EXPRESSO À Nîmes, maire cherche adjoints désespérément

Le maire et Julien Plantier, jadis premier adjoint à l'urbanisme
- Photo d’archive / Coralie MollaretDu jamais vu… Lors du prochain conseil municipal, le maire évincera les adjoints qui soutiennent Julien Plantier, candidat aux prochaines municipales à Nîmes. Onze élus sont concernés.
Le grand charivari. Le prochain conseil municipal de la ville de Nîmes se transformera en un règlement de comptes entre les partisans de Julien Plantier, futur ex-Premier adjoint, et ceux du président de Nîmes métropole, Franck Proust. Le premier a annoncé sa candidature aux prochaines municipales 2026. Le second, lui, ne s’est pas encore déclaré, mais c’est tout comme : il bénéficie du soutien du maire sortant Jean-Paul Fournier et du parti Les Républicains.
Le mois dernier, Julien Plantier a fait un pas de plus dans le rapport de force qui l’oppose à Franck Proust. Désireux de déclencher les négociations en vue d’une union de la Droite, le Nîmois a créé son groupe « Nîmes Avenir » avec 15 élus. Un groupe indépendant, mais toujours inscrit dans la majorité et le programme de 2020. Seulement, Jean-Paul Fournier ne l’a pas entendu de cette oreille… Le maire a riposté, considérant cette démarche comme une trahison et a décidé de retirer fonctions et délégations des soutiens de Julien Plantier.
Encore onze élus dans le groupe de Julien Plantier
En conséquence, le groupe est passé de 15 à 11 élus, dont 9 adjoints et deux conseillers municipaux délégués. Parmi les déserteurs : l’adjointe à l’éducation Véronique Gardeur-Bancel, à la sécurité Richard Schieven, ainsi que les conseillères municipales Christine Tournier-Barnier et Maud Chelvi-Sendin. Richard Schieven justifie son rétropédalage : « Je l’ai vu très affecté par cette situation, ça lui a fait mal au cœur. En 2020, c’est lui qui m’a remis l’écharpe. Alors, je me devais d’honorer le contrat moral et républicain vis-à-vis du maire. »
Du coup, Richard Schieven conservera son poste d’adjoint jusqu’en 2026. Onze élus sont toutefois restés fidèles à Julien Plantier. « C’est certain qu’à 11 nous sommes moins forts qu’à 15. Mais nous préférons arrêter aujourd’hui et garder notre liberté de penser... », commente un membre de Nîmes avenir. Ces derniers ont vu leur« tête coupée », comme l'a commenté l'ex-adjointe à la santé, Dolorès Orlay-Moureau sur les réseaux sociaux. Et d'ajouter : « Monsieur le maire m’a posé un ultimatum : renier mes convictions ou perdre ma délégation. J’ai choisi l’honneur, le respect des engagements. J’ai choisi le prix de la liberté », a commenté Dolorès Orlay-Moureau sur les réseaux sociaux.
Qui seront les remplaçants ?
Dans la droite ligne de ce qu’il a annoncé, le maire recherche donc des remplaçants. Une affaire complexe au regard du nombre et de l’importance des délégations, telles que l’urbanisme ou les finances. « Sur la compétence urbanisme, il faut aussi faire attention aux conflits d’intérêts. Certains élus, comme Corinne Ponce-Casanova ou François Courdil travaillent dans le secteur immobilier, commente l’une de nos sources, on a parlé de Claude de Girardi à l’urbanisme, mais Franck Proust a dit que l’on ne pouvait pas tout lui donner ! »
Certaines délégations seront peut-être « redistribuées aux élus qui exercent des fonctions similaires comme le tourisme pour Mary Bourgade, la petite enfance pour Véronique Gardeur-Bancel ou le logement pour Chantal Barbusse qui s’en est déjà occupé sous les précédents mandats. Ça évitera de perdre du temps », pense une source. Et qui à la culture ? « Sans doute Daniel-Jean Valade… Il se fera un plaisir de reprendre la délégation de Sophie Roulle », commente un autre. Reste encore l’environnement, la santé, mais aussi les sports, le handicap ou la rénovation urbaine...
La problématique va au-delà des délégations : « Le problème, ce sera surtout qui siégera au conseil d’école, dans les commissions sécurité, qui sera de permanence pour les mariages… Avant, les fonctions étaient réparties entre 40 élus, maintenant c’est 29 ! », souligne un édile. Jean-Paul Fournier parviendra-t-il à composer un nouveau casting ? Et de surcroît, à le faire valider par le conseil municipal ? Un vote à bulletin secret peut-il influencer le scrutin ? À un an des élections, la Droite n’a jamais été autant en difficulté.