Ce matin, le conseil municipal a démarré en douceur avec des délibérations consensuelles sur la dénomination de nouvelles rues comme le square Odile-Assmann (relire ici) ou les jardins Julia-Rascalon, résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. « On votera cette délibération qui s’inscrit dans notre héritage, commente Christian Bastid, élu du groupe d’opposition Nîmes citoyenne à Gauche, alors que nous fêtons les 80 ans de la libération des camps de concentration, il ne faut rien oublier. »

Quel avenir pour les halles  ?

Les délibérations sur les halles de Nîmes, poumon économique et culturel de la ville, ont suscité plus de remous. La première portait sur la convention de remboursement entre la ville et la Socri, propriétaire du centre commercial au-dessus des halles pour l’installation d’un escalator dans le cadre de l’implantation des Galeries Lafayette. La seconde, sur le lancement de l’appel à projets pour la rénovation (relire ici). L’élu du Rassemblement national, Thierry Jacob, demande le report de ces délibérations : « Vous avez un problème de communication avec les étaliers… Si nous sommes favorables aux Galeries Lafayette, il ne faut pas opposer les projets. » 

« Je suis heureux de voir que, sur le sujet, le RN se réveille ! », pique Vincent Bouget, président du groupe Nîmes Citoyenne à Gauche, épargnant - pour l'heure - le Premier adjoint et potentiel adversaire aux prochaines municipales 2026. Et d’interpeller la majorité : « Si la ville sera remboursée par la Socri, nous aimerions que les étaliers, pénalisés par les travaux, ne soient pas seuls face à la Socri. » Le Premier adjoint Julien Plantier répond : « Nous sommes aux côtés des étaliers. Nous avons rendez-vous mardi prochain avec leur avocat et nos services pour trouver une solution. » 

Quant au projet de rénovation, Vincent Bouget prévient : « Les halles font partie de notre patrimoine. Nous n’avons pas besoin d’espace aseptisé et haut de gamme que l’on pourrait retrouver n’importe où. » Ce à quoi, le Premier adjoint, répond là aussi : « Les halles ont besoin de travaux structurants avec, pourquoi pas, une transparence lumineuse côté rue Guizot… C’est une montée en gamme de l’espace extérieur. » Et de conclure : « Notre volonté est d’associer les étaliers. Tant que nous serons aux affaires, les halles resteront alimentaires et leur gestion, municipale. »

Gratuité de la bibliothèque pour les étudiants 

Au cours du conseil, les élus ont voté la gratuité des bibliothèques pour les étudiants nîmois, à compter du 1ᵉʳ mars. « Le taux est bas avec seulement 288 étudiants, soit un total de recettes de 1 922,€ », justifie l’adjointe à la Culture, Sophie Roulle, rappelant « la précarité des étudiants nîmois : 55 % sont boursiers, soit plus de 14 % de la moyenne nationale (…) Appliquer donc la gratuité est un signe fort de l’attention que porte la ville à sa jeunesse ».  Sans attendre, l’élue d’opposition, Marianne Bernède, se rappelle au bon souvenir de la majorité : « Je l'avais demandée il y a quatre ans… Vous m’aviez répondu que ça ne marchait pas ! Je suis donc ravie de cette décision. Alors, soyons fous, faisons la gratuité pour tous les Nîmois comme c’est le cas dans les grandes villes ! » Chiche ? 

Casas reconduit à la direction des arènes  

Parmi la trentaine de délibérations, la gestion des spectacles tauromachiques dans les arènes était l’un des points d’orgue du conseil municipal. À partir de 2025 et pour quatre ans, la ville a décidé de reconduire la société Casas & Co. Si un recours a été déposé au tribunal administratif par la société ADT, également candidate : « Cela ne nous empêche pas de voter cette délibération, ce que nous faisons », insiste l’adjoint à la Tauromachie, Frédéric Pastor. 

« Force est de constater que cette procédure présente des zones d’ombres », pointe Valérie Rouverand, présidente du groupe Les Progressistes. Sylvette Fayet, du groupe Nîmes Citoyenne à Gauche, a annoncé ne pas prendre part au vote, préférant : « Une prorogation de l’actuelle délégation de service public serait plus judicieuse. Cela nous permettrait de reprendre tranquillement l’examen du nouveau contrat. » Et de rappeler en demandant : « Une première délibération avait déjà était retirée, en décembre, en raison d’une erreur sur le contrat. Aujourd’hui, le choix de la société relève du maire. Dommage, on pourrait consulter davantage les élus. »