NÎMES L’aérodrome vers sa nouvelle histoire
Une centrale photovoltaïque, un restaurant, des nouveaux hangars…
On se souvient d’un certain nombre de dossiers qui avaient été proposés pour occuper le vaste site en plus du bassin de rétention et de la piste d’atterrissage.
L’aérodrome de Nîmes-Courbessac relève, depuis le 1er juillet 2019, de la propriété de la commune de Nîmes. Cet aérodrome figure sur la liste des aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique.
Cet ancien terrain militaire ayant été cédé par l’État à la Ville de Nîmes, cela fait quelques mois qu’on sait que la Délégation de Service Public a été confié à la Société publique locale (SPL) Agate avec comme objectif de redémarrer une activité à cette entrée de ville depuis le 1er mars 2023.
LA SPL Agate a ainsi lancé un appel à manifestation d'intérêt pour la réalisation et l'exploitation d'une centrale photovoltaïque et la réalisation et l'exploitation d'une ombrière pour aéronefs sur l'aérodrome de Nîmes-Courbessac, communes de Nîmes et Marguerittes en février dernier.
Le président de la SPL Agate, Julien Plantier, est confiant. « C’est un moment important de voir la création d’une centrale solaire sur les délaissés de l’aérodrome, un lieu historique qui a 109 ans. Nous travaillons sur les questions de rendement et de rentabilité du site avec des potentiels pour son développement. »
Il dispose d’une vocation principale de loisirs et d’aviation légère grâce à l’implantation sur le site de plusieurs clubs, d’écoles de pilotage, d’entreprises spécialisées dans la maintenance aéronautique et de passionnés qui animent la plateforme.
Mais, la SPL Agate ne l’oublie pas, elle désire maximiser. C’est à Gap, ville réputée pour l’aéronautique de loisirs que le nouveau directeur, Thibault Dulong de Rosnay, a été recruté. L’aérodrome accueille de nombreux pilotes et réalise environ 15 000 mouvements par an.
C’est une centrale photovoltaïque qui habillera une partie de cette plateforme aéroportuaire. À deux pas du plus vieux monument de Nîmes, le menhir de Courbessac, des panneaux viendront éclairer de leur modernité un lieu quasi délaissé depuis des lustres.
Et Julien Plantier de poursuivre, « Au vu de son implantation, la question des énergies renouvelables s’est posée. » Avec 14 dossiers reçus, la SPL était heureuse de l’engouement qui existait autour de ce projet. Signe enfin trouvé d’une cohérence ? Après un circuit dédié à l’automobile, un projet de téléphérique, un autre de lac et base de loisir… « L’aérodrome sera une des plus grandes centrales d’EDF énergies renouvelables en Occitanie. Grâce aux recettes nous pourrons travailler sur le développement du site qui deviendra très attractif. Je rappelle que l’énergie produite représente l’énergie consommée chaque année par plus de 31 000 Nîmois ! »
Un aérodrome est une particularité qu’il ne faudrait surtout pas négliger. Entre Garons et Courbessac, tous les avions peuvent se poser à Nîmes.
C’est une centrale photovoltaïque qui habillera donc plusieurs parties de cette plateforme aéroportuaire. À deux pas du plus vieux monument de Nîmes, le menhir de Courbessac, un monument protégé qui a plus de 4 500 ans, des panneaux viendront éclairer de leur modernité un lieu quasi délaissé depuis des lustres.
« Ce genre de projets doivent embarquer toute la population avec eux. On avait déjà identifié ce site depuis des années mais nos derniers échanges avec la SPL Agate ont été fructueux. EDF a déjà fait des projets similaires sur d’autres aérodromes en France mais ici il y a trois projets en un » affirme Sofiane Boukebbous, directeur développement sud-est d’EDF énergies renouvelables.
Sur la zone est, le parc couvrira plus de 22 hectares pour produire 31 Mégawatt-crête. Le bassin de rétention sera utilisé pour y fixer, sur plus de huit hectares, autant de panneaux qu’il en faut pour produire plus de 14 Mwc. Enfin, des ombrières seront créées sur plus de 1 500m2 pour une production de 300Kwc. À terme et si tout est opérationnelle le site pourrait bien produire 68Mwc d’électricité chaque année !
Le début des travaux, si tout va bien, est prévu après les études (en cours) et après l’enquête publique, est prévu pour 2027.
Les retombées économiques seront de 800 000 euros par an de fiscalité que EDF répartira à la Ville de Nîmes, à Nîmes métropole et dans une moindre mesure au Département et ce pendant 30 ans. Cet argent servira à investir dans la suite du projet.
La rénovation de la future piste, la création d’un nouveau bâtiment d’accueil qui reprendrait les codes de l’ancien en y instaurant un restaurant, quelques logements pour relancer le tourisme aéronautique, la construction de nouveaux hangars…
« C’est un projet qui m’a fait prendre conscience que nous avions une parcelle d’environ dix hectares sur le site de l’aérodrome ! L’entrée de ville est toujours un gros enjeu et il y a quelques années à cause de la réflexion des panneaux solaires ce projet été interdit. La science avance… L’aviation veut se décarboner et l’hydrogène pour être la solution pour les avions de demain, nous devons garder cet aérodrome, c’est une stratégie gagnant-gagnant, entre la Ville, l’Agglo et EDF. »
C’est actuellement déjà le cas et les sportifs le savent, l’aérodrome sert aussi à la course à pied. Un chemin de quelques kilomètres entoure l’espace et permet de courir en toute sécurité avec en prime aire de jeux et agrès. La valorisation du menhir est évidemment d’actualité tout comme la continuation de la circulation douce autour du site et la création d’une ceinture paysagère abritant les visiteurs plus ou moins sportifs.
Ayant grandi à Courbessac, la fille du cru et élue à la Ville, Pascale Venturini le rappelle… « Pendant la campagne 2020 nous avions pour objectifs de faire progresser le taux d’énergies renouvelables, je suis contente que cela se fasse. Ce secteur avait besoin d’un beau projet comme celui-là ! »
Pour financer cela ? Remettre à l’ordre du jour la taxe d’atterrissage qui ne concernerait pas les membres locaux de l’ACNC, l’Aéroclub de Nîmes-Courbessac. Il s’agira aussi d’implanter des entreprises sur le site et cela devrait être faciliter grâce à l’accès simplifié et au voisinage de l’autoroute, et, donc, de créer une centrale photovoltaïque, sur plus de 30 hectares.