sénat, entre 800 000 et un million d'élèves sont victimes chaque année de harcèlement scolaire. Comment détecter ce mal si pernicieux ? Comment faire en sorte que les jeunes victimes puissent trouver rapidement un appui psychologique sans peur des représailles ? Les moyens de pression sont illimités aujourd'hui pour les adolescents avec l'avènement des réseaux sociaux, des échanges cryptés et des applications en tout genre qui permettent de harceler sans être repéré. À l'intérieur ou à l'extérieur du périmètre scolaire. Une chose semble pourtant évidente aujourd'hui : à l’école, sanctuaire de protection pour tous les enfants, cette violence répétée à la fois verbale, physique et/ou psychologique doit être prioritairement traitée. Le rapport de force et de domination doit s'inverser. D'autant que généralement, une forme de régularité des agressions dans le temps provoque l’isolement de la victime et un changement de son comportement. Il est donc primordial que les personnels d'éducation soient en capacité de le détecter. La journée du 10 novembre consacrée au harcèlement scolaire dans les écoles ne paraît plus suffire... Le ministère de l'Éducation, les rectorats dans toutes les régions s'emparent du sujet. Depuis la rentrée 2022, le programme Phare, plan de prévention du harcèlement, est déployé dans toutes les écoles élémentaires et tous les collèges publics. Avec des actions concrètes. Notamment la formation d’une communauté protectrice autour des élèves pour la prise en charge des situations de harcèlement. Enfin, deux initiatives récentes vont aussi dans le bon sens : la mise en place d'ambassadeurs collégiens qui se comptent près de 30 000 aujourd'hui pour 10 000 ambassadeurs en 2020. Ils sont formés au repérage des situations de harcèlement, capables d’agir en lanceur d’alertes et éviter ainsi de laisser les élèves victimes isolés. Et deux lignes téléphoniques gratuites sont ouvertes pour aider les familles. Le 3020, un numéro d’écoute et de prise en charge au service des familles et des victimes et le 3018 pour les situations de cyberharcèlement. Tout cela ne règlera bien sûr pas la totalité des situations, mais évitera, espérons-le, qu'un nouveau petit Lucas décide d'en finir radicalement...