MOTION DE CENSURE Les réactions politiques dans le Gard et Arles
Patrick de Carolis, le maire d'Arles, le sénateur Denis Bouad, la patron des LR Richard Tiberino, le président de Nîmes métropole Franck Proust, Thierry Procida, Yoann Gillet, Vincent Bouget, Aurélien Colson, Laurent Burgoa ou encore Patrice Prat s'expriment suite au renversement du gouvernement Barnier.
À la suite de la censure du Gouvernement de Michel Barnier votée par 331 députés à l’Assemblée nationale, les réactions sont nombreuses.
Patrick de Carolis, maire d'Arles : "La chute du gouvernement de Michel Barnier, provoquée par l’adoption de la motion de censure votée conjointement par le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National, plonge le pays dans une période d’instabilité et d’incertitude. Cette décision risque d’avoir des conséquences graves pour la stabilité de nos institutions et la vie quotidienne des Français. Dans cette période troublée, les collectivités territoriales, au plus près des réalités locales, doivent rester des repères solides pour accompagner nos concitoyens et préserver le lien social. À une crise économique, sociale et sécuritaire s’ajoute désormais une crise politique risquant d’entraîner notre pays dans une crise institutionnelle et financière. J’espère que notre pays saura surmonter ces fractures et retrouver le chemin de la stabilité. Plus que jamais, la recherche du consensus et l’unité nationale est indispensable pour construire un avenir commun, fidèle à nos valeurs républicaines et à l’intérêt général."
Denis Bouad, sénateur PS du Gard : "Suite à l’utilisation du 49.3 dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, l’Assemblée nationale vient ce soir de voter la censure du gouvernement. Malheureusement, cette censure vient sanctionner l’option choisie par le Premier ministre et l’ensemble de l’exécutif de négocier exclusivement avec l’extrême droite, allant jusqu’à raboter l’AME contre l’avis des professionnels de santé. C'est là certainement une erreur stratégique et surtout à mes yeux une navrante faute politique. Suite à l’expression démocratique de juillet dernier, la politique menée ne peut pas s’inscrire dans la continuité du macronisme agrémentée de gages donnés à l’extrême droite, dans un reniement total du front républicain qui s’est exprimé au second tour des élections législatives. Pour les socialistes, le vote de cette censure n’a de sens que s'il s’accompagne de réelles propositions et d’un travail de fond afin de sortir de cette impasse politique. L’État comme la Sécurité sociale auront besoin d’un budget dans les semaines à venir. Compte tenu de la composition de l’Assemblée nationale, ces textes budgétaires devront nécessairement être le fruit d’un compromis qui pourrait prendre la forme d’un accord de non censure. Le prochain budget devra répondre aux préoccupations des français, notamment en matière de pouvoir d’achat, de défense des services publics et revenir sur les injustices liées à la précédente réforme des retraites. Il devra également apporter des solutions aux défis qui se posent à notre pays avec particulièrement la crise agricole et la crise du logement, mais aussi porter une ambition dans notre lutte contre le changement climatique. Enfin, face à la dette et un déficit record, nous ne pourrons pas reproduire les politiques qui nous ont conduits à ces dérapages budgétaires. Aussi, un travail en profondeur doit être mené afin de renforcer la justice fiscale et assainir les comptes publics."
Richard Tiberino, président et Franck Proust, secrétaire départemental des Républicains : "La représentation nationale a voté pour le désordre quand le gouvernement de Michel Barnier, dans des circonstances très difficiles de crise, menait un travail de redressement de la Nation. La France, notre Pays, notre Patrie a plus que jamais besoin de stabilité, l’opposition a opté pour le trouble. Dans cette période perturbée, les Français ont besoin de responsables publics constants et sérieux, à cela par la censure, l’opposition s’illustre de son irresponsabilité. À l’heure où la sécurité nationale demande à être priorisée, nous avons des députés qui par leur censure empêchent le budget de nos armées. À l’heure où l’insécurité ronge nos villes et maintenant nos campagnes, nous avons des députés qui par leur censure empêchent notre police d’avoir un budget augmenté. À nos agriculteurs, à nos pêcheurs, à nos entreprises, qui ont besoin d’un gouvernement pour porter et résoudre leurs problèmes dans l’urgence. Ils n’auront pour réponse que le chaos porté par les extrêmes. À l’heure où le gouvernement de Michel Barnier s’est formé pour sauver le pays de la faillite, les députés d’opposition votent la censure, préférant l’intérêt de leur parti à l’intérêt de la France. On savait la gauche soumise à la France Insoumise complice, des idées de terreur portées par l’islamisme radical et prompt à l’antisémitisme, brandissant plus prestement les drapeaux étrangers que notre propre étendard. Nous avons aujourd’hui les nouveaux alliés dans le camp du désordre. Le RN, dans un souci partisan, en oublie l’intérêt de la Nation. Dans un monde en feu, la France était jusqu’à présent une terre de stabilité et de démocratie apaisée. Espérons que le choix du prochain premier ministre permettra à la France un sursaut à la hauteur de la gravité de la situation."
Vincent Bouget, vice-président au Conseil départemental du Gard : "Le gouvernement minoritaire composé des forces qui ont perdu les élections de juillet dernier est censuré. Ce n’est qu’une mise en conformité avec la réalité sociale du pays. Les forces du Nouveau front populaire et l’ensemble des forces de gauche ont la responsabilité de contribuer à une alternative politique qui s'appuie sur les exigences qui grandissent dans le pays. Elles doivent travailler à la construction des convergences nécessaires avec les salariés et leurs organisations syndicales, le monde associatif et l'ensemble des forces vives du pays. Loin des cris d’orfraie de ceux qui aujourd’hui ont peur de perdre le pouvoir, engageons-nous à travailler une issue heureuse pour le pays."
Le sénateur Les Républicains Laurent Burgoa : "L’Assemblée Nationale vient de voter la censure du gouvernement de Michel Barnier. Je tiens à rendre un chaleureux hommage à cet homme d'État, victime ce soir d’une alliance ahurissante entre les députés LFI et ceux d’extrême droite. La France n’a plus de gouvernement, plus de budget, mais la même composition de l’Assemblée Nationale où aucune majorité n’est viable. En rejetant ce texte, les députés gardois devront rendre des comptes aux agriculteurs, aux pêcheurs et au secteur du bâtiment de notre département, filières qui devaient bénéficier d’aides de l’État. Les populistes veulent la chienlit, j’appelle ce soir les députés en dehors des extrêmes (LFI et RN) de se mettre autour d’une table pour envisager à sortir du marasme notre pays, notre chère France !"
Le député RN Yoann Gillet : "La censure du Gouvernement n’est pas une victoire. Nous aurions évidemment souhaité que cela se passe autrement, mais Michel Barnier ne nous a pas laissé le choix. Nous devions protéger les Français et nous avons agi en ce sens. Michel Barnier avait effectué trois promesses : la justice fiscale, la maîtrise des comptes publics et la coconstruction du budget. Il n’a pas tenu ses promesses en augmentant dans son projet de budget la pression fiscale de 40 milliards d’euros, en aggravant le déficit public et en n’écoutant pas les propositions des oppositions. Nos demandes étaient pourtant mesurées et raisonnables (six mesures d’économie, quatre autres mesures dont la suppression de la désindexation des retraites). Désormais, la France va pouvoir avancer et préparer un budget pour 2025 qui ne soit pas injuste fiscalement sans aggraver le déficit public. Un nouveau gouvernement sera nommé dans les prochains jours et chacun pourra constater que nous ne connaîtrons pas le chaos promis par certains."
Thierry Procida, président départemental et Membre du bureau national de l'UDI : "Des forces politiques que tout oppose ont fait le choix pathétique de mêler leurs voix pour faire chuter le Gouvernement, en faisant fi des conséquences pour les Français. Ils seront comptables de leur choix qui met en danger le pouvoir d'achat, les emplois et les retraites de nos concitoyens. Nous devons en prendre acte et regarder devant nous. Les défis sont immenses et les délais très courts pour doter la France d'un budget à la hauteur des périls. Le Président doit nommer dans les meilleurs délais un Premier Ministre. Celui-ci devra remettre l'ouvrage sur le métier et travailler inlassablement à maintenir le dialogue et rechercher des compromis pour donner de la stabilité à notre pays. En responsabilité, l'UDI y prendra toute sa part, avec, pour seule boussole, l'intérêt des Français."
Patrice Prat, ancien député PS : "Aujourd'hui, le seul enseignement : c'est la revanche de l’Assemblée nationale sur le pouvoir exécutif grâce à la motion de censure qui - si elle provoque la chute du Gouvernement - est une réponse du "berger à la bergère" au droit de dissolution du président de la République ! Et ce n'est pas rien sous la Vème République..."
Aurélien Colson, président du MoDem du Gard : "L’alliance des irresponsables aboutit à la censure du gouvernement Barnier. Parmi les multiples conséquences négatives de ce vote pour les Français, soulignons celles qui frappent nos agriculteurs, qui viennent de montrer leur désarroi ces derniers jours dans le Gard. Les aides à l'installation ? censurées ! L’amélioration des retraites agricoles au 1ᵉʳ janvier ? censurée ! Les avancées pour la transmission du foncier ? censurées ! Le soutien à l'élevage et à la compétitivité ? censuré ! En mêlant leurs voix, le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement national jouent un mauvais coup contre nos agriculteurs - et contre des dizaines de millions de Français, toutes catégories sociales confondues."