Pour améliorer la pratique de ses licenciés, chaque association sportive se bat auprès des élus locaux et des entreprises pour obtenir un maximum de soutien financier. Et d’autant plus quand l’équipe senior évolue au niveau national, ce qui entraîne un coût pour les transports lors des longs déplacements. Après avoir été privé de la subvention de Nîmes métropole cumulé à la baisse de celles des autres collectivités, le désormais Nîmes Foot Féminin, par l’intermédiaire de son ambassadrice et joueuse Béatrice Kaboré, remue ciel et terre pour trouver de l’argent.

Pour augmenter la visibilité du club, l’attaquante a un atout supplémentaire dans sa manche. En tant qu’ex-participante de la célèbre émission Koh-Lanta, diffusée sur TF1, elle a décidé de faire appel à la tribu des anciens candidats. Ainsi, une vingtaine d’aventuriers, dont les emblématiques Teheiura et Laurent Maistret, seront présents ce samedi 8 mars au stade Kaufmann pour un match de gala de deux fois 30 minutes avec une première période foot et la deuxième rugby. Une date symbolique choisie volontairement en cette Journée internationale des droits des femmes. Pour le prêt du stade, le Nîmes Foot Féminin a intégré le Rugby Club Nîmois à l’opération avec une dizaine de joueurs qui se mélangeront aux footballeuses et aux aventuriers.

Parmi eux, on retrouvera aussi le Nîmois Nicolas Bellon, présent également ce matin lors de la conférence de presse pour promouvoir l’événement. « C’est une obligation et un devoir pour moi d’être ici », confie le gérant du magasin Pro Tennis depuis 22 ans. À ses côtés, Moussa Niang, candidat phare du programme apparu lors de trois saisons, mais aussi dans Danse avec les stars et Fort Boyard. « Le dépassement de soi et le fait de ne rien lâcher ça me parle aussi. Je veux défendre cette noble cause et leur apporter tout mon soutien », commente l’intéressé (voir vidéo ci-dessous).

Le premier problème soulevé par le NFF c’est l’absence d’un lieu fixe où s’entraineraient au quotidien les 155 licenciées de ce club 100 % féminin. Chaque catégorie est obligée de jongler avec les différents terrains de la ville, voire parfois de s’entraîner à Calvisson. "Comment vous voulez vous qu’elles se battent dans les meilleures conditions ? Si les rugbymen ont un terrain, pourquoi pas les filles ?", s’interroge Moussa. Au-delà de ce manque d’infrastructures, l’équipe première évoluant en D3 doit composer avec un manque de moyens. « Depuis deux ans, on a un déficit de 50 000 euros qui a un impact sur le train de vie du club. Dimanche, lors du déplacement à Monaco, nous avons dû nous faire à manger, car le club n’a pas les moyens de payer le repas. Pareil, à Clermont, où nous avons pris à notre charge la nuit d’hôtel. On est restreint sur tout », confie Béatrice Kaboré.

Cette dernière espère donc que la venue des aventuriers permettra de mobiliser les locaux pour aider à leur tour le club, « ils viennent à leur frais de toute la France. Si eux le font, des Nîmois peuvent le faire aussi », poursuit l’organisatrice. « En termes de moyens, on n’a clairement rien à faire dans ce championnat. Mais même en R1, ça n’empêchera pas de restructurer le club pour remonter avec des partenaires qui nous suivent », conclut-elle. En tant que Nîmois, Nicolas Bellon a une idée d’endroit pour le foot féminin, « pourquoi on ne met pas à disposition le stade des Costières, vu qu’il est abandonné ? Avec Moussa, on peut aller passer le rotophile si besoin. Les solutions existent. » En attendant, c’est la pelouse du stade Kaufmann que les deux hommes vont fouler ce samedi, en espérant voir les tribunes remplies.