Au recto, "Un message pour 2025" et, au verso, une photo du maire d'Arrigas et président du Pays Viganais, Régis Bayle — photo volée à Objectif Gard sans autorisation — avec le dessin d'une bogue de châtaigne, accompagnés d'un texte. C'est ce qu'ont reçu les élus du conseil départemental, ainsi les Gardois du conseil régional. Et les mairies du Pays Viganais signalent, au rythme des ouvertures de leur secrétariat, cette missive envoyée bien après la période des vœux. Ainsi que certains habitants du territoire d'élection de Régis Bayle.

La carte de vœux débute sur un bilan de l'année 2024 "difficile : elle a vu la progression du péril de l'extrême droite (...) dont un fier représentant a été élu jusque dans nos terres de tolérance". Loin d'atteindre une syntaxe parfaite, le texte met sous la plume de Régis Bayle des propos tels que "ce ne sont pas des étrangers à notre territoire de nous dicter nos valeurs". 

Les rédacteurs attaquent ensuite le président du Pays Viganais sur les chiffres du chômage du bassin du Vigan, puis prête à Régis Bayle des propos pro-immigration : "J'ai proposé que les Cévennes puissent accueillir leur quote-part de demandeurs d'asile au plus vite : il en va de notre humanité surtout vu l'instabilité au Moyen-Orient". 

Régis Bayle voit, dans cette carte de vœux, un "but manifeste de porter atteinte à ma réputation et de semer la confusion parmi les administrés. Cette action, visant à me discréditer, est un exemple flagrant d’usurpation d’identité", écrit le maire d'Arrigas par communiqué. Le président du Pays Viganais y voit un objectif : "Troubler la confiance des citoyens et (...) nuire à l’action politique que je mène". 

Le président du Pays Viganais, avant d'annoncer un dépôt de plainte contre X à la gendarmerie du Vigan, rappelle "que l’usurpation d’identité est un délit grave, puni par la loi de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende, conformément aux dispositions de l'article 434-23 du Code pénal". Régis Bayle appelle ses concitoyens à "me signaler toute autre tentative de manipulation similaire". 

Le président de l'association des maires du Gard et maire de Saint-Privat-des-Vieux, Philippe Ribot, a appelé son homologue d'Arrigas pour lui signifier sa solidarité. Enfin, l'association des maires ruraux, par la voix de son président, Sylvain André, dénonce "cette pratique d’un autre temps" et souligne que "ces actes malveillants", à un an des élections municipales, "portent atteinte à l'intégrité de notre système démocratique et à la confiance essentielle entre élus et citoyens".