UZÈS Charismatique et pragmatique, Sophia Aram triomphe à l'Ombrière avec Le monde d'après
Le public gardois que Sophia Aram n'a pas hésité à malmener dès le début du spectacle a réservé un accueil triomphal à la chroniqueuse de France Inter qui a effectué une performance charismatique et pragmatique au sein de la salle gardoise.
Un humour qui devrait être remboursé par la sécu
Un public sage et tranquille a investi religieusement tous les sièges de la salle gardoise. Mais attention à l'avertissement au public agité par l’artiste avant le spectacle : « La production et moi-même informons que toutes les personnes plaçant leur mauvaise foi au-dessus de leur sens de l'humour, que certains passages de ce spectacle sont susceptibles de les offenser. Mais sinon, pour tous les autres, ça devrait bien se passer », annonce l'artiste... Bien entendu, et malgré tout, à Uzès tout s’est passé à merveille.
Personne ne s'est levé de son siège avant quitter la salle en criant au scandale. Au contraire, on se cramponne à son fauteuil et à ses zygomatiques. Même l’hiver, le public est rapidement conquis par le charisme de cet hôte aux accents de Paris. Mais bon, on la connaît, hein, sur France Inter… Bienveillante la fille, le public à genou, prêt à recevoir les invectives d’une artiste si charismatique que…
Le monde d'après
Le Monde d’après s’inscrit plus que jamais dans la droite (la gauche, c'est fini) ligne des billets d’humour qu’elle assène chaque lundi matin sur France Inter. Rejetée par ses pairs de la Gauche bien-pensante bien française, l’artiste citoyenne ne rejoint pourtant pas les rangs de l’autre camp. Elle livre un texte écrit avec son mari, empreint d’humanité, de bon sens et d’amour. Elle n’épargne personne, à commencer par le public Uzétien, enfin Gardois... Les extrémistes de tous bords, les complotistes et les fanatiques religieux font partie de ses cibles favorites, criblées de balles par ses personnages favoris, Laurène en tête.
Le Monde d'après est une véritable performance drôle et esthétique. Le geste précis, Sophia vise les anti-tout et pose des contradictions. Et des phrases chocs : « Si le naufrage du Titanic avait lieu aujourd'hui, on aurait des manifs anti-bouées sur le pont. »
De noir vêtue
Baskets aux pieds et tout de noir vêtue, la jeune quinquagénaire danse et prêche l’athéisme. Ses grands yeux s’ouvrent et illuminent la scène : "Ceux qui croient notamment en Dieu ou en Zemmour vont passer une soirée difficile. Blanche neige ou la Belle au bois dormant violée par un baiser dans son sommeil, c'est des conneries... ". Ici on parle crûment des vraies choses, et c’est tellement vrai que c’est bon.
Pendant près d’une heure et demie, Sophia Aram tape sur tout ce qui fait du vent, les rires de plaisir des spectateurs envahissent la salle, conquise. Gilets jaunes, antivax, complotistes, convoi anti-pass, électeurs de Le Pen ou fans d’Hanouna, tout le monde en prend pour son grade. Le verbe est juste et la critique acerbe est empreinte de bon sens. Laurène, cette quiche, incarne la parfaite conne qui veut excuser tous les débordements.
Sophia Aram dessine des « cœurs avec la main » et des « vagins avec les doigts » devant un public uzétien médusé mais hilare. Fous rires même : « Attention, moi, j'ai rien contre les antivax, hein. Non. Ben, surtout que beaucoup ont été arrachés à notre affection. Ben, c'est triste, quand même. Mourir d'un virus auquel ils ne croyaient pas. » What else ? Et ça continue. Un petit mot particulièrement apprécié à l’endroit de Milla, cette adolescente obligée de se cacher des menaces de mort des islamistes pour quelques mots insignifiants, dans notre pays, en France, en 2025. Comme si tout le monde avait oublié. Merci Sophia !
Cette fille, c’est la classe absolue, charismatique et bienveillante. Mais attention, si vous la croisez et que ses grands yeux s’ouvrent dans votre direction, fuyez, vous risquez de faire face à vos contradictions !