Publié il y a 15 h - Mise à jour le 09.03.2025 - Propos recueillis par Sacha Virga - 4 min  - vu 168 fois

L'INTERVIEW L'humoriste Paul de Saint Sernin : "Je suis sur un petit nuage en ce moment"

Paul de Saint Sernin

L'humoriste Paul de Saint Sernin

- Droits réservés - Lambert Davis

Paul de Saint Sernin, ancien journaliste devenu humoriste, se produira à la Salle Bleue de Palavas-les-Flots ce dimanche 9 mars à partir de 17h. Il savoure pleinement la réussite de son spectacle et nous livre toute sa bonne humeur et sa joie de vivre.

Objectif Gard : Parlez-nous de ce spectacle que vous jouez ce dimanche à 17h à Palavas ?

Paul de Saint Sernin : C'est un spectacle de stand-up où on rit beaucoup. Je crois qu'on est un petit peu ému aussi à la fin. En tout cas, c'est les retours que j'ai à chaque fin de représentation. C'est un Paul totalement différent de celui que vous avez l'occasion de voir à la télévision de temps en temps, plus froid et plus clinique tel un sniper. Sur scène, c'est un Paul plus sensible qui se livre vraiment, qui se met à nu et qui raconte des histoires. Je crois qu'on rit deux fois plus fort encore parce que je trouve que réussir à rire de sujets qui ne sont pas forcément drôles, ça décuple le rire. C'est comme quand vous avez un fou rire pendant un moment où il ne faut pas l'avoir, la puissance de ce rire est décuplée.

Vous êtes journaliste à la base, puis vous vous êtes orienté vers l'humour, pourquoi ce choix ?

J'ai eu 11 ans de carte de presse et ça me satisfaisait pas. J'avais besoin de m'exprimer, de dire des choses. Je trouve que c'est un peu dangereux d'être un journaliste qui donne son avis et qui a besoin de montrer qu'il est marrant. J'ai assumé ce besoin-là, cette envie-là. J'ai refusé les contrats qu'on me proposait et je suis parti faire des vannes dans des bars, dans des comédies clubs. Aujourd'hui, je suis uniquement humoriste et c'est hyper important pour moi. C'est mon métier, celui où je m'épanouis vraiment.

Et vous avez un côté sniper à la Laurent Baffie...

Mes inspirations sont Gad Elmaleh et Roman Frayssinet sur scène. Évidemment, c'est un un peu logique de me comparer à Laurent Baffie au vu du rôle que j'ai dans "Quelle époque" (une émission présentée par Léa Salamé le samedi soir sur France 2, NDLR). Je suis très fier de ça. C'est un mec que j'estime beaucoup et qui est super. Un jour, il m'a appelé pour me dire: "T'es mon successeur", et il m'a invité à manger, ça m'a touché. J'ai senti une forme de petite validation. Depuis, on se parle régulièrement et c'est super.

C'est d'ailleurs sur la chaîne Téléfoot que beaucoup ont appris à vous connaître dans ce rôle plutôt rafraîchissant. Est-ce qu'il y avait un peu d'appréhension à ce sujet ?

J'ai toujours eu envie de ça. C'est important pour moi de ne pas parler uniquement du terrain quand je parle de football, mais de révéler l'humanité des acteurs, donc des joueurs et des entraîneurs. Je trouve qu'on peut le faire à travers l'humour. Si la personne a de l'autodérision, si elle supporte la pression, si elle a de la répartie, si elle est assez vive d'esprit, c'est hyper intéressant. Tu vois vraiment son état d'esprit, son émotion à ce moment-là, plus qu'avec une question de journaliste. Souvent, tu as droit à une réponse un peu préparée et bateau. C'est toujours très dur d'apporter quelque chose de nouveau, surtout en France, qui est parfois un pays assez conservateur. Mais moi, casser les codes et faire différemment c'est tout ce que j'aime. 

Il y a eu une vidéo où on vous voit être chambré au stade Vélodrome par un supporter de l'Olympique de Marseille. Pouvez-vous nous raconter les coulisses ?

Ça pour moi, c'est un épiphénomène parce qu'à chaque fois que je vais au Vélodrome, j'ai beaucoup de messages sympas, de gens trop cool. Je prends une centaine de selfies à chaque fois. C'est vraiment des bons moments et il y a un gars qui s'est amusé à faire ça parce qu'il fait ça avec tout le monde. Comme c'est avec moi, la vidéo a vachement plus buzzé. Mais si vous vous baladez sur sa page, il fait ce mode opératoire de doigts d'honneur en se filmant à tous les gens un peu connus qu'il croise. C'est un mec qui fait un peu honte au reste des supporters qui eux sont malins et super sympas et qui ont du second degré, de l'auto-dérision et un minimum de jugeote. J'aime beaucoup le peuple marseillais, même le club avec qui je m'entends bien et certains de ses joueurs aussi. 

Qu'est-ce que vous préférez entre la télévision et la scène ?

La scène sans hésiter. C'est vraiment l'espace dans lequel je me sens le mieux. Les meilleurs moments professionnels de ma vie, je les ai vécus sur scène. Je suis hyper reconnaissant de tout ce que la télé me donne et je m'y amuse beaucoup, mais pour moi le plaisir que je prends sur scène n'a aucune équivalence. C'est vraiment un moment suspendu, unique, qu'il faut vivre pour comprendre ça. C'est ce qui se passe avec le public pendant une heure et quart, c'est assez fou. Je le retrouve nulle part ailleurs.

Avez-vous déjà eu des sollicitations pour faire du cinéma ?

Oui, on m'a proposé plusieurs fois. Pour l'instant, ce n'est pas ma priorité parce que j'ai vraiment envie d'asseoir ce spectacle et de continuer cette tournée qui est complète partout et dans laquelle je m'éclate. C'est ma priorité du moment. Pour l'instant, les quelques propositions que j'ai eues, malheureusement, je n'y ai pas donné de réponses positives, mais il y en a d'autres qui arrivent, il y a des projets en cours. J'ai beaucoup de chance en ce moment, on me propose tout plein de trucs et moi, je suis quelqu'un de curieux. Parfois, je suis incapable de savoir si j'y vais ou si je n'y vais pas tellement je change d'avis, je suis excité par des trucs différents et c'est génial. Mais ma priorité, c'est vraiment la scène et le spectacle. Ce sera toujours tout en haut de ma liste.

Pour finir, que peut-on vous souhaiter pour 2025 ?

Je suis sur un petit nuage en ce moment, j'ai l'impression de vivre quelque chose hors du temps, un petit rêve. Je me souhaite de continuer comme ça pour 2025 et que le spectacle continue à cartonner. C'est tellement bien que j'ai l'impression qu'un jour, il y a un mec qui va toquer à ma porte et me dire : "En fait, c'était pas pour toute la vie. C'est fini maintenant, allez hop".

Propos recueillis par Sacha Virga

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