SPECTACLE Anne Roumanoff : "C'est formidable d'être capable de faire oublier aux gens leurs soucis"

L'humoriste Anne Roumanoff
- Droits réservésHumoriste de renom, Anne Roumanoff se produira le samedi 15 mars à partir de 20h30 à la Salle Bleue de Palavas-les-Flots, dans le cadre de son spectacle : "L'expérience de la vie". Elle revient sur sa carrière, ce qui la motive à continuer et son nouveau projet au cinéma en tant que réalisatrice.
Objectif Gard : Vous jouez votre dernier spectacle "L'expérience de la vie", à la Salle Bleue de Palavas-les-Flots le 15 mars...
Anne Roumanoff : C'est un spectacle qui marche très bien. Je vais jouer à l'Olympia, au Casino de Paris, après je vais jouer aux États-Unis, au Canada, et donc je m'arrête aussi à Palavas-les-Flots. Ça fait 35 ans que je fais des tournées donc je connais un peu les lieux. Quand je vais quelque part, je n'ai pas trop le temps de faire du tourisme, mais c'est un très joli coin. Mon oncle vit à Nîmes, je connais très bien le Gard.
Qu'est-ce qui vous donne cette envie de continuer à monter sur les planches ?
Ça se fait naturellement, c'est justement le fait que je fasse à chaque fois des nouveaux spectacles. Pour moi, je raconte toujours des nouvelles choses, donc je n'ai pas de lassitude au niveau du texte. Quand un sketch m'ennuie, comme je suis seule, je peux le changer. Et il y a ce contact avec le public qui est assez incroyable et qui dure depuis des années, avec les retours qu'ils me font en voyant les gens sortir le visage heureux du spectacle, détendus, souriants. Ça me fait plaisir. Je me dis que ça ne sert pas à rien et que c'est formidable d'être capable de faire oublier aux gens leurs soucis pendant une heure et demie. Je n'étais pas forcément confiante sur cet aspect-là de mon métier quand j'ai démarré, parce qu'on est plus centré sur sa propre réussite, c'est la compétition. Mais avec le temps, je me dis que c'est incroyable ce que on est capable de faire, je suis étonnée.
Et dans une période avec de nombreuses crispations au niveau national et international, l'humour est encore plus important...
Ça explique le succès des spectables d'humour, il y en a de plus en plus. Ça répond à un besoin du public parce que la période, comme vous dites est très angoissante. De pouvoir en parler, en rire pendant une heure et demie, ça fait du bien aux gens. Et aussi la force des spectacles d'humour, sans forcément parler des miens, c'est qu'on est complètement capable de parler aux gens de l'époque et de ce qui se passe. Pour une œuvre d'art, pour un film, une pièce de théâtre, une chanson, il faut un peu de temps entre le moment où on parle, de penser, d'imaginer, le produire sur scène. Nous, les humoristes, on peut avoir une idée et la tester le soir-même.
Après 35 ans de scène, est-ce qu'il y a une personne en particulier qui vous a marqué ?
Je dirai Laurent Ruquier, parce que je l'ai connu en 1991 quand il a démarré à la radio avec "Rien à cirer" sur France Inter. C'était une expérience très formatrice. J'ai eu la chance de le retrouver dans "Les Grosses Têtes" depuis le mois de janvier, donc c'est amusant. C'est quelqu'un qui est très important pour moi parce qu'il m'a connu à mes débuts et il me suit encore aujourd'hui.
Et une anecdote de scène ?
Il y a un truc qui m'avait marqué, c'était il y a très longtemps, une trentaine d'années je dirai. Je jouais à l'Européen, un théâtre sur la place Clichy à Paris. J'ai entendu un craquement, puis il y a un bout de plafond qui s'est détaché et qui est tombé sur la scène. Il n'était pas très gros, mais si j'étais restée en dessous, j'aurais pu être assommée. Et après j'ai dit au public : "Je pense qu'il faut évacuer la salle", tout le monde rigolait et croyait que c'était une blague. Je réponds : "Non, non". La salle a été fermée deux jours pour travaux et raisons de sécurité. Comme le directeur n'était pas là, j'ai dû évacuer la salle moi-même.
Pour vous c'est en quelque sorte naturel de monter sur scène ?
Je ne sais pas si c'est naturel, parce que je travaille beaucoup aussi pour arriver à ça, mais il y a une partie de ça dans ma pratique qui m'échappe. Pourquoi je fais ça ? Pourquoi depuis autant d'années ? Je n'en sais rien. Et pourquoi je prends toujours autant de plaisir ? Je ne sais pas non plus, j'en suis moi-même surprise. Surprise que le public soit là et surprise du plaisir que je prends. Après, tous les artistes qui font de la scène disent que la scène, c'est formidable quand ça se passe bien. Je suis privilégiée d'avoir la chance de faire ça et que ça marche.
Quels sont vos projets et que peut-on vous souhaiter pour 2025 ?
Là, j'espère réaliser mon premier film cet été sur le thème des femmes. Je serai très heureuse de le finaliser, je porte ce projet depuis tellement de temps et ce sera déjà pas mal. Mais la scène, en tout cas, c'est quelque chose qui m'apporte beaucoup de joie.